Depuis son départ du gouvernement en 2012, l’ancien ministre de l’Intégration africaine, Adama Bictogo, est revenu à ses premières amours : les affaires. Depuis, la Société nationale d’édition de documents administratifs et d’identification (Snedai) dont il est le Pdg, il enlève des marchés. Les derniers en date sont la confection des cartes consulaires des burkinabè de Côte d’Ivoire et la confection du visa électronique aux portes de l’aéroport d’Abidjan. Interrogé à l’occasion du lancement dudit visa par la presse le vendredi 22 novembre 2013, Adama Bictogo s’est offusqué qu’on mette sur son compte pour les marchés acquis d’avoir bénéficié d’un coup de pouce de ses amis du gouvernement ivoirien : ‘’je voudrais d’abord dire que cette société existait avant que je ne sois au gouvernement. J’ai participé en 2010 à la confection des passeports biométriques et c’est nous qui avons conçu les cartes d’électeurs au Bénin en 2010. Nous avons également participé en 2010 au Togo, au fichier électoral’’. M. Bictogo a aussi éclairé sur ses relations personnelles avec des chefs d’Etat de la sous-région et les relations d’affaires sous xxx. ‘’En ce qui concerne les chefs d’Etat, il y en a que je connaissais avant d’être ministre de l’Intégration africaine. J’ai quand même la chance d’avoir beaucoup de relations. C’est sûr que l’expérience au niveau du gouvernement est venue aider le groupe, mais notre succès est surtout dû aux compétences qui m’accompagnent. C’est vrai que le relationnel permet effectivement d’avoir accès aux différentes autorités dirigeantes des différents Etats mais derrière moi j’ai une équipe compétente : des jeunes ivoiriens, aujourd’hui des sénégalais, des burkinabès. En gros, j’ai des jeunes africains qui par leurs compétences nous permettent d’être au même diapason que les sociétés européennes’’, a expliqué Adama Bictogo. Un autre atout de l’essor de son entreprise reste le flair de l’homme qui sait sentir les choses et qui sait prendre le risque. ‘’L’autre élément important qui fait qu’aujourd’hui nous faisons une percé, c’est que nous avons compris la préoccupation des Etats africains. Evidemment ayant été derrière le rideau et sur la scène, je comprends mieux les besoins et nous avons compris que la meilleure façon de pouvoir nous engager et à avoir les marchés c’était de mettre en place le principe du partenariat public-privé. Ce principe permet non seulement de transférer les technologies au bout d’un certain temps aux Etats mais surtout de former des nationaux de chaque pays. C’est ça la force de Snedai, notre capacité à préfinancer nos projets’’, révèle l’ancien ministre d’Alassane Ouattara, grand marabout des affaires en Côte d’Ivoire qui continue d’étendre ses tentacules en Afrique. Sa société est déjà présente au Sénégal, au Burkina Faso, au Togo, au Bénin. Le chemin se poursuit.
S.Debailly
S.Debailly