Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes de Radio France Internationale (RFI), en reportage à Kidal ( au nord du Mali), ont été tués après avoir été enlevés, le samedi 2 novembre 2013, par des hommes armés qui les avaient emmenés en dehors de la ville. Ces deux assassinats n’ont pas laissés indifférents des acteurs de la presse en Côte d’Ivoire. Leurs réactions.
Zio Moussa, président de l’OLPED (Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie) : “Cette situation montre que le journalisme ne peut se pratiquer sans un engagement, sans une passion”
“J’apporte mon soutien aux confrères de RFI. Cette situation montre que le journalisme ne peut se pratiquer sans un engagement, sans une passion. Engagement et passion qui font que ne nous sommes pas limités face à des dangers réels. Surtout des dangers sur des terrains de bataille comme ce qui se passe à Kidal au nord du Mali. Les journalistes sont donc exposés à toutes sortes de dangers. C’est l’occasion d’attirer l’attention des entreprises de presse sur la nécessité d’assurer aux journalistes une protection sociale. Pour que, si d’aventure, un journaliste devrait perdre la vie dans l’exercice de son métier , il faut que sa famille, ses héritiers, reçoivent quelque chose”.
Guillaume Gbato, secrétaire général du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci) : “Ces assassinats indiquent qu’il faut renforcer la sécurité des journalistes”
“C’est avec consternation que nous avons appris d’abord l’enlèvement des confrères et par la suite leur décès dans les conditions que l’on sait aujourd’hui. Le Synappci condamne ces assassinats crapuleux et adresse ses condoléances aux familles de ces journalistes, à leurs proches, aux confrères et responsables de RFI. Le Synappci adresse ses condoléances à l’ensemble de la presse française. Nous assurons notre solidarité à nos confrères de RFI , en ces moments difficiles. Ces assassinats indiquent qu’il faut encore des efforts pour renforcer la sécurité des journalistes sur leur lieu de travail. Avec l’assassinat de ces deux journalistes, c’est la preuve que même un média important comme RFI et des professionnels comme Ghislaine Dupont ne sont pas en sécurité. C’est l’occasion d’adresser un message à nos différents Etats afin qu’ils renforcent la sécurité des journalistes sur leur lieu de travail. Nous condamnons une fois de plus ces assassinats et déplorons cette situation”.
Amos Béonaho, ancien président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) : “Je connais Ghislaine Dupont...”
“C’est vraiment risquant ce métier de journaliste ; c’est triste que de grands professionnels soient tués comme des poulets; mais au nom de quoi cette barbarie sans nom. C’est triste et dramatique ce qui est arrivé. C’est même choquant qu’on assassine aussi facilement des personnes qui faisaient leur métier avec engagement et professionnalisme. Je trouve que rien ne justifie ,absolument rien ne justifie de tels crimes. Je déplore aussi le laxisme outrancier de l’armée française tout comme l’incompétence de toutes ces armées présentes au Mali. Que l’âme de ces journalistes repose en paix . J’exprime ma solidarité aux confrères de RFI et aux familles des innocentes victimes de la méchanceté des hommes. Je connais Ghislaine Dupont, c’était une passionné du métier et de l’Afrique. Je suis choqué en tant journaliste”.
