“L’espoir fait vivre », dit l’adage. Après avoir raté le coche en 2013, le monde des médias en Côte d’Ivoire ne jure que par cette nouvelle année. Tous les acteurs et observateurs de ce secteur sont formels que l’an 2014 ne passera pas sans que les chantiers majeurs, longtemps en friche dans ce domaine, ne connaissent leur accomplissement. Telle que 1990 a consacré "le Printemps de presse" en Côte d’Ivoire, ponctuée par la floraison des titres avec, surtout, la multiplicité et la diversité éditoriale.
Au nombre des dossiers que journalistes et autres professionnels de la communication-qui constituent le gros lot des agents du secteur des médias-attendent de voir aboutir est, indubitablement, l’application effective et entière de la convention collective. Signée en février 2008 entre le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) et le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci), cet accord qui devait sortir les travailleurs de la presse privée du ghetto salarial n’a jamais connu son application entière. Sur plus d’une dizaine d’entreprises privées qui mettent des titres sur le marché, seules Mayama Editions et Production, qui édite le quotidien Le Patriote et la Réfondation SA (Notre Voie) appliquent les 1700F CFA points d’indice de cette convention.
Alors que le Conseil national de la presse (CNP), présidé par Raphaël Lakpé, via un communiqué à l’issue d’une rencontre avec les différentes parties signataires de la convention, avait accordé un moratoire aux entreprises pour qu’elles se mettent à jours vis-à-vis de la loi N° 2004-643 du 14 décembre portant régime juridique de la presse. Et cet organe de régulation avait pris comme point de mire le mois de janvier 2014 pour l’application du point d’indice des 1900 FCFA. Cela dans le but d’améliorer les conditions de travail et de vie des employés.
Autre chose dont les travailleurs sont sûrs, c’est la viabilité des entreprises qui les emploient. A cet effet, il est à espérer que les différentes maisons d’éditions auxquelles les journaux sont adossés fonctionneront comme de véritables structures commerciales. C’est-à-dire de vraies entreprises avec une comptabilité, un compte d’exploitation et un organigramme clairs. Ainsi, elles cesseront d’être « des épiceries » sans traçabilité où les journalistes et autres employés- s’ils ont le bonheur d’être salariés- sont payés à la tête du client, selon les humeurs de l’employeur. Là-dessus, l’espoir des uns et des autres est d’autant plus grand qu’ils espèrent que le CNP reprendra son bâton, comme il l’a fait en juin dernier, pour séparer la bonne graine de l’ivraie.
Rendez-vous pour la convention collective, le basculement à la TNT et la ratification de la convention de Florence
En clair, interdire de parution les journaux édités par des entreprises de presse qui ne le sont que de nom, afin que celles remplissant les conditions requises exercent librement. Car, comme le disait Guillaume Gbato, « le journal n’est pas le seul business. Celui qui n’est pas à même d’adosser son journal à une entreprise régulière, qu’il ferme au lieu de maltraiter les journalistes». Car, ce n’est un secret pour personne, le microcosme médiatique ivoirien baigne, depuis des années, dans une morosité économique aggravée par la récente crise postélectorale. Mais, il est vraiment temps que les journalistes ivoiriens sortent de cet état de grabataire; surtout que les sillons sont tracés. Il n’y a qu’à voir la volonté politique affichée par le Président de la République, Alassane Ouattara. Lui qui veut sortir la presse de l’ornière pour la hisser au diapason des médias des pays développés afin qu’elle accompagne la Côte d’Ivoire à son émergence à l’horizon 2020. Il n’y a, également, qu’à voir le volume des dons et subventions du Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp) aux entreprises à hauteur de 726 millions de FCFA pour voir que l’espoir en la viabilité et la professionnalisation de la presse est à portée de main.
En outre, les patrons de presse croient en l’obtention « des six mois d’impression gratuite » de leurs journaux. Une péréquation qui s’apparente pour eux à une bouée de sauvetage. De plus, ils espèrent également le maintien des mesures d’allègement fiscal et surtout la ratification de la convention de Florence. Cette dernière qui consacrera l’allègement ou l’exonération pure et simple des taxes sur les consommables informatiques, le papier d’imprimerie et autres intrants utiles pour la fabrication d’un journal. En outre, l’Etat, à travers le Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp), donne des subventions aux journaux.
A niveau de l’audiovisuel, c’est une lapalissade de dire que les choses avancent. L’Etat de Côte d’Ivoire s’est lancé, depuis 1990, dans un processus de libéralisation du secteur de l’audiovisuel. Il s’agit, à terme, d’autoriser, après souscription à un appel d’offres ou appel à candidatures, des opérateurs privés de droit ivoirien, à utiliser des fréquences de radio diffusion sonore ou télévisuelle. Plusieurs rencontres ont eu lieu, des engagements ont été pris, des promesses fermes ont été faites. Après plus d’une vingtaine d’années d’attente, le processus qui a atteint sa vitesse de croisière, sous le passage de l’actuel président de la Haute autorité de la Communication audiovisuelle (Haca), Ibrahim Sy Savané, au ministère de la Communication, est entré dans sa phase décisive. L’an 2013 avait été fixé comme date butoir. Mais, pour des raisons pratiques, elle sera effective, selon les techniciens du secteur, en 2015. Cela, pour permettre au basculement à la Télévision numérique terrestre (TNT) de se réaliser avant, c’est-à-dire cette année. Afin que la RTI et toutes les télévisions à venir gratifient les téléspectateurs d’images de qualité supérieure.
