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Société Publié le mardi 26 novembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Paul Kouamé Kouassi, maire de Niablé : ‘‘Nous envisageons créer un port sec à la frontière’’

La cérémonie d’hommage à la population et d’investiture du nouveau conseil municipal de la commune de Niablé, aura lieu le samedi 7 décembre 2013 à la place de la paix. Paul Kouamé Kouassi, premier magistrat de cette cité depuis le 21 avril 2013, donne ici les grandes lignes de cette fête qui doit rassembler tous les fils et filles de l’Indénié-Djuablin.
Monsieur le maire, en quoi va consister l’investiture du 7 décembre 2013 ?
L’investiture du 7 décembre 2013 consiste à montrer le conseil municipal et le maire à la population. Il y aura une cérémonie traditionnelle qui sera organisée pour investir publiquement le maire devant toutes les populations. Nous allons également profiter pour présenter les membres du conseil municipal et deux brigades que nous avons créées après délibérations et qui vont nous aider dans la tâche de recouvrement, de salubrité et de sécurité dans notre commune.

Vous avez mobilisé pour la circonstance, la crème des personnalités de la région. Pourquoi ?
Je pense qu’il est un peu exagéré de parler de la crème de la région. Il faut reconnaître d’abord que cette cérémonie est placée sous le haut patronage de Sa majesté nanan Boa Kouassi III, roi de l’Indénié qui, du point de vue traditionnel, gère tout le royaume. Nous avons demandé le parrainage d’un aîné, Robert Beugré Mambé, gouverneur du District d’Abidjan qui est ingénieur des ponts et chaussées, c’est-à-dire qu’il est issu de la même corporation que son jeune frère que je suis. Il a accepté très humblement de venir m’épauler. En plus, il y a le président du Conseil régional de l’Indénié-Djuablin. Il y a le secrétaire d’Etat à la bonne gouvernance, Méïté Sindou qui est aussi de la région, qui viendra donc apporter son appui à tous ses parents. Il y a également le maire de la grande commune d’Abengourou dont dépend Niablé, Amoikon Kouakou Banga et enfin, Me Amon Richard. Ce sont donc des personnes que nous côtoyons tous les jours et qui ont accepté de venir nous accompagner.

Quand on parle de Niablé, il y a aussi la frontière avec le Ghana avec qui vous avez des liens. Comment cette fête va-t-elle se dérouler concrètement sur le plan traditionnel ?
La commune de Niablé a une particularité. Non seulement nous sommes à la frontière, mais nous sommes de très bons voisins avec nos frères qui sont de l’autre côté. Ils viennent faire les funérailles avec nous, nos plantations sont sur leur territoire, il y a un véritable brassage entre les peuples. C’est donc tout naturellement que les Ghanéens sont invités à cette fête. Ils viendront avec nous pour cette fête de communion, de retrouvailles, dans un esprit de paix, de solidarité, d’entente.

Le nom de Niablé rime avec celui de Sansan Kouao. Avez-vous entrepris des démarches pour que votre père puisse être présent à votre investiture ?
Notre souhait en tant que fils de la commune de Niablé et agent de développement, c’est que ce vaillant père de notre économie parce que quand on parle de Sansan Kouao on parle de lauréat de la Coupe nationale du progrès soit avec nous. Malheureusement, au niveau de la commune, nous ne faisons pas d’actions politiques, mais des actions de développement. Or cette question est politique, n’empêche que nous avons, avec les autorités locales notamment le chef de canton, essayé d’entreprendre des actions pour qu’il fasse partie du vaste mouvement de retour des Ivoiriens exilés. Mais, il ne pourra pas être de la fête parce que les conditions ne sont pas encore réunies pour qu’il revienne à sa base. Il est tout de même informé de la tenue de cette investiture qui se fera sans sa présence effective. Mais en tant que fils de la région, c’est un souci de savoir que nous avons des frères et des sœurs qui sont de l’autre côté. Ceux qui sont originaires de Niablé ne sont pas très nombreux, mais les démarches avec la notabilité et le roi de l’Indénié ont déjà été menées. Nous allons appuyer cela pour que ces quelques frères dont le plus illustre est Sansan Kouao, puissent très rapidement, avec l’appui du chef de l’Etat et du gouvernement, revenir pour prendre part au développement de notre commune.

Peut-on savoir votre véritable politique d’insertion de la jeunesse de Niablé ?
Nous avons la chance d’avoir des jeunes qui s’adonnent à la culture de l’hévéa, l’élevage, les maraichers et même le commerce inter-états qui était l’apanage des étrangers. Nous avons donc commis une structure qui travaille en étroite collaboration avec le FDFP pour que ces jeunes soient formés parce que sans formation, il ne peut pas y avoir d’activités génératrices de revenus. Il y a moins d’une semaine, une équipe est venue pour évaluer le niveau des jeunes, tous les sexes confondus dont l’âge est compris entre 21 et 50 ans. Nous avons déposé un dossier sur la table du FDFP et lorsqu’il sera validé, 60 jeunes vont suivre une formation pour relever leur niveau en matière de création d’entreprises, de gestion de l’existant et d’amélioration de leurs sources de revenus. Nous sommes très avancés sur ce dossier.

