Excellence Monsieur le Président,
Je sais qu’en m’autorisant à vous adresser une lettre ouverte, je serai taxé d’être un prétentieux en mal de sensation forte. Parce qu’en Afrique, s’adresser de la sorte à un Président de la République est mal vu. Mais le citoyen que je suis, qui a des droits et des devoirs, n’a rien à craindre du démocrate accompli que vous êtes. Je sais aussi que le docteur Alassane Ouattara, pétri de la culture démocratique héritée de la grande Amérique est un homme d’ouverture qui écoute ses concitoyens. Monsieur le Président, depuis que vous êtes entré en politique, vous n’avez cessé de conquérir les cœurs de vos compatriotes ; vous aurez pu vous contenter du confort douillet que votre longue et riche carrière d’économiste et de banquier vous offrait. Mais vous n’avez pas pu résister au virus de la politique. Maintenant que vous présidez aux destinées de votre pays, acceptez que le citoyen je suis vous parle. Monsieur le Président, alors je vais vous parler avec ma plume et mon cœur. En sollicitant nos suffrages en octobre et novembre 2010, vous saviez déjà que la politique est la capacité à gérer nos différences par l’expérience de l’altérité et non de l’altercation. Vous saviez que la finalité générale de toute société politique est de permettre aux uns et aux autres de « vivre ensemble » dans le respect de nos diversités. En même temps vous reconnaissez que notre société est une société de débat, de concertation et de consultation qui assurent la stabilité et la paix. C’est au nom de la liberté d’expression que le citoyen lambda peut parler au Président et l’entretenir sur les sujets qui concernent le pays.
Excellence Monsieur le Président,
Soyez le Président qui mette ses compatriotes au travail. Vous, vous êtes depuis à la tâche ; vous travaillez beaucoup. Et vous voyagez beaucoup pour donner de la valeur à votre travail. Le travail a toujours été au cœur de votre vie professionnelle. Monsieur le Président, la Côte d’Ivoire est devenue depuis 2000, un pays qui travaille moins ; je ne dirais pas le moins autour de nous, en Afrique de l’Ouest et dans toute l’Afrique. Cette situation ne peut pas durer. Monsieur le Président, vous êtes à la tête de la Côte d’Ivoire pour réhabiliter le travail car le travail est la condition de la liberté et de la dignité. Tout doit être fait pour donner du travail à ceux qui n’en ont pas, même si, il est inacceptable que certains refusent de travailler alors qu’ils le pourraient. Pourrait-on avec vous avoir le plein emploi ? C’est possible et c’est par là que vous lutterez le mieux contre la pauvreté et l’exclusion.
Excellence Monsieur le Président,
Les Ivoiriens veulent que vous soyez aussi le Président qui leur garantisse de nouvelles protections telle la Sécurité sociale ; ils souhaitent vivement être propriétaire d’un logement ; ils veulent plus de solidarité en aidant plus les familles, en renforçant notre système de santé. Mieux insérer les personnes handicapées, protéger les personnes âgées ou dépendantes, et leur assurer une vie digne et paisible. Les relations communautaires ne devront pas nous empêcher de protéger nos produits et nos entreprises qui souffrent de la contrefaçon et de la contrebande.
Excellence Monsieur le Président,
Les Ivoiriens veulent que vous soyez le Président d’un Etat fort et impartial. Votre passage à la Primature sous Houphouët-Boigny a marqué nos esprits. Aujourd’hui, vous avez à défendre et à améliorer la IIe République. Le Peuple a constamment besoin de renouveau et d’assurance. Le peuple a soif de plus de justice et de transparence dans la gestion des affaires de l’Etat. La décentralisation doit être réelle pour être dynamique : les Maires et les Présidents des Conseils Régionaux doivent être mieux outillés et plus autonomes. Il faut surtout renforcer la présence des services publics dans les quartiers, les villes et en milieu rural. Excellence Monsieur le Président, vos concitoyens souhaitent un service public qui réponde mieux à leur attente, en étant plus efficace et ouvert quand ils en auront besoin. Imaginons une Côte d’Ivoire politique avec deux grandes formations politiques (droite et gauche) comme aux Etats Unis ou au Nigéria. Pourquoi pas ?
