Et revoilà Pascal Affi N’Guessan ! Passé maitre de la surenchère politique depuis qu’il respire l’air de la liberté provisoire, le président du Front populaire ivoirien (FPI) s’est abonné aux discours orduriers, incisifs et pernicieux. Le couteau entre les dents, il multiplie injures, invectives et appels insurrectionnels. En effet, l’ancien Premier ministre s’est encore illustré dans la région du Gôh où il est en tournée politique. Non content de s’en prendre de manière acerbe aux autorités dans ces meetings, l’ex-prisonnier de Bouna a brandi samedi dernier à la place publique du quartier ‘’Bété’’ de Guibéroua le bâton de la menace. Morceaux choisis : «Il faut que nos frères et sœurs soient libérés, que ceux qui sont en exil rentrent dans leur pays, dans leurs familles pour vivre tranquillement. C’est ça aussi une condition de la réconciliation nationale. Je crie dans les oreilles pour dire : ‘’libérez les gens, laissez les gens rentrer au pays. Nous allons continuer toujours comme ça et leur rendre la vie difficile», a-t-il indiqué. Avant d’appeler les populations à se mettre en ordre de bataille pour la libération de ses camarades, notamment l’ex-Première dame, Simone Gbagbo et l’ancien chef de la brumeuse galaxie patriotique, Charles Blé Goudé par la rue. «S’ils ne libèrent pas les autres prisonniers, il faut qu’ils comprennent que, dans quelques mois, nous allons commencer à faire du tapage. Parce que nous ne pouvons pas tolérer que Blé Goudé (il est originaire de Guibéroua) reste en prison jusqu’à la fin de cette année. Nous allons descendre dans les rues pour pouvoir les libérer. Apprêtez-vous à ce combat», s’est-il voulu inutilement menaçant. Honnêtement, pense-t-il, que les manifestations de rue qu’il projette peuvent-t-elles libérer Blé Goudé, Simone Gbagbo et autres? Lui, Affi, a-t-il été libéré provisoirement suite à des descentes dans les rues? Visiblement les objectifs du président du parti à la rose sont ailleurs. De toute évidence, il ambitionne de mettre à mal le processus de réconciliation nationale qui permet à la Côte d’Ivoire de renouer avec la sécurité, l’ordre, le travail, la stabilité en vue de son développement et de sa prospérité. Par ailleurs, selon lui, aucune réconciliation sur les bords de la lagune Ebrié n’est envisageable sans l’ancien homme fort d’Abidjan, Laurent Gbagbo. «Gbagbo ne mérite pas d’être là où il est. Il faut qu’il soit libéré. C’est avec lui et tous les autres prisonniers libres que nous irons aux états généraux de la République pour la réconciliation nationale», a-t-il affirmé. Sinon, estime-t-il, la paix sociale et la réconciliation seront mises à rude épreuve. On le voit, Pascal Affi N’Guessan et son parti envisagent sérieusement de replonger la Côte d’Ivoire dans la spirale de violence qu’elle a connue durant les dix ans qu’ils ont passés à la tête de l’Etat ivoirien. C’est pourquoi, les autorités doivent ouvrir grandement les yeux et être vigilantes pour éviter au peuple ivoirien des moments de tensions avec leurs cortèges de désolation et de tristesses.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara