En prélude à la Toussaint, vendredi, le père Norbert Abékan appelle musulmans et chrétiens au respect des morts.
Vendredi, c’est la Toussaint, quel est le sens spirituel et religieux de cette célébration ?
La Toussaint, comme le nom l’indique, c’est la fête de tous les Saints. Contrairement à ce que pensent les gens, ce n’est pas la fête des morts. Bien au contraire, c’est la fête de tous ceux ou celles qui vivent aux côtés de Dieu. Les Saints, qu’ils soient Noirs, Blancs, Africains, Européens, etc. Il y a même parmi eux les enfants qui ont essayé de suivre la voie de Jésus Christ et qui, aujourd’hui, sont entrés dans la gloire de Dieu. C’est seulement le lendemain qu’a lieu la commémoration des fidèles défunts.
L’une des traditions de cette fête, ce sont les processions que les paroisses organisaient dans les cimetières. Aujourd’hui, elles tendent à disparaître. Est-ce le fait d’une décision officielle ?
Non, cela dépend des familles. Certaines n’ont plus le temps, d’autres, pas d’argent pour s’acheter des roses. Mais des paroisses continuent encore d’aller déposer des gerbes de fleurs sur les tombes. En principe, cela se fait le 02 novembre. Mais comme c’est un jour ouvrable et que les gens préfèrent anticiper, alors, ils le font avant.
Le défunt en profite-t-il ?
Oui, puisqu’il y a une journée où nous prions pour eux. C’est la commémoration des fidèles défunts. Et je crois que ces prières sont profitables à nos frères et sœurs qui nous ont quittés.
Pourtant pendant cette fête, certains fidèles vont prier dans des conditions peu recommandables…
Nous pensons qu’il faut éviter l’esprit magique et faire les prières dans un climat de recueillement. Car, ceux qui sont morts ont besoin de nos prières. Et quand nous allons dans les paroisses, il faut écouter la parole de Dieu et prier pour ces personnes.
Cependant, on assiste à un effet de mode. On voit des fidèles avec des tenues indécentes…
Effectivement, quand vous allez pour les levées de corps ou à la morgue, on a l’impression que c’est le lieu de défilé de mode, le lieu de rendez-vous galants, le lieu des retrouvailles. C’est pour cela que nous autres, guides religieux, nous devons continuer constamment à éclairer la conscience de nos frères et sœurs. Que ce soit à la morgue ou au cimetière. Celui qui est mort est parti, certes, mais ses souvenirs restent. Ce n’est pas le lieu de défilé de mode ou de rendez-vous. Il faut donc être décemment habillé et avoir une attitude pieuse envers les morts. Ce n’est pas seulement au cimetière que cela doit s’observer. Mais aussi à la mosquée, à l’église. En allant dans ces lieux saints, il faut se mettre dans des dispositions extérieures et intérieures convenables.
D’habitude, à l’approche des fêtes, l’église catholique donne des directives. Est-ce qu’il y en a eu cette année, pour la Toussaint ?
Il n’y a pas eu d’indications particulières. Parce que la voie à suivre est déjà tracée au niveau de la liturgie. Elle nous montre les prières à faire. Très souvent, ce sont des prières porteuses d’espérance, qui nous invitent à mettre notre foi en Jésus Christ.
Qu’en est-il des familles qui ne pourront pas aller au cimetière ?
Elles peuvent aller à l’église.
Cela ne constitue-t-il pas un manque à gagner pour leurs défunts?
Je ne le crois pas. Ce n’est pas parce qu’on va déposer une gerbe de fleurs sur une tombe que les défunts gagnent forcément. On peut être très proche de quelqu’un qui est parti en portant des souvenirs positifs dans son cœur. Vous pouvez même prier en famille.
Que va-t-il se passer dans votre paroisse, le jour de la Toussaint ?
Il y aura deux célébrations. Une messe à 7 heures, une messe à 9 heures, le jour même. Cela, pour permettre à ceux qui se réveillent tôt d’être à l’heure et à ceux qui se réveillent tard d’être aussi à l’heure. Nous allons prier avec les Saints, demander leur intersession pour nous, pour que leur vie et la nôtre aussi soient conformes à ce que Dieu veut de nous. Moins de jalousie, être dans le respect de l’autre sans considération politique, religieuse, ethnique. Nous allons faire en sorte que dans notre vie de chaque jour, nous puissions briser toutes ces barrières pour que l’amour reste. Parce que chaque jour, Dieu nous appelle, Allah nous appelle au vivre avec lui. C’est donc ce que nous allons essayer de faire. Nous avons commencé, ce soir déjà (ndlr : mardi) avec les veillées, les messes, les enseignements.
