x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le vendredi 13 décembre 2013 | Nord-Sud

Volley-ball : Pourquoi la discipline ne vole plus haut…

Sans moyens matériels et financiers, sans infrastructures sportives conventionnelles, en conflit avec le ministère des Sports et loisirs, le volley-ball ivoirien (re)cherche la lumière. Désespérément !

Avec plus de 260 millions de pratiquants, le volley-ball demeure l’une des disciplines les plus populaires au monde. Mais le sport inventé en 1895 par l’Américain William Morgan ne finit pas de battre de l’aile en Côte d’Ivoire. Pourtant classé 101è mondial et 13è africain, le volley-ball ivoirien présente fièrement ses acquis : actuel vice-champion en hommes et en dames dans la zone III, champion dames et vice-champion hommes (2012)… Avec ses trois mille licenciés, 19 clubs affiliés en D1 et 17 autres en D2, selon les chiffres fournis par la Fédération ivoirienne de volley-ball (Fivb), la discipline déroule bien ses différents programmes (Coupes, Champion- nats Hommes et Dames, Coupes d’Afri­que des clubs ou des nations etc.). Petit bémol, un vieux conflit larvé entre l’actuel président, Koné Sanga Yssouf, et le ministère des Sports et loisirs, plombe le rayonnement de la discipline. Conséquence directe, le volley-ball ne se joue plus en salle en Côte d’Ivoire. Et évoluer sur l’asphalte commence sérieusement à rebuter les jeunes athlètes. «Je suis fatiguée de me blesser à chaque entraînement avec mon club au Stade Robert Champroux de Marco­ry…», critique la longiligne DT, joueuse d’un club de la place. Au plan local, les champions 2013 viennent d’être connus : As Tanda (Dames) et Soa (Hommes). En dehors des nombreuses difficultés matérielles et financières, le programme s’achèvera en février 2014 par la finale de la Supercoupe. Pour le reste, les Championnats de première et seconde divisions se sont achevés sans soucis majeurs. Pareil pour la Coupe nationale. Le Championnat des jeunes, lui, a même pu être organisé sans écueils. C’est au niveau international que les résultats des rares compétitions auxquelles les Ivoiriens ont pu prendre part n’ont pas été satisfaisants, (faute de soutien de la part de la tutelle). Pour revenir à la guéguerre entre la Fivvb et le ministère de tutelle, Koné Sanga n’a pas utilisé la langue de bois : «En ce qui concerne nos relations avec la tutelle, je vais dire que nous sommes au niveau zéro sinon à un niveau négatif. Les responsables ont fait des choix cette année 2013 que nous n’avons pas partagés et peut-être que nous ne partageons pas jusqu’à présent. En ce qui nous concerne, nous donnons nos avis qui n’ont malheureusement pas été pris en compte cette année 2013. Nous ne sommes pas dans une logique d’affrontement, de bras de fer. Quand on estime que les décisions prises par la tutelle n’arrangent pas le volley-ball, on le fait savoir. Mais ce que nous souhaitons, ce sont des relations objectives marquées par la franchise. Nous avons présenté à la tutelle les compétitions internationales auxquelles nous souhaitons participer en 2014. Maintenant s’il y a des blocages ou des impossibilités, qu’on nous le fasse savoir très tôt pour que nous puissions faire des ajustements…». Récemment, la discipline a été classée dans la catégorie «Loisirs» par le ministère des Sports et loisirs. Ce qui a le don d’énerver le secrétaire général de la Fivvb, Kouakou Atta Basile. «Ce classement effectué par le ministère a été fait sans critères sérieux, un peu comme ce fut le cas au niveau de la subvention…», regrette-t-il. Rentré mardi du Rwanda, où s’est tenu le Congrès de la Confédération africaine de volley-ball, il croit savoir pourquoi la discipline stagne depuis quelques années. «D’abord, il y a un manque criant d’infrastructures sportives. Le volley-ball de haut niveau se joue en salle mais, ici, on continue de nous refuser le Palais des sports. Il y a ensuite un problème financier. Enfin, la formation des formateurs ne se fait pas comme il se doit». Pour la saison sportive 2014, les choses vont changer. Dans le bon sens. «Si nous bénéficions de la parafiscalité, les choses iront beaucoup mieux. En 2014, le comité directeur entend axer sa politique sur la formation. Il y aura donc un championnat de jeunes et plusieurs regroupements de cadets, juniors aussi bien en hommes qu’en dames», prévient M. Kouakou Atta Basile. Au ministère des Sports et loisirs, le conseiller du ministre, Fernand Dedeh, estime qu’à l’instar des 43 autres Fédérations, celle du volley-ball ne peut pas toujours avoir les moyens demandés… «Or l’argent provient du ministère de l’Economie et des finances. Ce qui fait que lorsque le ministère des Sports tousse, les Fédérations ont la grippe. C’est dommage que la plupart des Fédérations n’aient pas de sponsors. Pourtant elles veulent participer à toutes les compétitions sous-régionales, régionales et internationales. Nous comprenons certains coups de sang mais…». Une chose est sûre, les ambitions des volleyeurs demeurent inchangées. «Nous avons été élus par des clubs sur la base d’un projet. Et nos objectifs au niveau sportif sont d’être aux Jeux Africains en 2015 à Brazzaville et d’être parmi les trois premières nations chez les filles comme chez les garçons sur le continent en 2016. C’est clair qu’aujourd’hui, au vu des ressources de la Fédération, il va être difficile, peut-être impossible, de financer sur fonds propres la préparation ou la participation à ces compétitions…», a déclaré, pessimiste, le patron du volley-ball ivoirien, Koné Sanga.


Guy-Florentin Yameogo
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