A la caserne de la BAE (Brigade Anti- Emeute) de Yopougon, les rumeurs, les commérages, l’indiscipline, la suspicion, les ragots et les règlements de compte sont devenus monnaies courantes. A cela s’ajoute l’insalubrité qui fait désormais partie de la vie des soldats qui y vivent avec leurs familles. Après les affrontements du mardi noir (22 octobre 2013), L’IA a revisité le camp.
Muté en octobre 2012 à Yopougon en remplacement de Coulibaly Ousmane dit Ben Laden (ou Ben le Sage), le nouveau commandant du corps de la caserne de la BAE, Inza Fofana dit Gruman, est un transfuge du cantonnement des FRCI de Grand-Bassam. Comme son prédécesseur, il a sous son commandement trois sites : la BAE à savoir le site principal, celui des Toits-Rouges et celui du km 17 route de Dabou. Dans un premier temps, son travail a consisté à réduire au maximum les cheicks-points, afin de rendre fluide la circulation dans la commune de Yopougon. ‘’Son premier combat était d’assainir le secteur en levant tous les cheiks-points au niveau de Yopougon et c’est ce que nous avons fait jusqu’à ce que les événements du mardi 22 octobre surviennent’’, apprend-t-on.
Les incidents du mardi 22 octobre 2013
Tout a commencé ce jour-là à partir de la disparition d’une arme au poste de police au moment de la garde. Informé de la situation, le commandant Inza Fofana ‘‘Gruman’’ se rend au camp, prend ses responsabilités et fait arrêter tous ceux qui étaient de service pour les mettre en prison. ‘’Pendant que les éléments étaient au rassemblement, on a entendu des tirs. Personne n’a riposté parce que si c’était le cas, il y aurait eu beaucoup de morts. L’accalmie revenue, nous nous sommes rendus à Akouédo à la demande du commandant des forces terrestres Gaoussou Soumahoro, où chacun de nous s’est expliqué. Le général Gaoussou a tranché, des sanctions et des décisions ont été prises de part et d’autres. Les fautifs de tous les bords ont été entendus et mis en prison y compris bien entendu ceux qui préparaient une mutinerie. Des tee-shirts avaient été confectionnés pour cela’’, rapporte une source proche du commandant Grumman. Du côté du Lieutenant Bilamany Koné, c’est un autre son de cloche. L’un des soldats de sa compagnie qui a assisté aux événements du mardi noir à la BAE, parle plutôt de règlements de compte: ‘’Le commandant Bilamany est craint parce que c’est un vrai soldat. Il n’a pas intégré l’armée à la faveur de la crise post-électorale, c’est un militaire de carrière qui s’est battu pour la victoire du Président de la République. Et c’est ce qui fait peur à certains qui tentent de semer la division entre le capitaine Fofana et son frère d’armes Bilamany. Ils créent et inventent des histoires à tout bout de champ pour plaire davantage au commandant Gruman. A la BAE, chacune des cinq compagnies a confectionné des tee-shirts propres à elle. Nous sommes de la brigade Ninja et tout le monde le sait. Ceux qui défilent chez le commandant ne sont pas de vrais militaires. On se connaît au camp. Quand on n’aime pas son chien, on l’accuse de rage’’.
La discipline s’impose à la BAE
A la caserne BAE de Yopougon, la discipline a foutu le camp. Les rumeurs et les commérages entretenus par des moins gradés, ont envahi le camp. Installant du coup un climat de méfiance entre leurs différents chefs. Remplie de broussailles, la caserne de Yopougon est vétuste. De nombreux enfants, des moutons et des chevaux partagent le quotidien des hommes en armes. On y pratique le commerce en tout genre. 2000 combattants (seulement pour la seule caserne de la BAE) venus de divers horizons, sont sous les ordres de Inza Fofana. Après la tension, la vie a repris son cours normal à la BAE. Le jeudi 31 octobre 2013, des combattants ont été démobilisés. Des projets ont été identifiés, afin de permettre à chacun faire son choix. ‘’Personne ne sera laissé pour compte. Nous avons déjà envoyé certains à la Douane, aux Eaux et Forêts… Il y a d’autres projets en cours, la SOTRA aussi se manifeste’’, ont rassuré les responsables de l’ADDR.
Un aumônier militaire pour canaliser les brebis galeuses
L’aumônier militaire est généralement un officier. A la différence des autres militaires, il porte l'insigne religieux au-dessus de la plaquette d'identité (croissant pour les musulmans, croix latine pour les chrétiens, étoile de David pour les juifs). Bien que non-combattant, il porte également la tenue de combat des forces armées ivoiriennes lorsqu'il accompagne leur unité en opération. Vu la situation de précarité à la caserne de la BAE, la présence d’un aumônier s’impose, afin de canaliser les esprits grégaires qui doivent rentrer dans les rangs. Véritable ressource dans plusieurs domaines, l’aumônier militaire de la BAE répondra aussi aux besoins spirituels et religieux des militaires et leurs familles, à supporter moralement les troupes et à conseiller autant les militaires du rang que les officiers. Le mardi 1er octobre 2013 en présence de l’aumônier en chef adjoint auprès des services de santé des armées Fidèle Assiké, la caserne de la Garde républicaine à Treichville, avait reçu la visite des aumôniers Dolé Mohamed, aumônier en chef du culte musulman, auprès du Président de la République en qualité de conseiller spirituel, Révérend Pasteur Philippe Atcho, aumônier en chef auprès de la 1ère Région militaire, révérend Pasteur Daingui Adja Julien, Aumônier Protestant et Evangélique, Père Saint- Clair Oblé, Aumônier militaire Catholique. Leur présence à la caserne de Yopougon pourrait faire baisser la tension et la suspicion.
