Dans un éditorial intitulé «Politique-fiction : Et si…», en date du 7 octobre, j’invitais le RDR à sortir de ses rêvasseries et à préparer sérieusement l’échéance de 2015. Surtout de ne mettre tous ses œufs dans le panier du très influent allié du Pdci.
Je vous disais également que je n’arrivais pas à lire la stratégie de chacun des membres du Rhdp dans le cadre de la candidature unique pour l’élection présidentielle de 2015. Après des échanges avec certaines personnes très introduites dans la case verte, je peux vous dire aujourd’hui que les républicains n’ont pas de stratégie.
Oui, vous avez bien lu. Le Rdr ne sait pas comment s’y prendre pour faire réélire Alassane Ouattara en 2015. Depuis le 27 septembre 1994, le parti de Djéni Kobina, décédé le 19 octobre 1998, avance à tâtons. Le Front républicain mis en place dès le 5 avril 1995 entre Georges Djéni Kobina, secrétaire général du Rdr et Laurent Gbagbo du Fpi et d’autres partis de l’opposition montre qu'on a du mal à se placer sur l'échiquier politique.
Tant les deux idéologies s'entrechoquent. L'accord se révèlera être une auberge espagnole où chacun ne trouve que ce qu’il apporte. Le Fpi se sent peu concerné par les batailles du RDR englué dans le marais de la nationalité de son leader.
Parce que chemin faisant, le 26 août 1995, le président Henri Konan Bédié a introduit le concept de l’ivoirité. Le Rdr n'a pas flairé que cela frapperait de plein fouet son champion, Alassane Ouattara, élu président du parti le 1er août 1999. Le FPI sait bien que seule une stratégie de «Front républicain» peut lui assurer le succès aux élections législatives à venir.
Le RDR, ayant incontestablement le vent en poupe et jouissant d’une réelle popularité, est sans ligne politique claire. C'est dans ce clair-obscur politique que survient le 24 décembre 1999 le coup d'Etat contre le président Henri Konan Bédié. Chacun apprécie à sa façon ce cadeau de Noël. Pour le Rdr, la joie a vite tourné au cauchemar. La chape de plomb d'avant-coup d'Etat reprend avec d'autres acteurs. Les républicains ne détectent pas que l'allié républicain, Laurent Gbagbo manipulait le chef des mutins, le général Guéï Robert.
D’aucuns parlaient d’un accord secret entre Guéï et Gbagbo. Les enlèvements, exécutions sommaires... s'accentuent. L'intermède du référendum du 23 juillet 2000 avec le débat autour du "Et" et du "Ou'' n'aura rien changé. Là encore, le Rdr avait subi l’actualité. La candidature d’ADO est invalidée pour les élections législatives du 10 décembre 2000. Son parti va boudé ces joutes électorales. Pour la présidentielle du 22 octobre de la même année, pour laquelle il est fortement attendu, il ne sera pas non plus dans le starting-block. Le juge Tia Koné était passé par là.
Les contestations et autres manifestations de rues ne feront pas bouger les lignes. C'est donc avec plaisir que le FPI se débarrasse de son ‘’allié encombrant’’ et accède au pouvoir en 2000. Laurent Gbagbo reconnaîtra lui-même avoir été élu «dans des conditions calamiteuses». 10 mois d’une transition militaire pleine de rebondissements. Autre tournant important. Quand survient le 19 septembre 2002 le coup d’Etat manqué mué en rébellion, le Rdr se met dans un casse-tête. Il a du mal à bien appréhender la stratégie des ex-rebelles. Pendant 10 ans, avant l’élection présidentielle du 31 octobre 2010, on aura assisté à des accusations de trahison portées par certains cadres du Rdr contre les ex-Forces nouvelles. Passons.
Pour revenir au défaut de vision d’avenir politique du parti présidentiel, posons la question à Amadou Soumahoro, le secrétaire général par intérim. Après avoir acquis le pouvoir au prix de mille et un sacrifices, quelle est la stratégie du Rdr pour aider Alassane Ouattara à remporter haut la main la prochaine présidentielle? Sur quel levier agir, sans préparer la guerre comme l’autre, (suivez mon regard), pour faire réélire Ouattara? Aucun cadre au RDR ne peut vous dire aujourd’hui dans quel sens leur parti évolue. La question à un sou est de savoir s’il faut réformer cette formation avant ou après la présidentielle de 2015.
