Après l’hommage rendu à Bernard Zadi Zaourou (18 avril 2012), l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturel (Insaac) – pôle de décision des arts et de la culture comme le nomme Tiburce Koffi, le directeur général – a accueilli le samedi 27 décembre 2013 la soirée de gala en hommage à Ernesto Djédjé. 30 ans après sa disparition physique. Cette célébration est, de l’avis du ministre de la culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, un engagement pris pour «faire en sorte que la mémoire ne soit pas effacée».
Revisité sous différents angles (musique, danse, peinture) par les étudiants et professeurs de l’Insaac et sous la direction de Tiburce Koffi, plusieurs pages se sont ouvertes sur la création de Ernesto Djédjé. Ses compagnons, les Ziglibitiens avec Djabo Steck (batterie), Sina Léon (basse), Belamine Assa (percussion), Assalé fils (guitare) – ex-membre de son orchestre, n’ont pas manqué à cet appel de leur «maître» et lui ont consacré Ziboté et Aguissè. Deux des titres qui ont ouvert les pages du Ziglibity qui deviendra une identité musicale ivoirienne retrouvée avec Djédjé. «La Côte d’Ivoire, se rappelle Tiburce Koffi, était en attente d’une étincelle, elle vient avec Ernesto Djédjé. Il a tenu le pari de créer une musique authentique».
Les Ziglibitiens, mêlés à l’orchestre des Maîtres de l’Insaac [au sien duquel a joué à la guitare Mimi Lorenzo venu de France], ont eu le soutien sur la piste de danse et au chant de Johnny Lafleur et Kôrô Ouatt. Mais, c’est avec les Maîtres de l’Insaac – qui avaient déjà repris six titres avant les Ziglibitiens – que commence le concert. Un spectacle musico-chorégraphique conduit par les professeurs Kossonou Kouakou Henry Luc [chef d’orchestre] et Bacome Bolou [Ecole nationale de théâtre et de danse].
‘’Anoha’’ au son de Jerk ouvre le répertoire musical joué par les Maîtres et l’esthétique de la danse n’en sera pas une simple exécution des pas du Ziglibity. Dans sa chorégraphie, Bacome Bolou harmonise plusieurs danses (salsa, rock, danse urbaine et traditionnelle, soupçon de Ziblibity, etc.) et intègre la danse contemporaine.
Tenues à base de raphia (clin d’œil à la source villageoise du Ziglibity), chemise prêt du corps pour les hommes, pantalon pattes def (twist), jupe courte ou jupe fendue jusqu’à la cuisse, coiffure afro, etc. A chaque titre, sa chorégraphie et son style vestimentaire. Zadié bobo, Golozo, Bliwana, Douh, Lola (chant que Djédjé écrit pour sa femme), etc. Si le titre Houphouët Boigny est dansé aux pas de Ziguéhi, Pieli a été un clash (dansé) qui a mis face à face le Ziglibity (ses défenseurs) et les différents courants et autres concepts qui lui ont succédé. Trente ans après, Djédjé le précurseur du Ziglibity continue de faire rêver. Ayant puisé dans la tradition bété le rythme Ziglibity, les danseurs de Tahiraguhé – le village natal de Djédjé – ont fait entendre au son de percussion, le Ziglibity originel. Un appel (rythmique) auquel n’a pu résister Dahouet Mamadou, ex-danseur du ballet national [venu du Canada], qui a pris part à la démonstration.
Pour se rappeler la mémoire de Ernesto Djédjé, les étudiants des Beaux Arts de l’Insaac lui ont consacré une exposition d’œuvres d’arts [sur Djédjé et le Ziglibity]. Dessins, portraits, caricature, peinture (figurative et abstraite), patchwork, pyrogravures, toutes ont été mises aux enchères à la soirée de gala.
Djédjé, le portrait que s’arrachait tout le monde…
Chacun des auteurs a présenté Djédjé sous un regard différent. Nœud papillon orange, costume vert, chemise blanche, l’étudiant Soro représente en peinture dans un fond noir Ernesto Djédjé (portrait) à une période où, a expliqué le critique d’art Mimi Errol, il met en lumière la musique ivoirienne. Adjugé à 60.000 Fcfa, ce portrait de Djédjé ne produira pas dans le public le même effet que celui de l’étudiant Kamagaté Soumaïla, Licence 3 professionnelle en peinture. Son portrait à monochrome, au fusain sur papier canson, aura suscité toutes les envies. Si de façon dérisoire, l’œuvre est mise à prix à 5.000 Fcfa, c’est au prix de 220.000 Fcfa qu’elle est adjugée. La plus grosse vente de la soirée. «Le prix ne compte pas. L’œuvre ayant attiré tous les regards, le but est atteint car je n’étais pas ici le seul à lui rendre hommage», s’est réjouit Kamagaté Soumaïla.
Les autres ventes ont été des tableaux, dont ‘’Blocage’’ mise à prix à 100.000 Fcfa qui n’a pas eu preneur. La famille Koffi a offert une œuvre (patchwork de Djédjé) de Alberic Kouassi (70.000 Fcfa) à Tiburce Koffi quand une des œuvres de pyrogravure de Kouamé Badouet (doctorant, enseignant à l’Insaac) a été ajoutée à la collection de la galerie de l’Institut – sur proposition du directeur général.
