Dimanche 27 octobre 2013. Il est 10 heures 20. Notre équipe de reportage foule le sol Debrimou, localité villageoise, située à 4 kilomètres de la ville de Dabou. Sur le chemin, rien ne renseigne sur la visite du président du Fpi. Tant la voie est déserte. Alors qu’on s’attendait à du monde en route, c’est plutôt une seule personne venue de Dabou que nous avons rencontrée en chemin. Il ralliait Dabou-Debrimou à pied. Nous l’invitons à faire chemin ensemble. Invitation qu’il accepte volontiers. «Vous allez à Debrimou ?» Interrogeons-nous. «Oui» ? Répond notre nouveau compagnon. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres, nous voilà à Debrimou. A l’entrée, le village semble vide. Mais la présence de quelques personnes sous un arbre nous rassure de ce qu’il y a effectivement un évènement dans ce village. Certains sont vêtus dans des habits à l’effigie du Président Laurent Gbagbo. C’est le comité d’accueil. Non loin de là, un petit monde devise. Le service d’accueil nous indique le lieu du meeting. Nous y allons. Il n’y a pas de monde et les chaises installées sous l’immense hangar qui abritera le meeting sont pratiquement vides. C’est le marché du village, nous dit-on. On remarque néanmoins la présence d’un cargo de policiers venus de la préfecture d’Abidjan, comme l’indique le véhicule. Peu après, on constate aussi la présence de quelques gendarmes. Et les commerçants déguerpis pour l’occasion sont installés aux abords de la place du meeting. Les agents des forces de l’ordre et de sécurité errent dans le village en attendant le début du meeting. Il est 10 heures 30 et point de monde sur le lieu du meeting. Et puis, à 10 heures 35, un car arrive, bondée de monde. Tout de suite, le groupe d’animation donne de la voie. C’est le début de l’animation. Le monde commence à sortir. 10 heures 40, un deuxième convoi pointe le nez et petit à petit, la place du meeting enregistre du monde. A 10 heures 43, le cortège d’Affi N’Guessan fait son entrée dans le village. Tout le village est tout de suite informé de la présence de l’illustre hôte. Les habitants du village qui étaient jusque-là terrés chez eux sortent tous et subitement la place est noire de monde. «D’où est subitement sorti tout ce monde ?» Interroge un confère. «En fait, ils étaient chez eux attendant l’arrivée d’Affi», répond un habitant du village. Pendant ce temps, le cortège d’Affi que les militants attendaient sur le lieu du meeting se dirige vers le fond du village pour s’arrêter au domicile du vieux Bédi Djobo Lambert où attendait déjà la fanfare du village. Là, on découvre aussi la présence d’un monde fou dans cette résidence où tout le dispositif d’accueil était déjà dressé. C’était la première partie de la cérémonie du jour. Une étape constituée de demande de nouvelles entre le village et la délégation d’Affi ; une cérémonie de purification assurée par l’Abbé Prospère Ogou Séka. Mais avant, on a assisté à l’arrivée des ex-détenus politiques libérés le 20 juillet 2012 et ceux du 5 août 2013. Une initiative de la fédération Fpi de Dabou. C’est justement au premier responsable de cette fédération, Atchori Amary, qu’est revenu l’honneur de demander les nouvelles à la délégation venue d’Abidjan. Mais avant, on a observé une minute de silence à la mémoire des disparus. Au chapitre des nouvelles, le fédéral Amary dira que c’est au prix de mille sacrifices que son équipe et lui parviennent à maintenir la flamme militante. Cela, en dépit de l’épée de Damoclès qui plane sur leurs têtes. Au regard des menaces permanentes des Dozo et autres éléments zélés des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui ont pris la région en otage, espérant ainsi décapiter le Fpi. A sa suite, c’est le ministre Kata Kéké Joseph qui a donné les nouvelles au nom de la délégation du Fpi. Quand nous étions en prison, vous nous avez soutenus. A travers vos prières, mais aussi par des dons. Vous nous avez supportés dans le sang, les larmes. Ici dans le Léboutou, vous nous avez soutenus de façon particulière. A notre sortie de prison, il est de notre devoir de venir vous dire merci du fond du cœur. Non sans présenter les ex-prisonniers politiques présents. L’annonce de chaque nom était accompagnée par des ovations nourries. Après quoi, le prêtre a procédé à la purification de la cérémonie et des visiteurs. La première étape de cette cérémonie prend fin, à 11 heures 50, avec l’intervention des femmes du village à travers une chanson à la gloire de Laurent Gbagbo. «La résistance de Laurent Gbagbo a été bombardée. On voulait le tuer. Si Dieu n’était pas avec lui, il ne serait pas aujourd’hui de ce monde. S’il n’est pas mort, c’est qu’il nous reviendra…», dit la chanson.