Toute la stratégie étant bâtie autour du charisme personnel du Président Alassane Ouattara. Ou la candidature unique dans le cadre du Rhdp. Mais seul le Rdr ne semble pas admettre que les partis alliés ont aussi vocation à exercer le pouvoir. Comme en 1995 avec le Fpi, le Rdr ne sait pas dans quel sens le trimballe le Pdci. je dis donc à Tchomba de battre le rappel des troupes pour ne pas commettre la même erreur que le Fpi en son temps.
Les ténors du régime Gbagbo, Simone Gbagbo, Daniel Tagro, Bohoun Bouabré et autres Blé Goudé, ont passé le clair de leur temps à se bouffer le nez dans des querelles de positionnement autour du chef. La guerre imposée aux Ivoiriens après avoir perdu dans les urnes a été le plan B sur lequel ils se sont le plus concentrés. Et c’est Mamadou Koulibaly qui nous explique mieux comment le Fpi a perdu l’élection de 2010, dans une interview accordée à Jeune Afrique du 5 au 11 juin 2011: «(…)Nous avons réalisé une très mauvaise campagne électorale, mal organisée. Il n’y avait pas de stratégie, pas de discours cohérent, et trop de personnes étaient en première ligne, avec des moyens colossaux mais mal utilisés.
Certains cadres n’ont pas travaillé; ils ont détourné de l’argent pour acheter notamment des véhicules. (…) Le problème, c’est l’usure du pouvoir. Lorsque nous étions dans l’opposition, on faisait mieux avec moins de moyens. On rêvait d’une nouvelle Côte d’Ivoire et on déplaçait des montagnes. Dix ans plus tard, nous étions pleins de fric. On disait qu’on voulait ouvrir le marché ivoirien au monde entier mais, dans les faits, on a fait des deals avec les plus grosses entreprises françaises. Alassane Ouattara a proposé une vision plus cohérente». Il s'agit donc de tirer les leçons de ce passé récent. Les Ivoiriens sont fatigués de crises postélectorales.
Bakayoko Youssouf
Je vous disais également que je n’arrivais pas à lire la stratégie de chacun des membres du Rhdp dans le cadre de la candidature unique pour l’élection présidentielle de 2015. Après des échanges avec certaines personnes très introduites dans la case verte, je peux vous dire aujourd’hui que les républicains n’ont pas de stratégie.
Oui, vous avez bien lu. Le Rdr ne sait pas comment s’y prendre pour faire réélire Alassane Ouattara en 2015. Depuis le 27 septembre 1994, le parti de Djéni Kobina, décédé le 19 octobre 1998, avance à tâtons. Le Front républicain mis en place dès le 5 avril 1995 entre Georges Djéni Kobina, secrétaire général du Rdr et Laurent Gbagbo du Fpi et d’autres partis de l’opposition montre qu'on a du mal à se placer sur l'échiquier politique.
Tant les deux idéologies s'entrechoquent. L'accord se révèlera être une auberge espagnole où chacun ne trouve que ce qu’il apporte. Le Fpi se sent peu concerné par les batailles du RDR englué dans le marais de la nationalité de son leader.
Parce que chemin faisant, le 26 août 1995, le président Henri Konan Bédié a introduit le concept de l’ivoirité. Le Rdr n'a pas flairé que cela frapperait de plein fouet son champion, Alassane Ouattara, élu président du parti le 1er août 1999. Le FPI sait bien que seule une stratégie de «Front républicain» peut lui assurer le succès aux élections législatives à venir.
Le RDR, ayant incontestablement le vent en poupe et jouissant d’une réelle popularité, est sans ligne politique claire. C'est dans ce clair-obscur politique que survient le 24 décembre 1999 le coup d'Etat contre le président Henri Konan Bédié. Chacun apprécie à sa façon ce cadeau de Noël. Pour le Rdr, la joie a vite tourné au cauchemar. La chape de plomb d'avant-coup d'Etat reprend avec d'autres acteurs. Les républicains ne détectent pas que l'allié républicain, Laurent Gbagbo manipulait le chef des mutins, le général Guéï Robert.
