Côte d’Ivoire pays émergent à l’horizon 2020. Loin d’être un slogan, cette ambition du Chef de l’Etat ne laisse pas indifférents les experts et chercheurs ivoiriens. Aussi, la Cellule d’analyse de politiques économiques du Cires (Capec), a-t-elle organisé, récemment au Plateau, un séminaire avec comme problématique : «Analyse de la trajectoire de la Côte d’Ivoire vers l’émergence socio-économique». Ce thème a été disséqué par des experts en économie du développement issus du monde de la recherche appliquée, du secteur public, du secteur privé et de la société civile. Cela, à travers quatre sous-thèmes : « Fondements théoriques et empiriques de l’émergence des pays », « Bilan à mi-parcours de la trajectoire vers l’émergence de la Côte d’Ivoire », « Participation du Secteur privé à l’émergence : état des lieux, défis et perspectives », «L’essor du Sud : quelles leçons pour l’Afrique ?». Et ils n’ont pas manqué de donner des pistes pour y arriver. L’accent a été mis sur l’importance du Plan national de développement, 2012-2015. Ainsi, à l’ouverture de l’atelier, Lancina Kouamé, directeur de cabinet adjoint, représentant le ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, a expliqué que le scénario idéal pour l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020 réside dans « Le triomphe de l’Éléphant ». Estimant que c’est une stratégie basée sur un développement inclusif. Et cela, au niveau de l’éducation de base, la sécurité, les infrastructures de qualité, le dynamisme des entreprises et la création d’emplois. Aussi a-t-il proposé de faire une évaluation de la trajectoire de la Côte d’Ivoire pour apprécier les acquis et les insuffisances. Pour sa part, Komenan Mougo, président du comité de pilotage de la Capec, a demandé aux panélistes d’insister sur les conditionnalités de réussite du Pnd, identifier les mesures pouvant entrainer une meilleure implication du secteur privé dans la marche vers l’émergence socio-économique de la Côte d’Ivoire. Mieux, il a préconisé de s’inspirer de l’expérience des pays du Sud et de confiner dans un document de synthèse ce qui aura été décidé. Lors de la cérémonie de clôture, Mabri Toikeusse, ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, tout en saluant l’initiative de la Capec, s’est réjoui des acquis importants (stabilité macro-économique et de croissance économique) qui ont été relevés par l’atelier et visant à tracer les sillons d’une Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020. « Il reste toutefois de nombreux défis à relever par notre pays pour faire le bond qualitatif vers une économie émergente. Il s’agit notamment de la construction d’une intégration économique plus poussée, du défi de l’emploi des jeunes, de la formation de ressources humaines de plus en plus qualifiées pour faire face aux enjeux de l’industrialisation ; de la bonne gouvernance et de l’inévitable industrialisation », a reconnu Mabri. Qui a souhaité que pareilles initiatives se renouvellent, en prime, des changements de mentalités.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA