L’attribution en mars 2013 du 2è terminal à conteneurs d’Abidjan au consortium auquel appartient le groupe Bolloré Africa Logistics ( APMT et Bouygues) a suscité de vives protestations, notamment de la part de Jean Louis Billon, ministre du commerce, de l’Artisanat et de la promotion des Pme. « L’idée de départ était d’ouvrir à la concurrence le port d’Abidjan et on finit avec un supermonopole multiplié par deux. Ce n’est pas une bonne chose pour notre économie. On aurait voulu brider l’économie ivoirienne, on ne s’y serait pas pris autrement. C’est une situation que je regrette profondément. L’offre financière est une chose, le développement de notre économie en est une autre. La compétition est vertueuse. On voit déjà les conséquences du monopole de Bolloré sur le premier terminal: la manutention portuaire y est parmi les plus chères de la sous-région, de 20 à 30% en plus, selon certaines estimations. Ce manque de compétitivité engendre des coûts qui se répercutent directement sur le consommateur ivoirien », avait-il dénonce. Des voix s’étaient élevées pour rétorquer au ministre Billon qu’il défendait des intérêts personnels et non pas nationaux. Le débat s’est animé jusqu’à ce que le chef de l’État, Alassane Ouattara, réagisse. «S’il y a de gros projets pour lesquels je considère qu’il faut aller vite et que j’ai des entreprises fiables, je ne vois pas de raison de faire un appel d’offres. Nous ne devons pas avoir de complexe. Je considère que ma carrière a été bâtie sur ma crédibilité, ma bonne gouvernance. Je n’hésiterais pas à prendre des décisions qui sont dans l’intérêt de l’Etat, si c’est urgent et cela nous permet de réaliser les objectifs que nous nous sommes fixés », a-t-il coupé court. Le jeudi 19 décembre 2013, l’Etat de Côte d’ Ivoire et ledit consortium, ont signé la convention de concession pour la réalisation du deuxième terminal à conteneurs (TC2) du Port d’Abidjan.
Jonas BAIKEH
Jonas BAIKEH