L’Union démocratique et citoyenne (Udcy) de Mel Eg Théodore s’est retirée de la Ligue des mouvements pour le progrès (Lmp) et du Congrès pour la résistance et la démocratie (Cnrd) pour gagner davantage en considération de la part de ses alliés, selon son secrétaire général Anicet Gnanzi Guéla. L’Udcy, confie-t-il, affûte ses armes pour les rendez-vous électoraux de 2015.
Début juillet, la direction de l’Udcy s’est retirée de la Ligue des mouvements pour le progrès (Lmp) et du Congrès national de la résistance et la démocratie (Cnrd). Qu’est-ce qui explique qu’elle réitère et communique abondamment sur sa décision, depuis la mi-novembre ?
L’Udcy a tenu à réitérer cette position parce que nous avons l’impression que le message n’avait pas été bien saisi par nos partenaires. Il y avait aussi quelques incompréhensions qu’il fallait lever au niveau de nos militants. C’est donc pour repréciser cela que nous sommes effectivement sortis de la Lmp et en indiquer les raisons.
Que comprendre par le message n’avait pas été bien saisi ?
Bien que nous ayons dit que nous ne faisons plus partie du Cnrd et de la Lmp, nous avions l’impression que nos anciens partis frères considéraient que nous étions encore dans la maison.
Continuaient-ils d’associer l’Udcy à leurs travaux et à leurs prises de décisions ?
Non pas les prises de décisions. Il faut que toute la nation sache que l’Udcy ne fait plus partie de cette plate-forme.
Jusque-là, vous ne dites toujours pas les raisons de la rupture.
Les motivations sont à deux niveaux. D’abord, au niveau externe, elles concernent le fonctionnement, qui laisse à désirer, de toutes ces structures. Il arrivait que certaines réunions se tiennent sans que nous n’en soyons informés. Certaines déclarations sont faites en les imputant à tout le groupe alors que nous n’avions pas été associés à la prise de décision. Donc, nous avons constaté que certaines réunions se sont tenues sans que nous ne soyons conviés officiellement. Tous ces manquements nous ont amenés à nous interroger.
Entre autres manquements lequel a-t-il fait déborder le vase ?
Concernant le Cnrd, comme je l’ai déjà dit, certaines réunions se tenaient sans que notre président, qui par ailleurs est le vice-président du Cnrd, n’ait été associé. Concernant la Lmp, la première année, notre président qui était aux Etats-Unis n’était pas présent en permanence. Et les présidents des partis frères ont pris cela comme argument pour empêcher un an durant notre président (Mel Eg Théodore, ndlr) d’assurer la présidence de l’organisation. Certains en avaient déjà occupé la présidence, mais rempilaient pour une seconde fois alors qu’ils opposaient à l’un des initiateurs l’argument selon lequel il n’est pas en résidence permanente en Côte d’Ivoire.
Alors vous coupez le lien, sans avoir eu à négocier ou discuter avec vos alliés ?
Oui, parce qu’il faut qu’on pose un acte qui vous donne un peu de considération. Mais quand vous constatez que certaines décisions ne vous accordent pas une certaine considération, vous sortez.
A la réalité, n’est-ce pas parce qu’aucun de ses alliés ne s’est intéressé à l’Udcy qu’elle réitère sa décision ?
Non, nous nous sommes dit qu’avant de prendre des décisions, une structure responsable utilise des voies recommandées. Ce que nous avons fait. Nous n’avons pas eu de retour et nous avons pris acte. Je répète que le président a réitéré la décision par rapport à nos militants qui sont à l’intérieur du pays et à l’extérieur. Des échos qui nous sont parvenus tendaient à faire croire que l’Udcy ne menait plus le même combat de la libération du président Laurent Gbagbo. Alors qu’il n’en est rien. Nous avons toujours la même façon de voir les choses. Nous menons les démarches qu’il faut à notre niveau pour que Laurent Gbagbo soit libéré de la même manière que les autres qui ont été libérés après la crise. Nous luttons pour que les exilés rentrent.
La direction n’a-t-elle pas cédé à la pression de la base, des militants ayant demandé, a-t-on appris, que l’Udcy ne fasse plus chemin avec les partis comme le Fpi ? N’est-ce pas cette pression qui a amené la direction à rompre avec la Lmp et le Cnrd ?
Les militants n’ont pas demandé que nous coupions les liens avec le Fpi. Ils ont au contraire demandé que nous reprécisions nos relations avec le Fpi. L’Udcy et le Fpi ont eu à cheminer ensemble. Il existait des relations personnelles entre le président Laurent Gbagbo et notre président. Il n’y a pas eu un document signé qui nous engageait de mener des activités ensemble. Les choses ayant changé, les militants ont dit que si on doit continuer à cheminer, que les deux partis s’asseyent et formalisent leur relation. Voilà ce qui s’est passé ; ce à quoi nous n’avons trouvé aucun inconvénient.
Que propose l’Udcy pour cette formalisation de vos relations ?
Nous disons que si nous devons effectivement continuer à marcher main dans la main, nous devons nous asseoir autour d’une table et renégocier les objectifs que nous voulons atteindre ensemble. Par exemple mettre ensemble un programme de gouvernement, discuter de comment la gestion du pays doit se faire au cas où nous revenons aux affaires… Tout cela doit être clairement défini.
Partagez-vous avec le Fpi, sa proposition des états généraux ?
Nous la partageons tellement… C’est l’une des raisons de nos rencontres. Nous sommes allés rencontrer les responsables du Fpi. Nous allons étudier le contenu du document qu’ils nous ont remis sur les états généraux. S’il y a des amendements à faire, nous allons les faire ensemble et nous retrouver pour accorder nos violons.
Pensez-vous qu’on ne discute pas assez efficacement au sein du Cadre permanent de dialogue (Cpd) et dans le cadre du ‘’dialogue direct‘’ qui met le Fpi face au gouvernement ?
On se serait tous mis au Cpd que cela serait une avancée. Mais pendant que nous discutons au sein du Cpd, d’autres discussions se font dans le cadre du dialogue direct. C’est vrai que ce sont les mêmes grandes questions qui sont évoquées mais des solutions qui sont trouvées à certains niveaux sont spécifiques à certains niveaux. Le fait qu’il y ait des discussions à plusieurs niveaux pose problème. C’est pour cela que nous sommes en phase avec le Front populaire ivoirien quand il demande que tout le monde se retrouve autour d’une même table pour discuter de toutes ces questions d’intérêt national.
Autant dire que pour l’Udcy les plateformes, c’est fini !
Les plateformes se mettent en place à des périodes précises pour atteindre des objectifs précis. Celles qui sont là actuellement ne répondent plus à nos attentes. Nous pourrons être amenés à intégrer une plateforme si elle répond à nos attentes. Mais pour l’instant, nous avons décidé, concernant le Cnrd et la Lmp, de prendre du recul et cela n’empêche pas que nous ayons des relations cordiales avec elles.
Quels sont les projets de l’Udcy ?
Notre objectif actuellement, c’est 2015. En 2015, nous allons compter. Nous ne vous dirons pas sous quelle forme mais en 2015, nous serons présents.
L’Udcy présentera-t-elle un candidat à la présidentielle de 2015 ?
Bien entendu… Pour ce faire, il faut se donner les moyens. Et nous mettons en mouvement toutes nos fédérations et sections en Côte d’Ivoire.
Autant dire que le président de l’Udcy sera candidat en 2015…
Le président vous le dira lui-même.
Réalisé par Bidi Ignace
Début juillet, la direction de l’Udcy s’est retirée de la Ligue des mouvements pour le progrès (Lmp) et du Congrès national de la résistance et la démocratie (Cnrd). Qu’est-ce qui explique qu’elle réitère et communique abondamment sur sa décision, depuis la mi-novembre ?
L’Udcy a tenu à réitérer cette position parce que nous avons l’impression que le message n’avait pas été bien saisi par nos partenaires. Il y avait aussi quelques incompréhensions qu’il fallait lever au niveau de nos militants. C’est donc pour repréciser cela que nous sommes effectivement sortis de la Lmp et en indiquer les raisons.
Que comprendre par le message n’avait pas été bien saisi ?
Bien que nous ayons dit que nous ne faisons plus partie du Cnrd et de la Lmp, nous avions l’impression que nos anciens partis frères considéraient que nous étions encore dans la maison.
Continuaient-ils d’associer l’Udcy à leurs travaux et à leurs prises de décisions ?
Non pas les prises de décisions. Il faut que toute la nation sache que l’Udcy ne fait plus partie de cette plate-forme.
Jusque-là, vous ne dites toujours pas les raisons de la rupture.
Les motivations sont à deux niveaux. D’abord, au niveau externe, elles concernent le fonctionnement, qui laisse à désirer, de toutes ces structures. Il arrivait que certaines réunions se tiennent sans que nous n’en soyons informés. Certaines déclarations sont faites en les imputant à tout le groupe alors que nous n’avions pas été associés à la prise de décision. Donc, nous avons constaté que certaines réunions se sont tenues sans que nous ne soyons conviés officiellement. Tous ces manquements nous ont amenés à nous interroger.
Entre autres manquements lequel a-t-il fait déborder le vase ?
Concernant le Cnrd, comme je l’ai déjà dit, certaines réunions se tenaient sans que notre président, qui par ailleurs est le vice-président du Cnrd, n’ait été associé. Concernant la Lmp, la première année, notre président qui était aux Etats-Unis n’était pas présent en permanence. Et les présidents des partis frères ont pris cela comme argument pour empêcher un an durant notre président (Mel Eg Théodore, ndlr) d’assurer la présidence de l’organisation. Certains en avaient déjà occupé la présidence, mais rempilaient pour une seconde fois alors qu’ils opposaient à l’un des initiateurs l’argument selon lequel il n’est pas en résidence permanente en Côte d’Ivoire.
