Pascal Affi N’Guessan a sillonné la région de Bouna du 14 au 22 décembre 2013. En messager de la paix dans un pays dont certaines parties échappent encore à l’autorité de l’Etat.
« Si je ne suis pas mort à Bouna où j’ai été emprisonné plus de deux ans, c’est grâce à vos prières et bonnes intentions. Si je ne suis pas mort, c’est parce que vous n’êtes pas hostiles. Je suis venu vous dire merci.» C’est donc par devoir de reconnaissance que le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan a réservé l’une de ses premières sorties aux départements de Bondoukou et de Bouna. Mais l’ex-pensionnaire de la prison civile de Bouna n’est pas contenté de remercier ses bienfaiteurs. De Tankessé, la première étape de la tournée à Kokpingué, le dernier village de Bouna à être visité, Affi N’Guessan a prôné la paix dans les 23 localités qu’il a visitées. Sur le chemin du retour à Abidjan, il a échangé avec le roi d’Agnibilékrou et celui d’Abengourou. Ces rencontres ont été vite transformées en meeting parce que les populations avaient soif de retrouver le Fpi. Son président a remis à chaque roi une copie du projet des états généraux de la République (E.g.r.). Un document contenant toutes les recettes du Fpi pour régler la crise qui mine le pays depuis des décennies. Mieux, partout, Affi N’Guessan a demandé à ses hôtes de s’impliquer dans ce chantier en amenant les gouvernants à la discussion et au dialogue. Ce qui passe bien sûr par la libération du préident Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés et la libération des maisons illégalement occupées par les Frci.
Geste de réconfort
Le président du Fpi a fait comprendre à ses interlocuteurs que si ces gestes sont faits, rien d’autre ne pourra s’opposer à la réconciliation. Affi N’Guessan a maudit la guerre et condamné ceux qui l’ont introduite dans le pays.
Partout, son message a été accueilli favorablement par les populations. Qui, comme leur hôte, ont exigé la libération de Laurent Gbagbo et le retour des exilés pour faciliter la réconciliation.
Pour le président du Fpi, la guerre qui a été faite à la Côte d’Ivoire depuis 2002, a été dramatique pour toutes les populations. Etant donné, reconnait-il, que la guerre n’a jamais été bénéfique à un être humain. Ayant donc subi des préjudices, ces populations avaient besoin d’être réconfortées. C’est pour cela que le Fpi qui met l’homme au centre de sa politique, se préoccupe davantage de son épanouissement.
La tournée a aussi permis à Affi N’Guessan de voir dans quel état se trouvent les structures du Fpi après la rébellion et crise post-électorale. Que reste-t-il des comités de base, des sections et des fédérations du Fpi dans la région de Bouna qui était un des bases de la rébellion?
Pour s’en rendre compte, Affi N’Guessan n’a pas eu de repos. Après avoir parcouru les pistes en état de dégradation très avancée pour voir les conditions de vie des populations, il a consacré toutes ses nuits à des rencontres avec les structures de son parti. Le constat est que le Fpi n’a rien perdu de ses structures. Dans les villages comme en ville, les militants sont présents. Les animateurs des différentes structures sont encore à la tâche. Ce qui aamené le président du Fpi à avouer que « le Fpi n’est pas mort. Le Fpi vit et ne mourra jamais ».
La réunification du pays, une illusion
Après près de trois ans d’exercice du pouvoir, est-ce qu’Alassane Dramane Ouattara a pu réunifier le pays ? Le constat est triste. L’autorité de l’Etat n’est pas effective sur l’ensemble du territoire. Les sous-préfets n’ont aucun pouvoir. A Doropo, les jeunes manifestants contre la délégation du Fpi ont malmené le sous-préfet et bafoué son honneur. Ceux qui ont le vrai pouvoir, sont les milices du régime camouflées sous l’appellation de Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Pendant que les policiers et gendarmes sont désarmés, sans outil de défense, les Frci tiennent Kalachnikovs et lance-roquettes. Comme on l’a vu devant la prison civile de Bouna. Lors de la visite d’Affi N’Guessan, les gendarmes, policiers et gardes pénitentiaires ne portaient aucune arme. Ce sont les Frci qui étaient armés. Sur les routes dans cette partie du Nord-est de la Côte d’Ivoire, les Frci tiennent encore leurs barrages. Or, si le pays est réunifié et qu’il est dans la normalité, cette mission revient à la police et à la gendarmerie. Les meetings du Fpi sont suivis par ces forces non conventionnelles partout dans les villages visités. Le spectacle honteux servi par les partisans de Ouattara Issiaka dit Wattao à Doropo est une autre preuve. On a vite réalisé que l’ancien chef de guerre a encore la mainmise sur cette localité. Il fait la pluie et le beau temps dans cette localité. Il fait élire qui il veut. Et l’autorité de l’Etat, c’est aussi lui et lui seul. Le sous-préfet et le commandant de la brigade de gendarmerie n’étant que de célèbres figurants. C’est à Doropo que l’on réalise vraiment que, contrairement à ce qui est dit, c’est la rébellion qui s’est déployée sur l’ensemble du territoire. L’autorité de l’Etat reste totalement illusoire.