Réalisé par Cissé Sindou
Vendredi, c’est la Toussaint, quel est le sens spirituel et religieux de cette célébration ?
La Toussaint, comme le nom l’indique, c’est la fête de tous les Saints. Contrairement à ce que pensent les gens, ce n’est pas la fête des morts. Bien au contraire, c’est la fête de tous ceux ou celles qui vivent aux côtés de Dieu. Les Saints, qu’ils soient Noirs, Blancs, Africains, Européens, etc. Il y a même parmi eux les enfants qui ont essayé de suivre la voie de Jésus Christ et qui, aujourd’hui, sont entrés dans la gloire de Dieu. C’est seulement le lendemain qu’a lieu la commémoration des fidèles défunts.
L’une des traditions de cette fête, ce sont les processions que les paroisses organisaient dans les cimetières. Aujourd’hui, elles tendent à disparaître. Est-ce le fait d’une décision officielle ?
Non, cela dépend des familles. Certaines n’ont plus le temps, d’autres, pas d’argent pour s’acheter des roses. Mais des paroisses continuent encore d’aller déposer des gerbes de fleurs sur les tombes. En principe, cela se fait le 02 novembre. Mais comme c’est un jour ouvrable et que les gens préfèrent anticiper, alors, ils le font avant.
Le défunt en profite-t-il ?
Oui, puisqu’il y a une journée où nous prions pour eux. C’est la commémoration des fidèles défunts. Et je crois que ces prières sont profitables à nos frères et sœurs qui nous ont quittés.
Pourtant pendant cette fête, certains fidèles vont prier dans des conditions peu recommandables…
Nous pensons qu’il faut éviter l’esprit magique et faire les prières dans un climat de recueillement. Car, ceux qui sont morts ont besoin de nos prières. Et quand nous allons dans les paroisses, il faut écouter la parole de Dieu et prier pour ces personnes.
Cependant, on assiste à un effet de mode. On voit des fidèles avec des tenues indécentes…
Effectivement, quand vous allez pour les levées de corps ou à la morgue, on a l’impression que c’est le lieu de défilé de mode, le lieu de rendez-vous galants, le lieu des retrouvailles. C’est pour cela que nous autres, guides religieux, nous devons continuer constamment à éclairer la conscience de nos frères et sœurs. Que ce soit à la morgue ou au cimetière. Celui qui est mort est parti, certes, mais ses souvenirs restent. Ce n’est pas le lieu de défilé de mode ou de rendez-vous. Il faut donc être décemment habillé et avoir une attitude pieuse envers les morts. Ce n’est pas seulement au cimetière que cela doit s’observer. Mais aussi à la mosquée, à l’église. En allant dans ces lieux saints, il faut se mettre dans des dispositions extérieures et intérieures convenables.
D’habitude, à l’approche des fêtes, l’église catholique donne des directives. Est-ce qu’il y en a eu cette année, pour la Toussaint ?
Il n’y a pas eu d’indications particulières. Parce que la voie à suivre est déjà tracée au niveau de la liturgie. Elle nous montre les prières à faire. Très souvent, ce sont des prières porteuses d’espérance, qui nous invitent à mettre notre foi en Jésus Christ.
Qu’en est-il des familles qui ne pourront pas aller au cimetière ?
Elles peuvent aller à l’église.
Cela ne constitue-t-il pas un manque à gagner pour leurs défunts?
Je ne le crois pas. Ce n’est pas parce qu’on va déposer une gerbe de fleurs sur une tombe que les défunts gagnent forcément. On peut être très proche de quelqu’un qui est parti en portant des souvenirs positifs dans son cœur. Vous pouvez même prier en famille.
Que va-t-il se passer dans votre paroisse, le jour de la Toussaint ?
Il y aura deux célébrations. Une messe à 7 heures, une messe à 9 heures, le jour même. Cela, pour permettre à ceux qui se réveillent tôt d’être à l’heure et à ceux qui se réveillent tard d’être aussi à l’heure. Nous allons prier avec les Saints, demander leur intersession pour nous, pour que leur vie et la nôtre aussi soient conformes à ce que Dieu veut de nous. Moins de jalousie, être dans le respect de l’autre sans considération politique, religieuse, ethnique. Nous allons faire en sorte que dans notre vie de chaque jour, nous puissions briser toutes ces barrières pour que l’amour reste. Parce que chaque jour, Dieu nous appelle, Allah nous appelle au vivre avec lui. C’est donc ce que nous allons essayer de faire. Nous avons commencé, ce soir déjà (ndlr : mardi) avec les veillées, les messes, les enseignements.
Réalisé par Cissé Sindou