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Editorial Publié le lundi 4 novembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Impunité en Afrique… euh ! : Kofi Annan toi aussi

« La Cpi ne juge pas l’Afrique. La Cpi ne juge que le manque de la culture de l’impunité chez les Africains ». C’est Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’Onu qui le dit. Une déclaration qui n’en finit pas de susciter polémique. Et le débat est ouvert. Ce qui m’intéresse ici, et maintenant, c’est le mot ‘’impunité’’. La Cpi, comme institution judiciaire peut ‘’punir’’ l’impunité. Sur ce point la Cpi peut faire son travail. Mais, à l’analyse, qui a créé l’impunité en Afrique ? La culture de l’impunité ne s’est pas installée toute seule chez les Africains. La culture de l’impunité politique et de mauvaise gouvernance est un schéma de bonne logique, enseignée par les occidentaux, comme programme d’action et de longévité aux présidents africains au pouvoir. C’est bien la communauté européenne, ou américaine, qui a fait la répartition ‘’équitable’’ des zones économiques et géographiques en Afrique. Ce « pré-carré » a été enseigné par la France ou les Etats-Unis, aux présidents africains comme un front de soutien, à leur bonne représentation à l’Elysée, ou à la Maison blanche, et garantir leur longévité au pouvoir, au détriment de leurs devoirs et droits constitutionnels. C’est le pouvoir sans limite pour l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, le Gabonais Omar Bongo, le Zaïrois Mobutu, le Togolais Gnassingbé Eyadema, le Tunisien Ben Ali, l’Egyptien Hosni Moubarack. Voilà la culture de l’impunité installée en Afrique instaurée par le « pré-carré français ou américain. Surs de leur protection par la Maison Blanche ou l’Elysée, ou encore par l’Union Européenne, les chefs d’Etat africains devenus des ‘’atouts’’ économiques de la Banque mondiale, du Fmi resteront longtemps au pouvoir. Un pouvoir illimité, parce que les chefs d’Etat d’Afrique, dans le « pré-carré français, européen, ou américain, gèrent tout simplement les intérêts économiques de Paris, Washington, Londres ou Moscou. Pendant 40 ans, aucun Ivoirien n’a fait ni critique, ni observation sur la gestion de la Côte d’Ivoire au Président Félix Houphouët-Boigny. Ailleurs, d’autres président ont été ‘’élus’’ réélus ‘’réélus’’ puis réélu à la tête de leurs pays. Parfois contre l’avis démocratique de la population. Parce que les chefs d’Etat d’Afrique ont le soutien de l’Elysée, de Washington, qu’ils ne respectent rien, ni la constitution, ni les lois fondamentales ; parce que tout simplement, ils « surveillent » le « pré-carré ». Il faut le dire, c’est bien le « pré-carré » qui est responsable de l’impunité chez les Africains. Une diplomatie des ‘’amis’’ comme cahier de charge d’un pouvoir illimité. Mobutu a été président à vie avec le soutien des Américains. Bokassa a été fait empereur en Centrafrique, grâce au soutien de Giscard d’Estaing. C’est dans ce déficit professionnel de la gouvernance, que naissent l’impunité, subtilement enseigné par le ‘’pré-carré’’. Et c’est dans cet appétit de « nous pas bouger » que naissent les conflits de succession, et d’alternance rejetées par les chefs d’Etat africains, membres du « pré-carré ». Ils se sont contrariés. L’opposition est massacrée par les « forces de l’ordre » bilan 200 à 300 morts. Mais à qui la faute ? Au « pré-carré » qui a enseigné la ‘’culture de la longévité au pouvoir, un véritable cahier de charge qui a rapporté plusieurs carats de diamant à Valery Giscard D’Estaing. Des valises de billet de banque à plusieurs locataires de l’Elysée. Au total, une seule leçon se dégage : l’impunité en Afrique que dénonce Kofi Annan est une fausse générosité diplomatique. La culture de l’impunité en Afrique, tient à la défectueuse pratique du ‘’pré-carré’’, des Européens et américains, qui encouragent... et même apprécient le conservatisme du pouvoir par la force, des présidents africains. Kofi Annan à la tête de l’Onu savait beaucoup de choses sur le ‘’pré-carré’’ qui plaçait et replaçait les présidents africains au pouvoir. Les deux mandats de Kofi Annan à la tête de l’Onu se sont passés sans difficulté, parce qu’il n’avait jamais tenté de savoir qui a tiré sur l’avion de l’ancien président Rwandais Habyarimana. Kofi Annan n’avait jamais mené une enquête sur le déficit professionnel des casques bleu, avant, pendant et après le génocide au Rwanda. L’impunité est un sentiment partagé : c’est bien l’Europe et les Etats-Unis, pour leurs intérêts qui placent des présidents africains longtemps indéboulonnables, bafouant l’opposition politique et tripatouillant la constitution.

Par Ben Ismaël
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