Pour ne pas laisser 43 millions de démunis sans soins médicaux, Barak Obama vient de se montrer prêt à tous les sacrifices. Malgré deux semaines d’une crise budgétaire, dans laquelle son pays a frôlé la cessation de paiement, le président des Etats-Unis tient à l’application de son projet de couverture médicale au profit de toute cette masse silencieuse d’Américains défavorisés. Dix-huit ans plus tôt, son prédécesseur démocrate avait déjà lancé le combat. Bill Clinton a voulu instaurer une politique quasi identique à l’Obamacare. Mais le texte a été bloqué par les Républicains au Congrès. Voilà des dirigeants d’un pays à la pointe du développement comme les Etats-Unis, qui s’obstinent pour la santé des plus pauvres de leurs concitoyens. Leur engagement devrait interpeller dans les pays sous-développés. Barak Obama, issu d’une famille modeste, sait très bien les difficultés que l’Américain moyen rencontre aux portes des hôpitaux. Il ne veut pas quitter la Maison blanche sans lui apporter de solution. Aux Etats-Unis, 75% de la population dispose déjà d’assurances maladies. Les 43 millions qui n’en ont pas et qui vont profiter de la couverture universelle obligatoire prévue par Obama ne représentent que 15%. Combien sont-ils dans nos pays à être dans la même situation ? En Côte d’Ivoire, hormis les salariés du public, couverts par la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat(Mugefci), et les travailleurs d’une minorité d’entreprises privées, le reste de la population est livrée à elle-même. Il suffit de se rendre dans les centres de santé publics pour constater leur douleur. Pour y remédier, Alassane Ouattara, comme bien d’autres chefs d’Etat africains, a décidé d’instituer une couverture maladie universelle. Ici, elle repose sur un régime contributif de 1000F par assuré, et vise la totalité de la population. La grande question reste sa faisabilité et la date de son entrée en vigueur. A deux ans de la fin du mandat de Ouattara, ce système jugé trop lourd, voire irréalisable, par certains spécialistes tarde à entrer dans sa phase active. La tutelle, le ministre de l’Emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle annonce le projet pilote pour fin 2013-début 2014. La date de janvier 2013 avait déjà été fixée sans succès. Pendant ce temps, la gratuité ciblée, que l’Etat peine à financer, continue d’appauvrir les hôpitaux publics, et d’en rajouter à la souffrance des malades.
Par Cissé Sindou
Par Cissé Sindou