Tout le monde se précipite sur le lieu du meeting
A l’annonce de la fin de cette étape, tout le monde se précipite sur le lieu du meeting. Il aura fallu près de 30 minutes pour achever la mise en place en ce lieu. Tour à tour, les membres de la délégation qui accompagne Affi N’Guessan prennent place sous le hangar. Peu avant l’arrivée du chef de la délégation du Fpi, Sangaré Aboudrahamane (vice-président du Fpi) et Laurent Akoun (Sg du Fpi) le précèdent. A 12 heures 19, une voix annonce soudainement l’arrivée du président du Fpi. «Il arrive !», dit la voix et le véhicule de commandement d’Affi pointe le nez. Cri de joie, tonnerre d’applaudissement nourris au son de la fanfare. L’ambiance devient alors électrique et restera ainsi pendant au moins six (6) bonnes minutes. Puis le silence. Peu après, les femmes et filles du village entonnent la même chanson de la première phase de la cérémonie. Le groupe d’ambiance venu de Dabou ajoute son grain de sel à cette note d’effervescence et la fanfare donne une allure carnavalesque à la cérémonie. Tour à tour, le Secrétaire général de section (Amon Georges), la responsable Offpi (Nikpo Adèle) et le fédéral Fpi (Atchori Amary) de Dabou vont se succéder au micro pour affirmer la mobilisation et la détermination des militants à maintenir le Fpi debout dans le Léboutou. «Ils sont là, vieux, jeunes, enfants, hommes et femmes sont là. Ils veulent vous écouter. Dites-leur un seul mot pour les rassurer. Ici dans le Léboutou, l’existence du Fpi et la mobilisation des militants ne souffrent d’aucun doute. Ceux qui pensent que le Fpi est mort ici se trompent. Nous en voulons pour preuve les résultats des dernières élections législatives et régionales : 13% aux législatives et 17% aux régionales. Ici le Fpi et le Léboutou font un. Les mots d’ordre du parti sont exécutés sur le terrain», affirme le secrétaire de section. Heureux de recevoir son chef, le fédéral dira : «enfin tu es là, à Debrimou. Quel bonheur ! Quelle joie ! Depuis ta libération, la Côte d‘Ivoire respire et l’espoir renait, les militants qui ne croyaient pas au retour en force de leur parti commencent à se réveiller.» Pour la responsable Offpi, «la situation que nous vivons nous a rendus plus forts avec beaucoup plus de conviction et de foi…». Après les civilités, Affi N’Guessan, majestueusement vêtu en pagne, se lève et donne le ton. «Quand nous étions en prison, vous avez souffert pour nous. Vous avez consenti des efforts pour nous soutenir. Mais vous aussi, vous étiez en prison. Parce que quand on ne peut pas parler, quand on est menacé à tout moment, quand notre région est prise en otage, on est aussi en prison. Donc vous aussi, vous étiez en prison…C’est pourquoi, nous aussi nous sommes là pour vous dire Yako…», laisse d’entrée de jeu entendre Affi. «Ce qui nous est arrivé, est une épreuve à laquelle Dieu nous a soumis. Pour qu’on comprenne qu’il est Dieu. Pour tester notre degré de foi, pour tester le degré de notre engagement et notre détermination relativement à notre vision politique. Maintenant qu’il a compris que nous sommes véritablement engagés dans la voie de la démocratie, la voie de la restauration de la dignité et de la souveraineté africaine, à travers votre mobilisation, l’espoir renait… » Poursuit-il. Et d’ajouter que «Blé Goudé, Jean-Yves Dibopieu, Simone Gbagbo vont sortir de prison très bientôt. Laurent Gbagbo sera libéré parce qu’il a fini d’accomplir la mission pour laquelle Dieu a autorisé qu’il aille à la Haye. Remarquez qu’à cause de lui, l’Afrique a compris qu’elle doit se lever. A cause de Laurent Gbagbo, les dirigeants africains sont en train de revoir leur position vis-à-vis de la Cpi. Laurent Gbagbo a donc accompli sa mission et va donc sortir de prison…».
Le retour du fils parmi les siens
Il était exactement 15 heures quand la délégation du Fpi a foulé le sol de Kpass, village situé à 3 km de Dabou et à 7 km de Debrimou, sur la côtière. A la différence de la première localité visitée, Affi et les membres de sa génération (génération Negbassi-Ebébou, il a été fils de ce village) ont parcouru le village pour saluer le doyen de sa génération Paul Apia et le chef du village Gbarikock Yed Séraphin. Avant de se rendre sur la place du meeting. Là aussi, il est revenu sur les mêmes propos qu’il a tenus à Debrimou. Redonnant ainsi espoir au peuple de Léboutou qui reste mobilisé pour la suite du combat.