La soirée-gala ayant mis fin la célébration des trente (30) ans de la disparition de Djédjé [10 juin – 27 décembre], l’exposition photo et peinture sur l’œuvre de Ernesto, se poursuit à l’Insaac.
Koné Saydoo
Revisité sous différents angles (musique, danse, peinture) par les étudiants et professeurs de l’Insaac et sous la direction de Tiburce Koffi, plusieurs pages se sont ouvertes sur la création de Ernesto Djédjé. Ses compagnons, les Ziglibitiens avec Djabo Steck (batterie), Sina Léon (basse), Belamine Assa (percussion), Assalé fils (guitare) – ex-membre de son orchestre, n’ont pas manqué à cet appel de leur «maître» et lui ont consacré Ziboté et Aguissè. Deux des titres qui ont ouvert les pages du Ziglibity qui deviendra une identité musicale ivoirienne retrouvée avec Djédjé. «La Côte d’Ivoire, se rappelle Tiburce Koffi, était en attente d’une étincelle, elle vient avec Ernesto Djédjé. Il a tenu le pari de créer une musique authentique».
Les Ziglibitiens, mêlés à l’orchestre des Maîtres de l’Insaac [au sien duquel a joué à la guitare Mimi Lorenzo venu de France], ont eu le soutien sur la piste de danse et au chant de Johnny Lafleur et Kôrô Ouatt. Mais, c’est avec les Maîtres de l’Insaac – qui avaient déjà repris six titres avant les Ziglibitiens – que commence le concert. Un spectacle musico-chorégraphique conduit par les professeurs Kossonou Kouakou Henry Luc [chef d’orchestre] et Bacome Bolou [Ecole nationale de théâtre et de danse].
‘’Anoha’’ au son de Jerk ouvre le répertoire musical joué par les Maîtres et l’esthétique de la danse n’en sera pas une simple exécution des pas du Ziglibity. Dans sa chorégraphie, Bacome Bolou harmonise plusieurs danses (salsa, rock, danse urbaine et traditionnelle, soupçon de Ziblibity, etc.) et intègre la danse contemporaine.
Tenues à base de raphia (clin d’œil à la source villageoise du Ziglibity), chemise prêt du corps pour les hommes, pantalon pattes def (twist), jupe courte ou jupe fendue jusqu’à la cuisse, coiffure afro, etc. A chaque titre, sa chorégraphie et son style vestimentaire. Zadié bobo, Golozo, Bliwana, Douh, Lola (chant que Djédjé écrit pour sa femme), etc. Si le titre Houphouët Boigny est dansé aux pas de Ziguéhi, Pieli a été un clash (dansé) qui a mis face à face le Ziglibity (ses défenseurs) et les différents courants et autres concepts qui lui ont succédé. Trente ans après, Djédjé le précurseur du Ziglibity continue de faire rêver. Ayant puisé dans la tradition bété le rythme Ziglibity, les danseurs de Tahiraguhé – le village natal de Djédjé – ont fait entendre au son de percussion, le Ziglibity originel. Un appel (rythmique) auquel n’a pu résister Dahouet Mamadou, ex-danseur du ballet national [venu du Canada], qui a pris part à la démonstration.
Pour se rappeler la mémoire de Ernesto Djédjé, les étudiants des Beaux Arts de l’Insaac lui ont consacré une exposition d’œuvres d’arts [sur Djédjé et le Ziglibity]. Dessins, portraits, caricature, peinture (figurative et abstraite), patchwork, pyrogravures, toutes ont été mises aux enchères à la soirée de gala.
Djédjé, le portrait que s’arrachait tout le monde…
Chacun des auteurs a présenté Djédjé sous un regard différent. Nœud papillon orange, costume vert, chemise blanche, l’étudiant Soro représente en peinture dans un fond noir Ernesto Djédjé (portrait) à une période où, a expliqué le critique d’art Mimi Errol, il met en lumière la musique ivoirienne. Adjugé à 60.000 Fcfa, ce portrait de Djédjé ne produira pas dans le public le même effet que celui de l’étudiant Kamagaté Soumaïla, Licence 3 professionnelle en peinture. Son portrait à monochrome, au fusain sur papier canson, aura suscité toutes les envies. Si de façon dérisoire, l’œuvre est mise à prix à 5.000 Fcfa, c’est au prix de 220.000 Fcfa qu’elle est adjugée. La plus grosse vente de la soirée. «Le prix ne compte pas. L’œuvre ayant attiré tous les regards, le but est atteint car je n’étais pas ici le seul à lui rendre hommage», s’est réjouit Kamagaté Soumaïla.
Les autres ventes ont été des tableaux, dont ‘’Blocage’’ mise à prix à 100.000 Fcfa qui n’a pas eu preneur. La famille Koffi a offert une œuvre (patchwork de Djédjé) de Alberic Kouassi (70.000 Fcfa) à Tiburce Koffi quand une des œuvres de pyrogravure de Kouamé Badouet (doctorant, enseignant à l’Insaac) a été ajoutée à la collection de la galerie de l’Institut – sur proposition du directeur général.
La soirée-gala ayant mis fin la célébration des trente (30) ans de la disparition de Djédjé [10 juin – 27 décembre], l’exposition photo et peinture sur l’œuvre de Ernesto, se poursuit à l’Insaac.
Koné Saydoo