Excellence Monsieur le Président,
En deux années de présidence, vous avez démontré ce dont vous êtes capable : capable de redonner la confiance à vos compatriotes, capable de faire oublier un passé peu glorieux, capable de redonner le goût de vivre, capable de relever le pouvoir d’achat. Oui, le pouvoir d’achat des hommes, des femmes, des jeunes, des travailleurs et des retraités. Point besoin de vous rappeler que les salaires sont bas ; trop bas pour les classes moyennes et en dessous. Et pourtant les logements sont chers, l’électricité et l’eau sont un luxe pour beaucoup d’entre nous. Il parait que les salaires des fonctionnaires et le SMIG pour le secteur privé seront revus à la hausse. Ce sera déjà bien. Excellence Monsieur le Président, faites en sorte qu’en travaillant plus nous puissions vraiment gagner plus. C’est vrai que l’argent travaille. Mais nous serions plus heureux quand l’argent entrera plus ou un peu plus dans nos poches. Regardez aussi du côté de nos retraités : il faut peut-être revaloriser les petites retraites et reformer les régimes spéciaux. Avec votre gouvernance, vos compatriotes veulent certes « vivre ensemble » ; ils veulent surtout bien vivre leur présent car le présent bien vécu répare le passé et assure l’avenir.
Excellence Monsieur le Président,
Soyez aussi le président qui prépare l’avenir des générations futures. Les jeunes vous attendent au tournant avec pour arme leur bulletin de vote. Ils seront déterminants pour votre reconduction à la tête de l’Etat en octobre 2015. Rassurez-les. Ils sont encore nombreux ceux d’entre eux qui ont besoin d’être instruit pour répondre aux défis nouveaux. Pour eux et pour l’avenir de notre pays, faites arrêter les formations sans débouchés ; faites une bonne situation à nos enseignants, professeurs et chercheurs. Pour aller à l’émergence, vos enfants doivent avoir des connaissances et la culture nécessaires pour réussir leur vie adulte.
Excellence Monsieur le Président,
Soyez en fin le président d’une Côte d’Ivoire fière de ses valeurs et de son identité. Continuez donc de réhabiliter le mérite comme le seul moteur de la promotion sociale. Mettez fin aux discriminations de tous ordres. Excellence Monsieur le Président, faites plus que vos précédesseurs en restaurant encore plus l’autorité de l’Etat et le respect des valeurs fondamentales de notre société. La sécurité et la justice doivent être mieux perçues et acceptées par tous.
Excellence Monsieur le Président,
On ne peut être politique si on ignore ou on élimine l’adversaire, l’adversaire partenaire sans lequel il n’y a plus de jeu politique. Parlez à vos opposants ; continuez de dialoguer avec ceux qui refusent depuis de reconnaitre leur tort ; ils finiront un jour par comprendre qu’en nous déchirant mutuellement, nous périrons ensemble.
Excellence Monsieur le Président, exercez votre pouvoir car le pouvoir est ce qui rend possible l’existence de la société et sa conservation. Tout pouvoir doit être caractérisé par la neutralité et l’impartialité. Le but du pouvoir, c’est le service de l’intérêt général, l’intérêt de la nation.