Stanislas Ndayishimiyé (Correspondant de Rfi à Abidjan) : ‘’Pas de parallèle à faire entre les coupeurs de route et les terroristes’’
"Je suis effondré comme toute l’équipe de Rfi. En plus j’ai appris la nouvelle en rentrant des vacances. J’étais à l’aéroport et je n’étais pas en contact avec Rfi. C’est un coup de fil d’un auditeur ivoirien qui m’appris la nouvelle. Il m’a dit, c’est pour vous exprimer ma solidarité par rapport à ce qui vous est arrivé. Je lui ai demandé mais qu’est-ce qui nous ai arrivé ? Il m’a répondu mais vous n’avez pas appris la nouvelle ? Et je lui dit que j’étais en voyage et j’étais dans l’avion en train de venir à Abidjan. Ça faisait déjà plusieurs heures et France 24 reprenait l’information en boucle. Voilà ! Mais il n’y a pas de mot pour qualifier cet acte. J’ai la rage mais après je me suis dis il faut continuer. On connait les risques qu’on court mais c’est lâche ! Il faut continuer de se battre comme le faisaient les deux confrères. Je les connais tous les deux et spécialement Ghislaine Dupont qui était ma collègue et ma camarade de "classe" à la rédaction avant le déménagement à Issy-Les-Molineaux. On était dans le 16e dans la maison de la radio et dans le bureau elle était assise à côté de moi à droite. Nous avions partagé d’agréables moments ensemble assis à la rédaction côte à côte. J’étais encore avec elle à la présidentielle au Mali où ATT avait été réélu, on avait couvert l’élection ensemble. C’était une collègue assez exigeante au niveau de l’information comme vous l’avez entendu partout.(....) Nous savons vous et moi que partout où nous allons, nous ne sommes à l’abri de rien. Mais de là, à penser que ça puisse arriver ici, je dirai non non et non ! À Kidal, les deux collègues sont tombés dans un terrain qui n’était pas encore stabilisé. Il y a une crainte mais une crainte qu’il faut maîtriser pour nos journalistes.
Et il faut que cela ne se reproduise pas chaque fois qu’il y aura des élections ouvertes non seulement à Rfi mais également à d’autres médias. Le Mali est un pays voisin de la Côte d’Ivoire et je ressens le drame comme les ivoiriens le ressentent. En attendant évidemment de découvrir qui sont les auteurs des actes, je dis encore qu’il faut continuer car cela peut arriver partout. Ce sont des choses qui peuvent arriver partout surtout dans un pays qui sort de crise comme la Côte d’Ivoire. On sait les incidents que nos confrères des organes rapportent chaque jour. Mais il n’y a pas de comparaison à faire car on ne sait pas encore ce qui s’est passé. On ne peut pas faire de parallèle entre le terrorisme et les coupeurs de route ici en Côte d’Ivoire !(....) En attendant les enquêtes on sait ce qui venait de se passer par rapport à la libération de français otages au Mali. Ils venaient de passer plus de mille jours comme otages. Ils ont été libérés et dans cette euphorie on ne sait pas quels sont ceux qui peuvent être les auteurs de cet assassinat. C’est tout simplement lâche!"
Propos recueillis par RD et SD
Zio Moussa, président de l’OLPED (Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie) : “Cette situation montre que le journalisme ne peut se pratiquer sans un engagement, sans une passion”
“J’apporte mon soutien aux confrères de RFI. Cette situation montre que le journalisme ne peut se pratiquer sans un engagement, sans une passion. Engagement et passion qui font que ne nous sommes pas limités face à des dangers réels. Surtout des dangers sur des terrains de bataille comme ce qui se passe à Kidal au nord du Mali. Les journalistes sont donc exposés à toutes sortes de dangers. C’est l’occasion d’attirer l’attention des entreprises de presse sur la nécessité d’assurer aux journalistes une protection sociale. Pour que, si d’aventure, un journaliste devrait perdre la vie dans l’exercice de son métier , il faut que sa famille, ses héritiers, reçoivent quelque chose”.
Guillaume Gbato, secrétaire général du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci) : “Ces assassinats indiquent qu’il faut renforcer la sécurité des journalistes”
“C’est avec consternation que nous avons appris d’abord l’enlèvement des confrères et par la suite leur décès dans les conditions que l’on sait aujourd’hui. Le Synappci condamne ces assassinats crapuleux et adresse ses condoléances aux familles de ces journalistes, à leurs proches, aux confrères et responsables de RFI. Le Synappci adresse ses condoléances à l’ensemble de la presse française. Nous assurons notre solidarité à nos confrères de RFI , en ces moments difficiles. Ces assassinats indiquent qu’il faut encore des efforts pour renforcer la sécurité des journalistes sur leur lieu de travail. Avec l’assassinat de ces deux journalistes, c’est la preuve que même un média important comme RFI et des professionnels comme Ghislaine Dupont ne sont pas en sécurité. C’est l’occasion d’adresser un message à nos différents Etats afin qu’ils renforcent la sécurité des journalistes sur leur lieu de travail. Nous condamnons une fois de plus ces assassinats et déplorons cette situation”.