D’aucuns parlaient d’un accord secret entre Guéï et Gbagbo. Les enlèvements, exécutions sommaires... s'accentuent. L'intermède du référendum du 23 juillet 2000 avec le débat autour du "Et" et du "Ou'' n'aura rien changé. Là encore, le Rdr avait subi l’actualité. La candidature d’ADO est invalidée pour les élections législatives du 10 décembre 2000. Son parti va boudé ces joutes électorales. Pour la présidentielle du 22 octobre de la même année, pour laquelle il est fortement attendu, il ne sera pas non plus dans le starting-block. Le juge Tia Koné était passé par là.
Les contestations et autres manifestations de rues ne feront pas bouger les lignes. C'est donc avec plaisir que le FPI se débarrasse de son ‘’allié encombrant’’ et accède au pouvoir en 2000. Laurent Gbagbo reconnaîtra lui-même avoir été élu «dans des conditions calamiteuses». 10 mois d’une transition militaire pleine de rebondissements. Autre tournant important. Quand survient le 19 septembre 2002 le coup d’Etat manqué mué en rébellion, le Rdr se met dans un casse-tête. Il a du mal à bien appréhender la stratégie des ex-rebelles. Pendant 10 ans, avant l’élection présidentielle du 31 octobre 2010, on aura assisté à des accusations de trahison portées par certains cadres du Rdr contre les ex-Forces nouvelles. Passons.
Pour revenir au défaut de vision d’avenir politique du parti présidentiel, posons la question à Amadou Soumahoro, le secrétaire général par intérim. Après avoir acquis le pouvoir au prix de mille et un sacrifices, quelle est la stratégie du Rdr pour aider Alassane Ouattara à remporter haut la main la prochaine présidentielle? Sur quel levier agir, sans préparer la guerre comme l’autre, (suivez mon regard), pour faire réélire Ouattara? Aucun cadre au RDR ne peut vous dire aujourd’hui dans quel sens leur parti évolue. La question à un sou est de savoir s’il faut réformer cette formation avant ou après la présidentielle de 2015.
Toute la stratégie étant bâtie autour du charisme personnel du Président Alassane Ouattara. Ou la candidature unique dans le cadre du Rhdp. Mais seul le Rdr ne semble pas admettre que les partis alliés ont aussi vocation à exercer le pouvoir. Comme en 1995 avec le Fpi, le Rdr ne sait pas dans quel sens le trimballe le Pdci. je dis donc à Tchomba de battre le rappel des troupes pour ne pas commettre la même erreur que le Fpi en son temps.
Les ténors du régime Gbagbo, Simone Gbagbo, Daniel Tagro, Bohoun Bouabré et autres Blé Goudé, ont passé le clair de leur temps à se bouffer le nez dans des querelles de positionnement autour du chef. La guerre imposée aux Ivoiriens après avoir perdu dans les urnes a été le plan B sur lequel ils se sont le plus concentrés. Et c’est Mamadou Koulibaly qui nous explique mieux comment le Fpi a perdu l’élection de 2010, dans une interview accordée à Jeune Afrique du 5 au 11 juin 2011: «(…)Nous avons réalisé une très mauvaise campagne électorale, mal organisée. Il n’y avait pas de stratégie, pas de discours cohérent, et trop de personnes étaient en première ligne, avec des moyens colossaux mais mal utilisés.
Certains cadres n’ont pas travaillé; ils ont détourné de l’argent pour acheter notamment des véhicules. (…) Le problème, c’est l’usure du pouvoir. Lorsque nous étions dans l’opposition, on faisait mieux avec moins de moyens. On rêvait d’une nouvelle Côte d’Ivoire et on déplaçait des montagnes. Dix ans plus tard, nous étions pleins de fric. On disait qu’on voulait ouvrir le marché ivoirien au monde entier mais, dans les faits, on a fait des deals avec les plus grosses entreprises françaises. Alassane Ouattara a proposé une vision plus cohérente». Il s'agit donc de tirer les leçons de ce passé récent. Les Ivoiriens sont fatigués de crises postélectorales.
Bakayoko Youssouf