Excellence Monsieur le Président, je vous quitte car je sais que vous avez beaucoup à faire et que vous avez de grandes ambitions pour votre pays et vos concitoyens. Je vous écrirai d’autres lettres ouvertes si cette première vous agrée ; sinon j’ai décidé en toute responsabilité de vous accompagner jusqu’en octobre 2015 et mieux vous assurez le second mandat avec mon Comité d’Action Politique. Profond respect, Excellence Monsieur le Président,
Abdoulaye Gbané
Militant du PDCI-RDA
Je sais qu’en m’autorisant à vous adresser une lettre ouverte, je serai taxé d’être un prétentieux en mal de sensation forte. Parce qu’en Afrique, s’adresser de la sorte à un Président de la République est mal vu. Mais le citoyen que je suis, qui a des droits et des devoirs, n’a rien à craindre du démocrate accompli que vous êtes. Je sais aussi que le docteur Alassane Ouattara, pétri de la culture démocratique héritée de la grande Amérique est un homme d’ouverture qui écoute ses concitoyens. Monsieur le Président, depuis que vous êtes entré en politique, vous n’avez cessé de conquérir les cœurs de vos compatriotes ; vous aurez pu vous contenter du confort douillet que votre longue et riche carrière d’économiste et de banquier vous offrait. Mais vous n’avez pas pu résister au virus de la politique. Maintenant que vous présidez aux destinées de votre pays, acceptez que le citoyen je suis vous parle. Monsieur le Président, alors je vais vous parler avec ma plume et mon cœur. En sollicitant nos suffrages en octobre et novembre 2010, vous saviez déjà que la politique est la capacité à gérer nos différences par l’expérience de l’altérité et non de l’altercation. Vous saviez que la finalité générale de toute société politique est de permettre aux uns et aux autres de « vivre ensemble » dans le respect de nos diversités. En même temps vous reconnaissez que notre société est une société de débat, de concertation et de consultation qui assurent la stabilité et la paix. C’est au nom de la liberté d’expression que le citoyen lambda peut parler au Président et l’entretenir sur les sujets qui concernent le pays.
Excellence Monsieur le Président,
Soyez le Président qui mette ses compatriotes au travail. Vous, vous êtes depuis à la tâche ; vous travaillez beaucoup. Et vous voyagez beaucoup pour donner de la valeur à votre travail. Le travail a toujours été au cœur de votre vie professionnelle. Monsieur le Président, la Côte d’Ivoire est devenue depuis 2000, un pays qui travaille moins ; je ne dirais pas le moins autour de nous, en Afrique de l’Ouest et dans toute l’Afrique. Cette situation ne peut pas durer. Monsieur le Président, vous êtes à la tête de la Côte d’Ivoire pour réhabiliter le travail car le travail est la condition de la liberté et de la dignité. Tout doit être fait pour donner du travail à ceux qui n’en ont pas, même si, il est inacceptable que certains refusent de travailler alors qu’ils le pourraient. Pourrait-on avec vous avoir le plein emploi ? C’est possible et c’est par là que vous lutterez le mieux contre la pauvreté et l’exclusion.
Excellence Monsieur le Président,
Les Ivoiriens veulent que vous soyez aussi le Président qui leur garantisse de nouvelles protections telle la Sécurité sociale ; ils souhaitent vivement être propriétaire d’un logement ; ils veulent plus de solidarité en aidant plus les familles, en renforçant notre système de santé. Mieux insérer les personnes handicapées, protéger les personnes âgées ou dépendantes, et leur assurer une vie digne et paisible. Les relations communautaires ne devront pas nous empêcher de protéger nos produits et nos entreprises qui souffrent de la contrefaçon et de la contrebande.
Excellence Monsieur le Président,
Les Ivoiriens veulent que vous soyez le Président d’un Etat fort et impartial. Votre passage à la Primature sous Houphouët-Boigny a marqué nos esprits. Aujourd’hui, vous avez à défendre et à améliorer la IIe République. Le Peuple a constamment besoin de renouveau et d’assurance. Le peuple a soif de plus de justice et de transparence dans la gestion des affaires de l’Etat. La décentralisation doit être réelle pour être dynamique : les Maires et les Présidents des Conseils Régionaux doivent être mieux outillés et plus autonomes. Il faut surtout renforcer la présence des services publics dans les quartiers, les villes et en milieu rural. Excellence Monsieur le Président, vos concitoyens souhaitent un service public qui réponde mieux à leur attente, en étant plus efficace et ouvert quand ils en auront besoin. Imaginons une Côte d’Ivoire politique avec deux grandes formations politiques (droite et gauche) comme aux Etats Unis ou au Nigéria. Pourquoi pas ?
