Issa Sanogo n’est plus. Le chanteur, qui très tôt a connu la gloire, s’est éteint dimanche alors qu’il se remettait d’une période de dépression. A analyser sa carrière en dents de scie, on se demande si c’est une symphonie inachevée ou un gâchis.
Son histoire ressemble à celle des nombreuses stars qui ont été propulsées très tôt sous les feux des projecteurs. Superbe danseur de ziglibity dans les années 80 avec Ernesto Djédjé devenu un excellent chanteur, Issa Sanogo a rendu l’âme dimanche à Abidjan après une traversée du désert due à une dépendance prononcée à la drogue qui a duré plusieurs années. Joint hier au téléphone, Jean-Baptiste Edoukou, manager de l’artiste était encore sous le choc. « Vous savez, Issa était un aîné. Nous nous sommes battus pour le faire revenir. Il venait d’enregistrer un album. Il a même joué en live le jour de la Tabaski. Hélas, la mort l’a emporté », a-t-il regretté. Selon lui, la dépouille du chanteur se trouve à la morgue et il attend que la famille le joigne pour qu’il soit enterré dignement. Considéré très tôt comme l’espoir de la musique éburnéenne, Issa Sanogo va vite basculer dans la drogue qui le conduira plusieurs fois en prison. Mais à chaque sortie des geôles, il produisait des albums d’inspiration incroyable (Ata flalon, Zamanan, Têguêrê, Carte de séjour, La corrida (une reprise de Francis Cabrel) Gbangban acte 1, 2 et 3) et promettait de se défaire des stupéfiants pour se consacrer à sa carrière. Dernièrement, une vidéo qui a fait le tour de la toile le présentait mal en point. Filmé dans les rues de Treichville, il délirait. Après un séjour à l’hôpital psychiatrique de Bingerville, il se remettait tout doucement.
Malheureusement, ce sera à titre posthume que l’œuvre sortira. A 43 ans, Issa avait gardé la voix mélodieuse de sa jeunesse. C’est une perte immense. Car l’étoile qu’il était n’a pu briller comme elle le devait. Adieu l’artiste.
Sanou A.