Dosso Villard
Muté en octobre 2012 à Yopougon en remplacement de Coulibaly Ousmane dit Ben Laden (ou Ben le Sage), le nouveau commandant du corps de la caserne de la BAE, Inza Fofana dit Gruman, est un transfuge du cantonnement des FRCI de Grand-Bassam. Comme son prédécesseur, il a sous son commandement trois sites : la BAE à savoir le site principal, celui des Toits-Rouges et celui du km 17 route de Dabou. Dans un premier temps, son travail a consisté à réduire au maximum les cheicks-points, afin de rendre fluide la circulation dans la commune de Yopougon. ‘’Son premier combat était d’assainir le secteur en levant tous les cheiks-points au niveau de Yopougon et c’est ce que nous avons fait jusqu’à ce que les événements du mardi 22 octobre surviennent’’, apprend-t-on.
Les incidents du mardi 22 octobre 2013
Tout a commencé ce jour-là à partir de la disparition d’une arme au poste de police au moment de la garde. Informé de la situation, le commandant Inza Fofana ‘‘Gruman’’ se rend au camp, prend ses responsabilités et fait arrêter tous ceux qui étaient de service pour les mettre en prison. ‘’Pendant que les éléments étaient au rassemblement, on a entendu des tirs. Personne n’a riposté parce que si c’était le cas, il y aurait eu beaucoup de morts. L’accalmie revenue, nous nous sommes rendus à Akouédo à la demande du commandant des forces terrestres Gaoussou Soumahoro, où chacun de nous s’est expliqué. Le général Gaoussou a tranché, des sanctions et des décisions ont été prises de part et d’autres. Les fautifs de tous les bords ont été entendus et mis en prison y compris bien entendu ceux qui préparaient une mutinerie. Des tee-shirts avaient été confectionnés pour cela’’, rapporte une source proche du commandant Grumman. Du côté du Lieutenant Bilamany Koné, c’est un autre son de cloche. L’un des soldats de sa compagnie qui a assisté aux événements du mardi noir à la BAE, parle plutôt de règlements de compte: ‘’Le commandant Bilamany est craint parce que c’est un vrai soldat. Il n’a pas intégré l’armée à la faveur de la crise post-électorale, c’est un militaire de carrière qui s’est battu pour la victoire du Président de la République. Et c’est ce qui fait peur à certains qui tentent de semer la division entre le capitaine Fofana et son frère d’armes Bilamany. Ils créent et inventent des histoires à tout bout de champ pour plaire davantage au commandant Gruman. A la BAE, chacune des cinq compagnies a confectionné des tee-shirts propres à elle. Nous sommes de la brigade Ninja et tout le monde le sait. Ceux qui défilent chez le commandant ne sont pas de vrais militaires. On se connaît au camp. Quand on n’aime pas son chien, on l’accuse de rage’’.
La discipline s’impose à la BAE
A la caserne BAE de Yopougon, la discipline a foutu le camp. Les rumeurs et les commérages entretenus par des moins gradés, ont envahi le camp. Installant du coup un climat de méfiance entre leurs différents chefs. Remplie de broussailles, la caserne de Yopougon est vétuste. De nombreux enfants, des moutons et des chevaux partagent le quotidien des hommes en armes. On y pratique le commerce en tout genre. 2000 combattants (seulement pour la seule caserne de la BAE) venus de divers horizons, sont sous les ordres de Inza Fofana. Après la tension, la vie a repris son cours normal à la BAE. Le jeudi 31 octobre 2013, des combattants ont été démobilisés. Des projets ont été identifiés, afin de permettre à chacun faire son choix. ‘’Personne ne sera laissé pour compte. Nous avons déjà envoyé certains à la Douane, aux Eaux et Forêts… Il y a d’autres projets en cours, la SOTRA aussi se manifeste’’, ont rassuré les responsables de l’ADDR.
Un aumônier militaire pour canaliser les brebis galeuses
L’aumônier militaire est généralement un officier. A la différence des autres militaires, il porte l'insigne religieux au-dessus de la plaquette d'identité (croissant pour les musulmans, croix latine pour les chrétiens, étoile de David pour les juifs). Bien que non-combattant, il porte également la tenue de combat des forces armées ivoiriennes lorsqu'il accompagne leur unité en opération. Vu la situation de précarité à la caserne de la BAE, la présence d’un aumônier s’impose, afin de canaliser les esprits grégaires qui doivent rentrer dans les rangs. Véritable ressource dans plusieurs domaines, l’aumônier militaire de la BAE répondra aussi aux besoins spirituels et religieux des militaires et leurs familles, à supporter moralement les troupes et à conseiller autant les militaires du rang que les officiers. Le mardi 1er octobre 2013 en présence de l’aumônier en chef adjoint auprès des services de santé des armées Fidèle Assiké, la caserne de la Garde républicaine à Treichville, avait reçu la visite des aumôniers Dolé Mohamed, aumônier en chef du culte musulman, auprès du Président de la République en qualité de conseiller spirituel, Révérend Pasteur Philippe Atcho, aumônier en chef auprès de la 1ère Région militaire, révérend Pasteur Daingui Adja Julien, Aumônier Protestant et Evangélique, Père Saint- Clair Oblé, Aumônier militaire Catholique. Leur présence à la caserne de Yopougon pourrait faire baisser la tension et la suspicion.
Dosso Villard