Alors vous coupez le lien, sans avoir eu à négocier ou discuter avec vos alliés ?
Oui, parce qu’il faut qu’on pose un acte qui vous donne un peu de considération. Mais quand vous constatez que certaines décisions ne vous accordent pas une certaine considération, vous sortez.
A la réalité, n’est-ce pas parce qu’aucun de ses alliés ne s’est intéressé à l’Udcy qu’elle réitère sa décision ?
Non, nous nous sommes dit qu’avant de prendre des décisions, une structure responsable utilise des voies recommandées. Ce que nous avons fait. Nous n’avons pas eu de retour et nous avons pris acte. Je répète que le président a réitéré la décision par rapport à nos militants qui sont à l’intérieur du pays et à l’extérieur. Des échos qui nous sont parvenus tendaient à faire croire que l’Udcy ne menait plus le même combat de la libération du président Laurent Gbagbo. Alors qu’il n’en est rien. Nous avons toujours la même façon de voir les choses. Nous menons les démarches qu’il faut à notre niveau pour que Laurent Gbagbo soit libéré de la même manière que les autres qui ont été libérés après la crise. Nous luttons pour que les exilés rentrent.
La direction n’a-t-elle pas cédé à la pression de la base, des militants ayant demandé, a-t-on appris, que l’Udcy ne fasse plus chemin avec les partis comme le Fpi ? N’est-ce pas cette pression qui a amené la direction à rompre avec la Lmp et le Cnrd ?
Les militants n’ont pas demandé que nous coupions les liens avec le Fpi. Ils ont au contraire demandé que nous reprécisions nos relations avec le Fpi. L’Udcy et le Fpi ont eu à cheminer ensemble. Il existait des relations personnelles entre le président Laurent Gbagbo et notre président. Il n’y a pas eu un document signé qui nous engageait de mener des activités ensemble. Les choses ayant changé, les militants ont dit que si on doit continuer à cheminer, que les deux partis s’asseyent et formalisent leur relation. Voilà ce qui s’est passé ; ce à quoi nous n’avons trouvé aucun inconvénient.
Que propose l’Udcy pour cette formalisation de vos relations ?
Nous disons que si nous devons effectivement continuer à marcher main dans la main, nous devons nous asseoir autour d’une table et renégocier les objectifs que nous voulons atteindre ensemble. Par exemple mettre ensemble un programme de gouvernement, discuter de comment la gestion du pays doit se faire au cas où nous revenons aux affaires… Tout cela doit être clairement défini.
Partagez-vous avec le Fpi, sa proposition des états généraux ?
Nous la partageons tellement… C’est l’une des raisons de nos rencontres. Nous sommes allés rencontrer les responsables du Fpi. Nous allons étudier le contenu du document qu’ils nous ont remis sur les états généraux. S’il y a des amendements à faire, nous allons les faire ensemble et nous retrouver pour accorder nos violons.
Pensez-vous qu’on ne discute pas assez efficacement au sein du Cadre permanent de dialogue (Cpd) et dans le cadre du ‘’dialogue direct‘’ qui met le Fpi face au gouvernement ?
On se serait tous mis au Cpd que cela serait une avancée. Mais pendant que nous discutons au sein du Cpd, d’autres discussions se font dans le cadre du dialogue direct. C’est vrai que ce sont les mêmes grandes questions qui sont évoquées mais des solutions qui sont trouvées à certains niveaux sont spécifiques à certains niveaux. Le fait qu’il y ait des discussions à plusieurs niveaux pose problème. C’est pour cela que nous sommes en phase avec le Front populaire ivoirien quand il demande que tout le monde se retrouve autour d’une même table pour discuter de toutes ces questions d’intérêt national.
Autant dire que pour l’Udcy les plateformes, c’est fini !
Les plateformes se mettent en place à des périodes précises pour atteindre des objectifs précis. Celles qui sont là actuellement ne répondent plus à nos attentes. Nous pourrons être amenés à intégrer une plateforme si elle répond à nos attentes. Mais pour l’instant, nous avons décidé, concernant le Cnrd et la Lmp, de prendre du recul et cela n’empêche pas que nous ayons des relations cordiales avec elles.
Quels sont les projets de l’Udcy ?
Notre objectif actuellement, c’est 2015. En 2015, nous allons compter. Nous ne vous dirons pas sous quelle forme mais en 2015, nous serons présents.
L’Udcy présentera-t-elle un candidat à la présidentielle de 2015 ?
Bien entendu… Pour ce faire, il faut se donner les moyens. Et nous mettons en mouvement toutes nos fédérations et sections en Côte d’Ivoire.
Autant dire que le président de l’Udcy sera candidat en 2015…
Le président vous le dira lui-même.
Réalisé par Bidi Ignace