Benjamin Koré
« Si je ne suis pas mort à Bouna où j’ai été emprisonné plus de deux ans, c’est grâce à vos prières et bonnes intentions. Si je ne suis pas mort, c’est parce que vous n’êtes pas hostiles. Je suis venu vous dire merci.» C’est donc par devoir de reconnaissance que le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan a réservé l’une de ses premières sorties aux départements de Bondoukou et de Bouna. Mais l’ex-pensionnaire de la prison civile de Bouna n’est pas contenté de remercier ses bienfaiteurs. De Tankessé, la première étape de la tournée à Kokpingué, le dernier village de Bouna à être visité, Affi N’Guessan a prôné la paix dans les 23 localités qu’il a visitées. Sur le chemin du retour à Abidjan, il a échangé avec le roi d’Agnibilékrou et celui d’Abengourou. Ces rencontres ont été vite transformées en meeting parce que les populations avaient soif de retrouver le Fpi. Son président a remis à chaque roi une copie du projet des états généraux de la République (E.g.r.). Un document contenant toutes les recettes du Fpi pour régler la crise qui mine le pays depuis des décennies. Mieux, partout, Affi N’Guessan a demandé à ses hôtes de s’impliquer dans ce chantier en amenant les gouvernants à la discussion et au dialogue. Ce qui passe bien sûr par la libération du préident Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés et la libération des maisons illégalement occupées par les Frci.
Geste de réconfort
Le président du Fpi a fait comprendre à ses interlocuteurs que si ces gestes sont faits, rien d’autre ne pourra s’opposer à la réconciliation. Affi N’Guessan a maudit la guerre et condamné ceux qui l’ont introduite dans le pays.
Partout, son message a été accueilli favorablement par les populations. Qui, comme leur hôte, ont exigé la libération de Laurent Gbagbo et le retour des exilés pour faciliter la réconciliation.
Pour le président du Fpi, la guerre qui a été faite à la Côte d’Ivoire depuis 2002, a été dramatique pour toutes les populations. Etant donné, reconnait-il, que la guerre n’a jamais été bénéfique à un être humain. Ayant donc subi des préjudices, ces populations avaient besoin d’être réconfortées. C’est pour cela que le Fpi qui met l’homme au centre de sa politique, se préoccupe davantage de son épanouissement.
La tournée a aussi permis à Affi N’Guessan de voir dans quel état se trouvent les structures du Fpi après la rébellion et crise post-électorale. Que reste-t-il des comités de base, des sections et des fédérations du Fpi dans la région de Bouna qui était un des bases de la rébellion?
Pour s’en rendre compte, Affi N’Guessan n’a pas eu de repos. Après avoir parcouru les pistes en état de dégradation très avancée pour voir les conditions de vie des populations, il a consacré toutes ses nuits à des rencontres avec les structures de son parti. Le constat est que le Fpi n’a rien perdu de ses structures. Dans les villages comme en ville, les militants sont présents. Les animateurs des différentes structures sont encore à la tâche. Ce qui aamené le président du Fpi à avouer que « le Fpi n’est pas mort. Le Fpi vit et ne mourra jamais ».
La réunification du pays, une illusion
Après près de trois ans d’exercice du pouvoir, est-ce qu’Alassane Dramane Ouattara a pu réunifier le pays ? Le constat est triste. L’autorité de l’Etat n’est pas effective sur l’ensemble du territoire. Les sous-préfets n’ont aucun pouvoir. A Doropo, les jeunes manifestants contre la délégation du Fpi ont malmené le sous-préfet et bafoué son honneur. Ceux qui ont le vrai pouvoir, sont les milices du régime camouflées sous l’appellation de Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Pendant que les policiers et gendarmes sont désarmés, sans outil de défense, les Frci tiennent Kalachnikovs et lance-roquettes. Comme on l’a vu devant la prison civile de Bouna. Lors de la visite d’Affi N’Guessan, les gendarmes, policiers et gardes pénitentiaires ne portaient aucune arme. Ce sont les Frci qui étaient armés. Sur les routes dans cette partie du Nord-est de la Côte d’Ivoire, les Frci tiennent encore leurs barrages. Or, si le pays est réunifié et qu’il est dans la normalité, cette mission revient à la police et à la gendarmerie. Les meetings du Fpi sont suivis par ces forces non conventionnelles partout dans les villages visités. Le spectacle honteux servi par les partisans de Ouattara Issiaka dit Wattao à Doropo est une autre preuve. On a vite réalisé que l’ancien chef de guerre a encore la mainmise sur cette localité. Il fait la pluie et le beau temps dans cette localité. Il fait élire qui il veut. Et l’autorité de l’Etat, c’est aussi lui et lui seul. Le sous-préfet et le commandant de la brigade de gendarmerie n’étant que de célèbres figurants. C’est à Doropo que l’on réalise vraiment que, contrairement à ce qui est dit, c’est la rébellion qui s’est déployée sur l’ensemble du territoire. L’autorité de l’Etat reste totalement illusoire.
Benjamin Koré