Ferdinand Bailly
Tout le monde se précipite sur le lieu du meeting
A l’annonce de la fin de cette étape, tout le monde se précipite sur le lieu du meeting. Il aura fallu près de 30 minutes pour achever la mise en place en ce lieu. Tour à tour, les membres de la délégation qui accompagne Affi N’Guessan prennent place sous le hangar. Peu avant l’arrivée du chef de la délégation du Fpi, Sangaré Aboudrahamane (vice-président du Fpi) et Laurent Akoun (Sg du Fpi) le précèdent. A 12 heures 19, une voix annonce soudainement l’arrivée du président du Fpi. «Il arrive !», dit la voix et le véhicule de commandement d’Affi pointe le nez. Cri de joie, tonnerre d’applaudissement nourris au son de la fanfare. L’ambiance devient alors électrique et restera ainsi pendant au moins six (6) bonnes minutes. Puis le silence. Peu après, les femmes et filles du village entonnent la même chanson de la première phase de la cérémonie. Le groupe d’ambiance venu de Dabou ajoute son grain de sel à cette note d’effervescence et la fanfare donne une allure carnavalesque à la cérémonie. Tour à tour, le Secrétaire général de section (Amon Georges), la responsable Offpi (Nikpo Adèle) et le fédéral Fpi (Atchori Amary) de Dabou vont se succéder au micro pour affirmer la mobilisation et la détermination des militants à maintenir le Fpi debout dans le Léboutou. «Ils sont là, vieux, jeunes, enfants, hommes et femmes sont là. Ils veulent vous écouter. Dites-leur un seul mot pour les rassurer. Ici dans le Léboutou, l’existence du Fpi et la mobilisation des militants ne souffrent d’aucun doute. Ceux qui pensent que le Fpi est mort ici se trompent. Nous en voulons pour preuve les résultats des dernières élections législatives et régionales : 13% aux législatives et 17% aux régionales. Ici le Fpi et le Léboutou font un. Les mots d’ordre du parti sont exécutés sur le terrain», affirme le secrétaire de section. Heureux de recevoir son chef, le fédéral dira : «enfin tu es là, à Debrimou. Quel bonheur ! Quelle joie ! Depuis ta libération, la Côte d‘Ivoire respire et l’espoir renait, les militants qui ne croyaient pas au retour en force de leur parti commencent à se réveiller.» Pour la responsable Offpi, «la situation que nous vivons nous a rendus plus forts avec beaucoup plus de conviction et de foi…». Après les civilités, Affi N’Guessan, majestueusement vêtu en pagne, se lève et donne le ton. «Quand nous étions en prison, vous avez souffert pour nous. Vous avez consenti des efforts pour nous soutenir. Mais vous aussi, vous étiez en prison. Parce que quand on ne peut pas parler, quand on est menacé à tout moment, quand notre région est prise en otage, on est aussi en prison. Donc vous aussi, vous étiez en prison…C’est pourquoi, nous aussi nous sommes là pour vous dire Yako…», laisse d’entrée de jeu entendre Affi. «Ce qui nous est arrivé, est une épreuve à laquelle Dieu nous a soumis. Pour qu’on comprenne qu’il est Dieu. Pour tester notre degré de foi, pour tester le degré de notre engagement et notre détermination relativement à notre vision politique. Maintenant qu’il a compris que nous sommes véritablement engagés dans la voie de la démocratie, la voie de la restauration de la dignité et de la souveraineté africaine, à travers votre mobilisation, l’espoir renait… » Poursuit-il. Et d’ajouter que «Blé Goudé, Jean-Yves Dibopieu, Simone Gbagbo vont sortir de prison très bientôt. Laurent Gbagbo sera libéré parce qu’il a fini d’accomplir la mission pour laquelle Dieu a autorisé qu’il aille à la Haye. Remarquez qu’à cause de lui, l’Afrique a compris qu’elle doit se lever. A cause de Laurent Gbagbo, les dirigeants africains sont en train de revoir leur position vis-à-vis de la Cpi. Laurent Gbagbo a donc accompli sa mission et va donc sortir de prison…».
Le retour du fils parmi les siens
Il était exactement 15 heures quand la délégation du Fpi a foulé le sol de Kpass, village situé à 3 km de Dabou et à 7 km de Debrimou, sur la côtière. A la différence de la première localité visitée, Affi et les membres de sa génération (génération Negbassi-Ebébou, il a été fils de ce village) ont parcouru le village pour saluer le doyen de sa génération Paul Apia et le chef du village Gbarikock Yed Séraphin. Avant de se rendre sur la place du meeting. Là aussi, il est revenu sur les mêmes propos qu’il a tenus à Debrimou. Redonnant ainsi espoir au peuple de Léboutou qui reste mobilisé pour la suite du combat.
Ferdinand Bailly