A Radio France Internationale, son souvenir reste mémorable. Celui de sa brutale disparition demeure encore douloureux. Mardi 21 octobre 2003, il est un peu plus de 20h, alors que Jean Hélène attend tranquillement sous un arbre, à quelques pas de la DGPN (Direction Générale de la Police Nationale), au Plateau, la libération des militants du RDR arrêtés, une détonation part. Le bruit assourdissant déchire le silence de la nuit. Jean Hélène, correspondant de RFI à Abidjan, s’écroule. Le journaliste français amoureux de l’Afrique s’écroule. Il vient d’être abattu froidement, d’une balle dans la tête, par le sergent Séri Toulou Dago. Les premiers témoins qui accourent sur les lieux découvrent le corps inerte de Jean Hélène, gisant, face contre terre, dans une marre de sang. Aussitôt va s’en suivre une vague d’indignation. Arrêté, puis jugé, l’auteur du crime sera condamné en décembre 2003 à 17 ans de prison… Dix ans après, les parents et anciens collègues de Jean Hélène se souviennent de lui. La Côte d’Ivoire aussi. Lundi prochain, Jean-Hélène, de son vrai nom Christian Baldensperger, sera décoré par la Grande chancelière, Mme Henriette Dagri-Diabaté. Ensuite, sa famille sera reçue par le Chef de l’Etat. Et en marge de ces événements, RFI honorera, à sa façon, à Abidjan la mémoire de son journaliste tombé « au front », avec pour seules armes, son micro et son nagra.
Y. Sangaré
Y. Sangaré