Amos Béonaho, ancien président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) : “Je connais Ghislaine Dupont...”
“C’est vraiment risquant ce métier de journaliste ; c’est triste que de grands professionnels soient tués comme des poulets; mais au nom de quoi cette barbarie sans nom. C’est triste et dramatique ce qui est arrivé. C’est même choquant qu’on assassine aussi facilement des personnes qui faisaient leur métier avec engagement et professionnalisme. Je trouve que rien ne justifie ,absolument rien ne justifie de tels crimes. Je déplore aussi le laxisme outrancier de l’armée française tout comme l’incompétence de toutes ces armées présentes au Mali. Que l’âme de ces journalistes repose en paix . J’exprime ma solidarité aux confrères de RFI et aux familles des innocentes victimes de la méchanceté des hommes. Je connais Ghislaine Dupont, c’était une passionné du métier et de l’Afrique. Je suis choqué en tant journaliste”.
Stanislas Ndayishimiyé (Correspondant de Rfi à Abidjan) : ‘’Pas de parallèle à faire entre les coupeurs de route et les terroristes’’
"Je suis effondré comme toute l’équipe de Rfi. En plus j’ai appris la nouvelle en rentrant des vacances. J’étais à l’aéroport et je n’étais pas en contact avec Rfi. C’est un coup de fil d’un auditeur ivoirien qui m’appris la nouvelle. Il m’a dit, c’est pour vous exprimer ma solidarité par rapport à ce qui vous est arrivé. Je lui ai demandé mais qu’est-ce qui nous ai arrivé ? Il m’a répondu mais vous n’avez pas appris la nouvelle ? Et je lui dit que j’étais en voyage et j’étais dans l’avion en train de venir à Abidjan. Ça faisait déjà plusieurs heures et France 24 reprenait l’information en boucle. Voilà ! Mais il n’y a pas de mot pour qualifier cet acte. J’ai la rage mais après je me suis dis il faut continuer. On connait les risques qu’on court mais c’est lâche ! Il faut continuer de se battre comme le faisaient les deux confrères. Je les connais tous les deux et spécialement Ghislaine Dupont qui était ma collègue et ma camarade de "classe" à la rédaction avant le déménagement à Issy-Les-Molineaux. On était dans le 16e dans la maison de la radio et dans le bureau elle était assise à côté de moi à droite. Nous avions partagé d’agréables moments ensemble assis à la rédaction côte à côte. J’étais encore avec elle à la présidentielle au Mali où ATT avait été réélu, on avait couvert l’élection ensemble. C’était une collègue assez exigeante au niveau de l’information comme vous l’avez entendu partout.(....) Nous savons vous et moi que partout où nous allons, nous ne sommes à l’abri de rien. Mais de là, à penser que ça puisse arriver ici, je dirai non non et non ! À Kidal, les deux collègues sont tombés dans un terrain qui n’était pas encore stabilisé. Il y a une crainte mais une crainte qu’il faut maîtriser pour nos journalistes.
Et il faut que cela ne se reproduise pas chaque fois qu’il y aura des élections ouvertes non seulement à Rfi mais également à d’autres médias. Le Mali est un pays voisin de la Côte d’Ivoire et je ressens le drame comme les ivoiriens le ressentent. En attendant évidemment de découvrir qui sont les auteurs des actes, je dis encore qu’il faut continuer car cela peut arriver partout. Ce sont des choses qui peuvent arriver partout surtout dans un pays qui sort de crise comme la Côte d’Ivoire. On sait les incidents que nos confrères des organes rapportent chaque jour. Mais il n’y a pas de comparaison à faire car on ne sait pas encore ce qui s’est passé. On ne peut pas faire de parallèle entre le terrorisme et les coupeurs de route ici en Côte d’Ivoire !(....) En attendant les enquêtes on sait ce qui venait de se passer par rapport à la libération de français otages au Mali. Ils venaient de passer plus de mille jours comme otages. Ils ont été libérés et dans cette euphorie on ne sait pas quels sont ceux qui peuvent être les auteurs de cet assassinat. C’est tout simplement lâche!"
Propos recueillis par RD et SD