Monsieur le maire que faites-vous pour mettre fin à toutes sortes de trafics qui ont cours dans la région ?
Concernant les trafics, nous avions déploré en son temps la fuite du cacao vers le Ghana. Dieu merci aujourd’hui avec la politique du prix fixé à 750 FCFA, le kilogramme bord champ, par le gouvernement du Président Alassane Ouattara, le prix est plus attractif. Mais les dispositions sont prises au niveau des Douanes ivoiriennes, une équipe de haut niveau a effectué une visite sur le terrain pour mettre en place une stratégie, en collaboration avec la police et la gendarmerie pour empêcher que le cacao ivoirien aille de l’autre côté. Il y a tout de même quelques difficultés concernant les plantations des Ivoiriens qui se trouvent sur le territoire ghanéen, à cause de l’état de nos routes. Elles sont tellement dégradées qu’il est impossible pour les planteurs d’avoir accès à leurs plantations. Il est donc plus facile pour eux de vendre leur cacao au Ghana que de l’acheminer en Côte d’Ivoire. Nous voulons donc interpeller nos autorités sur les difficultés que nous rencontrons au niveau des infrastructures routières à Niablé. Nous avons des difficultés d’évacuation des produits de rente, le café, le cacao et même l’hévéa.

Avez-vous des partenaires à l’extérieur comme le fait si bien votre parrain, le gouverneur Beugré Mambé qui va en Chine et un peu partout ? Qu’allez-vous faire pour votre population ?
La question du développement n’est pas l’affaire du maire tout seul. C’est l’affaire des fils et filles de la commune. Au niveau du conseil municipal, grâce à nos amis et à tous ceux qui vivent à l’extérieur, nous commençons à avoir des contacts qui vont nous permettre d’avoir du matériel. Chaque jour, des gens nous appellent de l’extérieur qui, pour nous proposer des services, qui, pour nous proposer des équipements… Pour l’instant, notre budget ne nous permet pas d’effectuer des voyages à l’étranger, mais nous envisageons dans les prochaines années, chercher des financements pour aller à l’extérieur, mais les projets à l’intérieur sont très nombreux. Nous avons des écoles à construire parce que les classes sont insuffisantes, le dispensaire n’a pas de clôture ni de plateau technique, il n’y a pas d’adduction d’eau par manque de forages suffisants pour drainer l’eau jusqu’au château d’eau. Donc la distribution ne peut pas se faire à partir du château d’eau et les populations en souffrent. Nous nous sommes approchés de l’ONEP qui a déjà effectué une mission à Niablé pour voir dans quelle mesure nous pouvons améliorer les conditions de distribution de l’eau potable à nos populations. Ce dossier est en cours et je pense que très rapidement, des solutions vont être trouvées pour nos populations. Il y a aussi la question de l’éclairage de nos rues. Nous avons constaté que beaucoup de lampadaires sont restés sans entretien. Nous avons interpellé le directeur régional de la CIE qui nous a promis que cela sera corrigé. Nous allons aussi construire le foyer des jeunes, encadrer les femmes rurales, pour la production et la commercialisation du vivrier, nous envisageons créer un port sec à la frontière parce que nous avons constaté que le commerce inter-états est très développé dans notre zone.

En quoi ce port sec sera-t-il profitable à la commune de Niablé ?
Je pense que cela va permettre à tous les véhicules en transit de ne plus effectuer le déplacement jusqu’à Abidjan. Il y aura une économie de 210 kms en moins, au niveau local il y aura une véritable émulation dans les activités, ce qui permettra de circonscrire les devises.

Un avis sur la politique de développement du Président Alassane Ouattara ?
La politique de développement du Président Ouattara est à encourager, parce que l’accent est en train d’être mis sur la décentralisation. Le fait de passer du conseil général au conseil régional et permettre aux communes de s’occuper de leur développement local, est vraiment à encourager. Nous pensons que si des moyens additionnels sont mis à la disposition des communes et des régions, comme cela a été promis, on n’aura plus à s’inquiéter de l’exode massif des populations rurales vers les zones urbaines.

A la veille de cette fête, quel est votre message à l’endroit de vos populations?
Mon message va d’abord à l’endroit de toutes les populations ivoiriennes. Le développement de notre pays part de la base et si toutes les communes arrivent à se développer, c’est la Côte d’Ivoire toute entière qui va aller à l’émergence à l’horizon 2020. J’invite déjà toute la Côte d’Ivoire à avoir les yeux fixés sur la date symbolique du 7 décembre. C’était la date de la célébration de la fête nationale de la Côte d’Ivoire, mais aussi la date anniversaire du décès de Félix Houphouët-Boigny, le père-fondateur de notre Nation. Nous invitons tous les Ivoiriens à avoir les yeux tournés vers Niablé pour l’investiture de son premier magistrat et de son conseil municipal. Nous demandons à tous les fils et les filles aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la commune, de se mobiliser pour que nous puissions nous retrouver pour communier ensemble et prendre un nouveau départ pour qu’ensemble nous puissions développer la commune. Et comme je l’ai dit, le développement ne peut pas être l’apanage du seul maire ou de son conseil. C’est une affaire de tous les fils et filles de la commune.

Réalisée par Dosso Villard
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