« Tous les sites non autorisés seront fermés et tous les orpailleurs non recensés expulsés » . Ainsi en a décidé le gouvernement ivoirien à l'issue du dernier conseil des ministre qui s'est tenu le vendredi 19 octobre dernier. Selon le communiqué qui a sanctionné la rencontre, il s'agit d'assurer la maîtrise et les conséquences de l'exploitation artisanale de l'or. Pour les autorités ivoiriennes, la décision est motivée par le fait que l'orpaillage s’exerce « dans la plus grande illégalité et en dehors des règles de l’art du métier, avec l’utilisation de produits toxiques et polluants tels que le mercure et le cyanure ». En guise de solution, le gouvernement a annoncé l'organisation et l'encadrement du secteur pour en faire « une activité formelle, légale, qui utilise les techniques internationalement acceptées et tenant compte des critères recommandés sur le plan social et environnemental ». A ce niveau, un expert que nous avons interrogé a salué la volonté des autorités ivoiriennes de codifier l’activité artisanale minière. « Cependant, elles (autorités) devraient vite aller au delà de la mise en place d'un simple "Plan d'action" tel que présenté pour rapidement mettre en place une "Structure légère" à durée non limitée, opérationnelle rapidement avec une autonomie financière d'action et de gestion », a conseillé Famoussa Camara, un cadre qui a une expertise avérée dans la gestion sociale et communautaire dans l'industrie minière en Côte d'Ivoire. « Cette structure devra jouer un rôle d'une part de coordination, d'organisation, de facilitation, d'appui, de promotion et de développement pour cette activité socio-économique; et d'autre part, servir d'interface entre ladite activité, les Organisations partenaires de développement, le secteur privé professionnel de la production industrielle minière, de même que les ONGs et l'administration. Le moment venu, nous pourrons développer une véritable stratégie de prise en main de cette activité sensible et éviter que nos régions ne deviennent que des Fromages troués de toute part. », a-t-il ajouté.
Bertrand GUEU
Bertrand GUEU