Excellence Monsieur le Président,
En deux années de présidence, vous avez démontré ce dont vous êtes capable : capable de redonner la confiance à vos compatriotes, capable de faire oublier un passé peu glorieux, capable de redonner le goût de vivre, capable de relever le pouvoir d’achat. Oui, le pouvoir d’achat des hommes, des femmes, des jeunes, des travailleurs et des retraités. Point besoin de vous rappeler que les salaires sont bas ; trop bas pour les classes moyennes et en dessous. Et pourtant les logements sont chers, l’électricité et l’eau sont un luxe pour beaucoup d’entre nous. Il parait que les salaires des fonctionnaires et le SMIG pour le secteur privé seront revus à la hausse. Ce sera déjà bien. Excellence Monsieur le Président, faites en sorte qu’en travaillant plus nous puissions vraiment gagner plus. C’est vrai que l’argent travaille. Mais nous serions plus heureux quand l’argent entrera plus ou un peu plus dans nos poches. Regardez aussi du côté de nos retraités : il faut peut-être revaloriser les petites retraites et reformer les régimes spéciaux. Avec votre gouvernance, vos compatriotes veulent certes « vivre ensemble » ; ils veulent surtout bien vivre leur présent car le présent bien vécu répare le passé et assure l’avenir.
Excellence Monsieur le Président,
Soyez aussi le président qui prépare l’avenir des générations futures. Les jeunes vous attendent au tournant avec pour arme leur bulletin de vote. Ils seront déterminants pour votre reconduction à la tête de l’Etat en octobre 2015. Rassurez-les. Ils sont encore nombreux ceux d’entre eux qui ont besoin d’être instruit pour répondre aux défis nouveaux. Pour eux et pour l’avenir de notre pays, faites arrêter les formations sans débouchés ; faites une bonne situation à nos enseignants, professeurs et chercheurs. Pour aller à l’émergence, vos enfants doivent avoir des connaissances et la culture nécessaires pour réussir leur vie adulte.
Excellence Monsieur le Président,
Soyez en fin le président d’une Côte d’Ivoire fière de ses valeurs et de son identité. Continuez donc de réhabiliter le mérite comme le seul moteur de la promotion sociale. Mettez fin aux discriminations de tous ordres. Excellence Monsieur le Président, faites plus que vos précédesseurs en restaurant encore plus l’autorité de l’Etat et le respect des valeurs fondamentales de notre société. La sécurité et la justice doivent être mieux perçues et acceptées par tous.
Excellence Monsieur le Président,
On ne peut être politique si on ignore ou on élimine l’adversaire, l’adversaire partenaire sans lequel il n’y a plus de jeu politique. Parlez à vos opposants ; continuez de dialoguer avec ceux qui refusent depuis de reconnaitre leur tort ; ils finiront un jour par comprendre qu’en nous déchirant mutuellement, nous périrons ensemble.
Excellence Monsieur le Président, exercez votre pouvoir car le pouvoir est ce qui rend possible l’existence de la société et sa conservation. Tout pouvoir doit être caractérisé par la neutralité et l’impartialité. Le but du pouvoir, c’est le service de l’intérêt général, l’intérêt de la nation.
Excellence Monsieur le Président, je vous quitte car je sais que vous avez beaucoup à faire et que vous avez de grandes ambitions pour votre pays et vos concitoyens. Je vous écrirai d’autres lettres ouvertes si cette première vous agrée ; sinon j’ai décidé en toute responsabilité de vous accompagner jusqu’en octobre 2015 et mieux vous assurez le second mandat avec mon Comité d’Action Politique. Profond respect, Excellence Monsieur le Président,
Abdoulaye Gbané
Militant du PDCI-RDA