Alassane Ouattara « sollicite » à nouveau le peuple Baoulé. Il dit attendre que celui-ci le crédite d’un suffrage massif à la présidentielle en 2015. Voilà une requête qui ne surprend pas. Le président exprime deux messages. Le premier, il n’a pas oublié son bienfaiteur, cet électorat qui avait misé sur sa personne au 2ème tour de l’élection de 2010, à la demande d’Henri Konan Bédié (Hkb), son allié au sein du Rhdp. La seconde adresse, Ouattara rappelant qu’ «on ne change pas une équipe qui gagne » appelle à rééditer l’exploit. Mais le hic, c’est qu’il formule sa demande au moment où des cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), de son « aîné » Bédié, «souhaitent» que ce dernier brigue aussi, et à nouveau, la magistrature suprême. Si leur opinion était cautionnée par la prochaine Convention du Pdci, alors ils auront gain de cause. D’ailleurs, le congrès du ‘’vieux parti‘’ les 3, 4, 5 et 6 octobre veut que le militant « le plus actif » du Pdci le représente à la présidentielle. Qui plus que Bédié, réélu président avec une majorité écrasante par ce congrès incarne-t-il mieux ce futur candidat ? A ces questions, il faut ajouter la plainte, suspecte, de HKB à propos des « 6000 voix » dont il dit avoir été « spolié » en 2010, au 1er tour. Et qu’il pourrait être tenté de vouloir récupérer. Aussi, début 2013, dans une interview accordée à Rfi, Bédié avait-il insinué, une bien curieuse éventualité. «Il s’agit des dispositions qui ont été prises à l’époque. Mais l’âge de 75 ans a été aboli, au niveau de l’Etat, de l’élection présidentielle à Marcoussis. Pour le prochain congrès, il s’agit de faire comme au niveau de l’élection présidentielle. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de limite d’âge pour la vie politique». Or, voilà que ses partisans, avec en tête Evariste Méambly, embouchent la même trompette, en parlant d’ «arrangement politique». Mieux vaut dire qu’un vent tumultueux pourrait souffler sur la plate-forme du Rhdp. Une alliance qui autorise à juste titre que chacun des alliés, Rdr, Pdci, Udpci et Mfa, « présente » son candidat au 1er tour de la présidentielle et qu’au second tour, les perdants soutiennent le mieux placé. Mais alors que se passera-t-il si un arrangement (modification de constitution) validait la candidature de M. Bédié et qu’il se trouvait nez à nez avec son « jeune frère » Alassane ? Une devinette bien embarrassante ...
Bidi Ignace
Bidi Ignace