La semaine dernière, dans ces mêmes colonnes, nous invitions nos lecteurs à scruter l’allocution de fin d’année du président de la République. En pareille occasion, le discours présidentiel revêt tout un programme dans lequel ceux qui manifestent quelques doutes devraient, en principe, trouver réponses à leurs appréhensions.
Alassane Ouattara n’a donc pas dérogé à la règle : il s’est adressé à la nation en déclinant son programme de gouvernement pour les semaines et les mois à venir. Le propos n’est pas sans intérêt. Il appelle forcément quelques commentaires.
Ecartées la langue de bois et les réponses de Normand, le chef de l’État a fait preuve de courage pour reprendre à son compte les critiques qui sont formulées par une bonne partie de la population. De quoi atténuer sensiblement les mécontentements : une critique prise en compte est, de notre point de vue, à moitié résolue. «Je sais qu’il y a encore et à juste raison certaines impatiences, je les comprends, mais je peux vous assurer que nous sommes sur la bonne voie», a-t-il reconnu. C’est dire si Alassane Ouattara est bel et bien informé des préoccupations de la population. Ce qui est déjà en soi un motif de satisfaction. Dans l’imagerie populaire, on a tendance à imaginer nos gouvernants africains sur leur piédestal, très loin de la réalité quotidienne de ceux qu’ils dirigent. Premier exemple du réalisme présidentiel : la cherté de la vie. Le Président Ouattara s’est fait l’écho de la principale critique de la population. «Oui, la vie est chère, et nombreux sont nos compatriotes qui éprouvent des difficultés à joindre les deux bouts», a-t-il admis. Courageusement. A l’heure du bilan, ce sujet fera partie des grilles d’évaluation de l’action gouvernementale, disons, présidentielle. Ce ne sont pas les ministres qui ont été élus. C’est le président qui a été porté aux affaires par le suffrage populaire. C’est donc lui qui sera jugé. Pour obtenir une note honorable, digne de sa réputation, il devra ramer ferme pour atteindre cet objectif majeur, dans moins de deux ans.
D’emblée, il tient à rassurer tout le monde en évoquant un début de stratégie : «Le gouvernement fait donc de la lutte contre la vie chère une priorité. Nous prenons cette question à bras-le-corps. C’est pourquoi, j’ai demandé au gouvernement de renforcer la concertation avec tous les acteurs afin que des réponses concrètes soient apportées en 2014 à la situation des prix».
Deuxième point qui mérite qu’on s’y attarde : la question de l’emploi. Dans son allocution, Alassane Ouattara réaffirmait que «l’emploi, particulièrement l’emploi des jeunes, demeure également une priorité, un réel sujet de préoccupation». Sur ce point également, l’action du numéro un ivoirien est très attendue. Dans un pays qui regorge de millions de jeunes diplômés ou non, la question de l’emploi relève d’une importance vitale. Là encore, le président se veut rassurant. «Le rythme actuel de création d’emplois ira encore plus vite avec les mesures nouvelles prévues pour l’année prochaine», a-t-il promis. Les jeunes ont certainement pris bonne note. Et nous avec eux.
Dernier point du discours présidentiel qui prend en considération les préoccupations de la population : la sécurité. M. Ouattara avance une amélioration de l’indice de sécurité passé de 3,8 à 1,3, soit à peu près un tiers en un an. On ne peut qu’applaudir ce résultat. Cependant, le combat doit être mené sans relâche. Nous relayons volontiers l’inquiétude relative au phénomène des coupeurs de route. «Nous sommes déterminés à éradiquer ce fléau. L’année 2014 sera marquée par la mise en œuvre de la réforme de notre secteur de la sécurité et la consolidation de nos capacités sécuritaires. Elle verra également l’intensification de la lutte contre la corruption et le racket», a-t-il souligné. Dont acte.
