L’expert indépendant de l’ONU, Doudou Diène a terminé son séjour en Côte d’Ivoire par une conférence de presse qu’il a animée, dans l’après-midi du mercredi 23 octobre 2013 au siège de l’ONUCI, à Sébroko. Les défis qui restent à relever pour une reconstruction de la Côte d’Ivoire en sortie de crise ont été évoqués au cours de cette conférence de presse.
Doudou Diène qui a fait le tour des autorités politiques, administratives et judiciaires ivoiriennes durant son séjour, a fait remarquer la longueur et la complexité de la crise ivoirienne. «Le premier défi, c’est la mise sur pied des conditions d’un pluralisme démocratique, faire en sorte que le cadre démocratique soit l’unique lieu crédible et solide pour le développement d’un pluralisme politique. L’importance de ce défi c’est qu’une démocratie forte et durable doit avoir une partie qui gagne les élections, mais aussi une opposition solide et qui bénéficie de tous ses droits. C’est pourquoi j’ai suggéré qu’il va falloir faire en sorte que les étapes positives qui ont été franchies et qui confortent le climat démocratique soient accompagnées d’autres mesures, notamment celle d’accorder la liberté provisoire à un certain nombre de détenus de la crise postélectorale, l’élaboration d’un statut consensuel de l’opposition qui contiendrait toutes les règles nécessaires pour créer une démocratie vitale (…) Il y a aussi le point très important de la reforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et enfin, la révision des listes électorales. Si ces trois questions sont posées dans le dialogue politique, on peut éviter un dialogue politique idéologique et partisan», a souligné Doudou Diène qui a partagé une inquiétude profonde. «Mon inquiétude, c’est que l’acte de libération provisoire de détenus politiques ne s’est pas traduit par une relance du dialogue politique. La conséquence c’est le retour de la polarisation politique, notamment dans le langage et le discours politique qui est marqué par la violence du langage (…) On a créé une culture de violence et il est étonnant qu’en octobre 2013, certains hommes politiques reviennent avec ce langage qui incite à la haine (…) Le génocide commence dans le langage, on tue l’autre par le verbe avant de passer à l’acte proprement dit», a indiqué Doudou Diène. L’expert indépendant de l’ONU pense donc que l’élaboration du statut de l’opposition pourrait mettre fin aux écarts de comportement des hommes politiques. L’amnistie générale demandée par le Front populaire ivoirien a été rejetée par l’expert indépendant de l’ONU, qui a noté: «L’amnistie générale est contraire au droit humanitaire international et aux droits de l’homme (…) L’amnistie ne règlera pas les problèmes, au contraire, elle va les exacerber».
O.Dion
Doudou Diène qui a fait le tour des autorités politiques, administratives et judiciaires ivoiriennes durant son séjour, a fait remarquer la longueur et la complexité de la crise ivoirienne. «Le premier défi, c’est la mise sur pied des conditions d’un pluralisme démocratique, faire en sorte que le cadre démocratique soit l’unique lieu crédible et solide pour le développement d’un pluralisme politique. L’importance de ce défi c’est qu’une démocratie forte et durable doit avoir une partie qui gagne les élections, mais aussi une opposition solide et qui bénéficie de tous ses droits. C’est pourquoi j’ai suggéré qu’il va falloir faire en sorte que les étapes positives qui ont été franchies et qui confortent le climat démocratique soient accompagnées d’autres mesures, notamment celle d’accorder la liberté provisoire à un certain nombre de détenus de la crise postélectorale, l’élaboration d’un statut consensuel de l’opposition qui contiendrait toutes les règles nécessaires pour créer une démocratie vitale (…) Il y a aussi le point très important de la reforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et enfin, la révision des listes électorales. Si ces trois questions sont posées dans le dialogue politique, on peut éviter un dialogue politique idéologique et partisan», a souligné Doudou Diène qui a partagé une inquiétude profonde. «Mon inquiétude, c’est que l’acte de libération provisoire de détenus politiques ne s’est pas traduit par une relance du dialogue politique. La conséquence c’est le retour de la polarisation politique, notamment dans le langage et le discours politique qui est marqué par la violence du langage (…) On a créé une culture de violence et il est étonnant qu’en octobre 2013, certains hommes politiques reviennent avec ce langage qui incite à la haine (…) Le génocide commence dans le langage, on tue l’autre par le verbe avant de passer à l’acte proprement dit», a indiqué Doudou Diène. L’expert indépendant de l’ONU pense donc que l’élaboration du statut de l’opposition pourrait mettre fin aux écarts de comportement des hommes politiques. L’amnistie générale demandée par le Front populaire ivoirien a été rejetée par l’expert indépendant de l’ONU, qui a noté: «L’amnistie générale est contraire au droit humanitaire international et aux droits de l’homme (…) L’amnistie ne règlera pas les problèmes, au contraire, elle va les exacerber».
O.Dion