Les choses sont désormais claires. Le FPI ne veut pas de la réconciliation nationale. Affi N’Guessan l’a clairement exprimé hier. Le président du Front populaire ivoirien (FPI) à Gagnoa lors de son meeting de clôture, a déclaré que son parti n’ira jamais à la réconciliation nationale tant que Laurent Gbagbo sera détenu à la Cour pénale internationale (CPI). « Le combat le plus important que nous menons actuellement, c’est que Gbagbo soit libre et rejoigne la Côte d’Ivoire. C’est après cette étape que nous accepterons de dialoguer avec le pouvoir en place.(…) Il faut aussi que Simone Gbagbo , Blé Goudé et les autres soient libres avant la fin de l’année », a-t-il fait savoir. Non sans indiquer que la CPI est incompétente pour juger l’ex-dictateur ivoirien. Parce que, selon lui, il n’y a pas de charge contre lui. « Nous invitons cette juridiction internationale à mettre Laurent Gbagbo en liberté. S’il n’y a pas suffisamment de preuve contre lui, qu’on le libère maintenant », a poursuivi l’ancien pensionnaire de la prison de Bouna qui avait à ses côtés, Mme Angeline Kili, PCA du Fonds de Régulation du Café-cacao. Affi N’Guessan Pascal a, par ailleurs, invité les militants de cette formation politique à se préparer à engager, selon lui, le combat de la « libération du pays par tous les moyens ». Il a aussi déclaré au cours de cette rencontre qui s’est déroulée à la place Laurent Gbagbo que sa libération de la prison de Bouna n’est pas le fait de la justice ivoirienne. Mais, a-t-il révélé, de la communauté internationale. L’ancien maire de Bongouanou a, comme à ses habitudes, fait rêver debout ses militants. «Je vous fais la promesse que Laurent Gbagbo, votre fils, sortira bientôt de prison. Si je suis sorti, cela veut dire que notre président sera parmi vous dans quelques temps. Ayez confiance en nous », a-t-il essayé de rassurer. Le président du FPI a en outre terminé son intervention en annonçant que sans Gbagbo la Côte d’Ivoire n’ira nulle part. « Depuis vingt ans, notre pays se bat contre lui-même. C’est notre patron seul qui peut mettre un terme à cette situation», reste-t-il convaincu. Avant lui, l’ex-ministre Dano Djédjé Sébastien a, au nom des militants, expliqué que tout ce qui se réalise comme projet dans ce pays est le fruit de Laurent Gbagbo. « C’est lui qui a signé tous les projets de développement avant sa chute. Tout ce qu’on vous dit est faux», a insinué l’ancien ministre de la Réconciliation nationale. Cette phrase de l’ex-député a soulevé la colère de plusieurs personnes qui n’ont pas manqué de lui lancer des mots pas très gentils. « Vous mentez ! Quittez devant nous ! On se connait dans ce pays. Vous ne pouvez plus nous mentir. C’est fini tout ça. Vous avez fait quoi pour les Bété», ont martelé des jeunes gens avant de quitter le lieu du meeting. Sébastien Dano Djédjé a poursuivi pour révéler que son parti, le FPI, ira aux élections avec ou sans Laurent Gbagbo, pour, dit-il, débarrasser « ce pays des gens qui ne sont pas dans la vérité». Aucun don n’a été fait au comité d’organisation comme les refondateurs avaient coutume de le faire. Une situation qui n’a pas plu aux hôtesses et autres artistes qui ont réclamé leurs cachets aux membres du comité d’organisation qui à la fin du meeting ont tous pris la fuite.
Gervais Amany, correspondant
Gervais Amany, correspondant