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Politique Publié le jeudi 17 octobre 2013 | Nord-Sud

Occupation des sites publics et privés - L’Etat a-t-il démissionné ?

Le silence radio s’était prolongé à la mi-mai, après l’évacuation de la réserve du Mont Péko précédemment occupée par Amadé Ouérémi. La semaine dernière, l’installation d’un comité de libération des sites publics ou privés a ramené à l’esprit la question de la libération de ces sites par les ex-combattants et autres chefs de milices.


Une résidence occupée par ci, un site industriel transformé en un camp militaire de fortune par là. La capitale économique, Abidjan, regorge de pareils endroits. Il en est de même pour des villes de l’intérieur du pays. Ces sites ne sont pas des casernes, pourtant ils abritent des soldats ou des ex-supplétifs de l’armée. Cette situation dure depuis la crise militaro-politique de septembre 2002. Elle a été exacerbée par les troubles postélectoraux de la mi-décembre 2010 à fin avril 2011. En effet, fuyant les affres des affrontements militaires et civils, des familles, des entreprises entières ont abandonné leurs domaines aux hommes armés. Ceux-ci en ont fait les ‘’leurs‘’, en y élisant domicile, mais surtout en y érigeant leurs bases. D’autres fois, l’occupation des biens privés ou publics a procédé de la simple réquisition. Laquelle opération a fini par se transformer en un siège, illimité. Un abus, parce que s’en est un, qui interpelle l’Etat. Lui, qui est incessamment appelé au secours par les vrais propriétaires afin de trouver les voies et moyens de faire entendre raison aux occupants illégaux. Las d’attendre le départ volontaire des hommes en treillis de leurs infrastructures, le Patronat, par exemple, s’en est remis à l’autorité. Ainsi, le mercredi 5 juin, les représentants de cette faîtière et ceux de la Chambre de commerce et d’industrie (Cci) ont rencontré Paul Koffi Koffi, ministre auprès du président de la République chargé de la Défense. Les entreprises ivoiriennes l’ont prié de peser de tout son poids pour obtenir la restitution des bâtiments, qui ont commencé à tomber en ruines. Mais avant, l’Exécutif avait donné un signal fort dans sa volonté de libérer tous les périmètres confisqués. Car, le samedi 18 mai, l’armée avait mis la main sur l’ex-chef de milice, Amadé Ouérémi. Ce dernier occupait abusivement le parc forestier au pied du Mont Péko, à l’Ouest. Cette action, hautement salutaire, a ravivé l’espoir des propriétaires aux biens (il)légalement saisis. Elle a laissé penser que les autorités ivoiriennes poursuivraient sur cette lancée. Que non. Sinon, des discours de mise en garde voire de «sensibilisation» en lieu et place de l’action escomptée. De sources proches du ministère de la Défense, «il fallait attendre que les esprits soient mieux préparés». Une préparation qui, disent-elles, se situe à deux niveaux : du côté des occupants, et chez les acteurs potentiels même d’une éventuelle opération de déguerpissement.

Après Ouérémi, plus rien
D’où l’organisation, se souvient-on, d’un séminaire les 10 et 11 juin, à Abidjan, sur le programme de libération de sites privés ou publics. «Par la tenue de ce séminaire, le ministère auprès du président de la République chargé de la Défense exécute une instruction du chef de l’Etat qui a demandé la normalisation socio- économique en janvier 2013, lors de son message de Nouvel an adressé aux officiers généraux et officiers supérieurs des forces armées de Côte d’Ivoire. Il s’agit de trouver les voies et moyens pour permettre aux occupants illégaux des sites publics ou privés de les libérer», avait justifié Paul Koffi Koffi. Il avait aussi assuré que «cette opération permettra d’améliorer l’image de marque des militaires et rétablir un contrat de confiance entre l’armée et la population. Pour les ex-combattants, disait-il, cela devrait leur permettre d’intégrer le programme de Ddr (Désarmement, démobilisation et réinsertion, ndlr) et pour les occupants de rétrocéder aux propriétaires leurs biens». Puis, la lenteur administrative aidant, les choses ont traîné. Les services du ministre de la Défense expliquent qu’ «il fallait prendre le temps d’étudier la question, pour trouver la formule adéquate et préparer le cadre institutionnel». Avant de mettre en place tout programme, disent-ils, il faut élaborer une stratégie appropriée à l’environnement social et politique actuel. «Les plaignants tenant leurs dossiers en main ne viendraient pas se plaindre directement au ministre. Maintenant qu’une personne morale est mise en place, les Ivoiriens peuvent être soulagés d’avoir un interlocuteur», indiquent-ils.
Ces préparatifs se sont soldés par la prise d’un arrêté le 9 juillet, portant création du Comité pour la libération des sites publics ou privés. L’installation de cette structure, confiée à la gendarmerie nationale, répond éloquemment à la question, ‘’l’Etat a-t-il démissionné ?‘’. Avec l’avènement d’un tel organe administratif, composé de 18 personnes, l’espoir d’une rétrocession est-il permis ? C’est là une autre préoccupation à laquelle l’Etat apporte une suite, à travers le responsable du Comité en question.


Bidi Ignace
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