Malgré l’élection d’Henri Konan Bédié à la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, à une écrasante majorité, plusieurs questions restent en suspens.
Le rideau est tombé, mais les spectateurs n’en ont pas encore tout à fait pour leur argent. Le douzième congrès du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), s’est achevé hier, avec l’élection, avec un score à la soviétique, d’Henri Konan Bédié, avec toutefois un goût d’inachevé pour beaucoup d’observateurs. L’ancien parti unique qui a reconduit à sa tête, Henri Konan Bédié, est obligé de se trouver un candidat pour la présidentielle de 2015, selon le vœu exprimé par ses congressistes. A 79 ans bien sonnés, l’ancien chef de l’Etat ne peut, en effet, se lancer dans la course au scrutin présidentielle prévu dans deux ans environ. Comme M. Konan Bédié l’a clarifié, hier, sur le plateau de la première chaîne de la télévision ivoirienne, c’est donc à la convention de son parti qu’il revient la charge de désigner le candidat pédécéiste qui affrontera notamment le chef de l’Etat sortant, Alassane Ouattara, dans les urnes. Une autre paire de manches pour l’ancien parti unique, même si certains observateurs se persuadent que Bédié fera tout pour ouvrir un boulevard à son ‘’jeune frère’’. « Vous n’êtes pas sans savoir qu’une réunion s’est tenue, en juin dernier, pour proposer que le président Ouattara soit le candidat unique du Rhdp à la présidentielle de 2015. Et, vendredi sur Rfi (Radio France internationale, ndlr), le président Henri Konan Bédié a déclaré qu’il ne verrait aucun inconvénient à ce qu’il soit choisi un candidat unique du Rhdp à la présidentielle de 2015. C’est en contrepartie de cela que le Pdci demande la révision de la Constitution, notamment pour permettre la création d’un poste de vice-président. Sinon, pourquoi exiger cela, si le Pdci est sûr de présenter ce candidat ? », croit savoir un cadre de l’ancien parti unique presqu’admis, aujourd’hui, au parti au pouvoir, le Rassemblement des républicains (Rdr). « Cette option est plus facile à gérer pour le Pdci qui a besoin de faire l’économie d’un nouveau déchirement, après ce qui vient de se passer, lors de ce douzième congrès. Henri Konan Bédié qui voudra panser les plaies consécutives à ce congrès, peut-il ouvrir une autre boîte de Pandore, en provoquant de nouvelles tensions entre les cadres de son parti, intéressés par sa succession ? Le pari de l’unité, à lui tout seul, est déjà un défi qui n’est pas gagné d’avance, si l’on s’en tient aux perdants qui crient à la mascarade et qui pourraient être tentés par d’autres aventures. Sur cette base, je reste persuadé que le Pdci et surtout le président Bédié feront encore une belle passe au président sortant », renchérit le doctorant en Sciences politiques, Mamadou Konaté. Dans cette optique, le Pdci doit donc manœuvrer au sein de l’alliance à laquelle il appartient, à savoir le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), pour faire passer les réformes qu’il souhaite. « Cela est d’autant plus délicat que la question du partage du ‘’gâteau’’ est un sujet très délicat. Mais, il n’y a pas que ça. Le Pdci repose encore la question du découpage électoral, surtout dans le nord du pays. Ça aussi, c’est un sujet qui fâche et qu’il va falloir poser avec tact », poursuit Mamadou Konaté. « Dans le cas où le Pdci voudra vraiment présenter un candidat à la présidentielle de 2015, il faut que le président Bédié s’assure que le choix de ce candidat ne donne pas lieu à de nouvelles passes d’armes qui vont encore provoquer quelques frictions au sein de parti. Qui choisir entre Daniel Kablan Duncan, Charles Koddi Diby, Jeannot Kouadio-Ahoussou ? Va-t-on recourir au vote pour départager les potentiels prétendants ou le président Bédié va-t-il user de son droit de statut pour désigner le bon ‘’cheval’’ ? Mon avis est que, l’un ou l’autre, l’exercice ne sera pas à réaliser, en l’état actuel des choses. La pression reste donc sur les épaules du président Bédié qui, aussitôt élu, doit commencer à préparer sa succession », insiste Mamadou Konaté. « Elle est également sur les épaules du président Ouattara. Certes, Henri Konan Bédié est passé, mais rien n’est acquis d’avance pour l’actuel chef de l’Etat. Bien au contraire, c’est maintenant que le plus dur commence. S’ils veulent que les choses aillent comme sur des roulettes, il va falloir très vite ressusciter le Rhdp que je considère comme la machine à gagner », s’empresse d’ajouter notre interlocuteur.
Marc Dossa
Le rideau est tombé, mais les spectateurs n’en ont pas encore tout à fait pour leur argent. Le douzième congrès du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), s’est achevé hier, avec l’élection, avec un score à la soviétique, d’Henri Konan Bédié, avec toutefois un goût d’inachevé pour beaucoup d’observateurs. L’ancien parti unique qui a reconduit à sa tête, Henri Konan Bédié, est obligé de se trouver un candidat pour la présidentielle de 2015, selon le vœu exprimé par ses congressistes. A 79 ans bien sonnés, l’ancien chef de l’Etat ne peut, en effet, se lancer dans la course au scrutin présidentielle prévu dans deux ans environ. Comme M. Konan Bédié l’a clarifié, hier, sur le plateau de la première chaîne de la télévision ivoirienne, c’est donc à la convention de son parti qu’il revient la charge de désigner le candidat pédécéiste qui affrontera notamment le chef de l’Etat sortant, Alassane Ouattara, dans les urnes. Une autre paire de manches pour l’ancien parti unique, même si certains observateurs se persuadent que Bédié fera tout pour ouvrir un boulevard à son ‘’jeune frère’’. « Vous n’êtes pas sans savoir qu’une réunion s’est tenue, en juin dernier, pour proposer que le président Ouattara soit le candidat unique du Rhdp à la présidentielle de 2015. Et, vendredi sur Rfi (Radio France internationale, ndlr), le président Henri Konan Bédié a déclaré qu’il ne verrait aucun inconvénient à ce qu’il soit choisi un candidat unique du Rhdp à la présidentielle de 2015. C’est en contrepartie de cela que le Pdci demande la révision de la Constitution, notamment pour permettre la création d’un poste de vice-président. Sinon, pourquoi exiger cela, si le Pdci est sûr de présenter ce candidat ? », croit savoir un cadre de l’ancien parti unique presqu’admis, aujourd’hui, au parti au pouvoir, le Rassemblement des républicains (Rdr). « Cette option est plus facile à gérer pour le Pdci qui a besoin de faire l’économie d’un nouveau déchirement, après ce qui vient de se passer, lors de ce douzième congrès. Henri Konan Bédié qui voudra panser les plaies consécutives à ce congrès, peut-il ouvrir une autre boîte de Pandore, en provoquant de nouvelles tensions entre les cadres de son parti, intéressés par sa succession ? Le pari de l’unité, à lui tout seul, est déjà un défi qui n’est pas gagné d’avance, si l’on s’en tient aux perdants qui crient à la mascarade et qui pourraient être tentés par d’autres aventures. Sur cette base, je reste persuadé que le Pdci et surtout le président Bédié feront encore une belle passe au président sortant », renchérit le doctorant en Sciences politiques, Mamadou Konaté. Dans cette optique, le Pdci doit donc manœuvrer au sein de l’alliance à laquelle il appartient, à savoir le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), pour faire passer les réformes qu’il souhaite. « Cela est d’autant plus délicat que la question du partage du ‘’gâteau’’ est un sujet très délicat. Mais, il n’y a pas que ça. Le Pdci repose encore la question du découpage électoral, surtout dans le nord du pays. Ça aussi, c’est un sujet qui fâche et qu’il va falloir poser avec tact », poursuit Mamadou Konaté. « Dans le cas où le Pdci voudra vraiment présenter un candidat à la présidentielle de 2015, il faut que le président Bédié s’assure que le choix de ce candidat ne donne pas lieu à de nouvelles passes d’armes qui vont encore provoquer quelques frictions au sein de parti. Qui choisir entre Daniel Kablan Duncan, Charles Koddi Diby, Jeannot Kouadio-Ahoussou ? Va-t-on recourir au vote pour départager les potentiels prétendants ou le président Bédié va-t-il user de son droit de statut pour désigner le bon ‘’cheval’’ ? Mon avis est que, l’un ou l’autre, l’exercice ne sera pas à réaliser, en l’état actuel des choses. La pression reste donc sur les épaules du président Bédié qui, aussitôt élu, doit commencer à préparer sa succession », insiste Mamadou Konaté. « Elle est également sur les épaules du président Ouattara. Certes, Henri Konan Bédié est passé, mais rien n’est acquis d’avance pour l’actuel chef de l’Etat. Bien au contraire, c’est maintenant que le plus dur commence. S’ils veulent que les choses aillent comme sur des roulettes, il va falloir très vite ressusciter le Rhdp que je considère comme la machine à gagner », s’empresse d’ajouter notre interlocuteur.
Marc Dossa