Convenons enfin avec le chef de l’Etat: «Notre pays change, notre pays progresse, notre pays se transforme». La réussite d’une bonne partie de son programme de gouvernement constituera, sans aucun doute, un marchepied pour la présidentielle de 2015.
Par Karim Wally
Alassane Ouattara n’a donc pas dérogé à la règle : il s’est adressé à la nation en déclinant son programme de gouvernement pour les semaines et les mois à venir. Le propos n’est pas sans intérêt. Il appelle forcément quelques commentaires.
Ecartées la langue de bois et les réponses de Normand, le chef de l’État a fait preuve de courage pour reprendre à son compte les critiques qui sont formulées par une bonne partie de la population. De quoi atténuer sensiblement les mécontentements : une critique prise en compte est, de notre point de vue, à moitié résolue. «Je sais qu’il y a encore et à juste raison certaines impatiences, je les comprends, mais je peux vous assurer que nous sommes sur la bonne voie», a-t-il reconnu. C’est dire si Alassane Ouattara est bel et bien informé des préoccupations de la population. Ce qui est déjà en soi un motif de satisfaction. Dans l’imagerie populaire, on a tendance à imaginer nos gouvernants africains sur leur piédestal, très loin de la réalité quotidienne de ceux qu’ils dirigent. Premier exemple du réalisme présidentiel : la cherté de la vie. Le Président Ouattara s’est fait l’écho de la principale critique de la population. «Oui, la vie est chère, et nombreux sont nos compatriotes qui éprouvent des difficultés à joindre les deux bouts», a-t-il admis. Courageusement. A l’heure du bilan, ce sujet fera partie des grilles d’évaluation de l’action gouvernementale, disons, présidentielle. Ce ne sont pas les ministres qui ont été élus. C’est le président qui a été porté aux affaires par le suffrage populaire. C’est donc lui qui sera jugé. Pour obtenir une note honorable, digne de sa réputation, il devra ramer ferme pour atteindre cet objectif majeur, dans moins de deux ans.
D’emblée, il tient à rassurer tout le monde en évoquant un début de stratégie : «Le gouvernement fait donc de la lutte contre la vie chère une priorité. Nous prenons cette question à bras-le-corps. C’est pourquoi, j’ai demandé au gouvernement de renforcer la concertation avec tous les acteurs afin que des réponses concrètes soient apportées en 2014 à la situation des prix».
Deuxième point qui mérite qu’on s’y attarde : la question de l’emploi. Dans son allocution, Alassane Ouattara réaffirmait que «l’emploi, particulièrement l’emploi des jeunes, demeure également une priorité, un réel sujet de préoccupation». Sur ce point également, l’action du numéro un ivoirien est très attendue. Dans un pays qui regorge de millions de jeunes diplômés ou non, la question de l’emploi relève d’une importance vitale. Là encore, le président se veut rassurant. «Le rythme actuel de création d’emplois ira encore plus vite avec les mesures nouvelles prévues pour l’année prochaine», a-t-il promis. Les jeunes ont certainement pris bonne note. Et nous avec eux.
Dernier point du discours présidentiel qui prend en considération les préoccupations de la population : la sécurité. M. Ouattara avance une amélioration de l’indice de sécurité passé de 3,8 à 1,3, soit à peu près un tiers en un an. On ne peut qu’applaudir ce résultat. Cependant, le combat doit être mené sans relâche. Nous relayons volontiers l’inquiétude relative au phénomène des coupeurs de route. «Nous sommes déterminés à éradiquer ce fléau. L’année 2014 sera marquée par la mise en œuvre de la réforme de notre secteur de la sécurité et la consolidation de nos capacités sécuritaires. Elle verra également l’intensification de la lutte contre la corruption et le racket», a-t-il souligné. Dont acte.
Convenons enfin avec le chef de l’Etat: «Notre pays change, notre pays progresse, notre pays se transforme». La réussite d’une bonne partie de son programme de gouvernement constituera, sans aucun doute, un marchepied pour la présidentielle de 2015.
Par Karim Wally