On le voit, beaucoup de chantiers ont été déblayés durant les années antérieures. La plupart d’entre eux, qui étaient pourtant à deux doigts de prendre effet l’an dernier, ne l’ont pas encore été. Et cette année reste celle de toutes les espérances. Vivement que la lumière soit ! Pour le bonheur de ces femmes et ces hommes qui exercent dans le secteur.
Jean-Antoine Doudou
Au nombre des dossiers que journalistes et autres professionnels de la communication-qui constituent le gros lot des agents du secteur des médias-attendent de voir aboutir est, indubitablement, l’application effective et entière de la convention collective. Signée en février 2008 entre le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) et le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci), cet accord qui devait sortir les travailleurs de la presse privée du ghetto salarial n’a jamais connu son application entière. Sur plus d’une dizaine d’entreprises privées qui mettent des titres sur le marché, seules Mayama Editions et Production, qui édite le quotidien Le Patriote et la Réfondation SA (Notre Voie) appliquent les 1700F CFA points d’indice de cette convention.
Alors que le Conseil national de la presse (CNP), présidé par Raphaël Lakpé, via un communiqué à l’issue d’une rencontre avec les différentes parties signataires de la convention, avait accordé un moratoire aux entreprises pour qu’elles se mettent à jours vis-à-vis de la loi N° 2004-643 du 14 décembre portant régime juridique de la presse. Et cet organe de régulation avait pris comme point de mire le mois de janvier 2014 pour l’application du point d’indice des 1900 FCFA. Cela dans le but d’améliorer les conditions de travail et de vie des employés.
Autre chose dont les travailleurs sont sûrs, c’est la viabilité des entreprises qui les emploient. A cet effet, il est à espérer que les différentes maisons d’éditions auxquelles les journaux sont adossés fonctionneront comme de véritables structures commerciales. C’est-à-dire de vraies entreprises avec une comptabilité, un compte d’exploitation et un organigramme clairs. Ainsi, elles cesseront d’être « des épiceries » sans traçabilité où les journalistes et autres employés- s’ils ont le bonheur d’être salariés- sont payés à la tête du client, selon les humeurs de l’employeur. Là-dessus, l’espoir des uns et des autres est d’autant plus grand qu’ils espèrent que le CNP reprendra son bâton, comme il l’a fait en juin dernier, pour séparer la bonne graine de l’ivraie.
Rendez-vous pour la convention collective, le basculement à la TNT et la ratification de la convention de Florence
En clair, interdire de parution les journaux édités par des entreprises de presse qui ne le sont que de nom, afin que celles remplissant les conditions requises exercent librement. Car, comme le disait Guillaume Gbato, « le journal n’est pas le seul business. Celui qui n’est pas à même d’adosser son journal à une entreprise régulière, qu’il ferme au lieu de maltraiter les journalistes». Car, ce n’est un secret pour personne, le microcosme médiatique ivoirien baigne, depuis des années, dans une morosité économique aggravée par la récente crise postélectorale. Mais, il est vraiment temps que les journalistes ivoiriens sortent de cet état de grabataire; surtout que les sillons sont tracés. Il n’y a qu’à voir la volonté politique affichée par le Président de la République, Alassane Ouattara. Lui qui veut sortir la presse de l’ornière pour la hisser au diapason des médias des pays développés afin qu’elle accompagne la Côte d’Ivoire à son émergence à l’horizon 2020. Il n’y a, également, qu’à voir le volume des dons et subventions du Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp) aux entreprises à hauteur de 726 millions de FCFA pour voir que l’espoir en la viabilité et la professionnalisation de la presse est à portée de main.
En outre, les patrons de presse croient en l’obtention « des six mois d’impression gratuite » de leurs journaux. Une péréquation qui s’apparente pour eux à une bouée de sauvetage. De plus, ils espèrent également le maintien des mesures d’allègement fiscal et surtout la ratification de la convention de Florence. Cette dernière qui consacrera l’allègement ou l’exonération pure et simple des taxes sur les consommables informatiques, le papier d’imprimerie et autres intrants utiles pour la fabrication d’un journal. En outre, l’Etat, à travers le Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp), donne des subventions aux journaux.
A niveau de l’audiovisuel, c’est une lapalissade de dire que les choses avancent. L’Etat de Côte d’Ivoire s’est lancé, depuis 1990, dans un processus de libéralisation du secteur de l’audiovisuel. Il s’agit, à terme, d’autoriser, après souscription à un appel d’offres ou appel à candidatures, des opérateurs privés de droit ivoirien, à utiliser des fréquences de radio diffusion sonore ou télévisuelle. Plusieurs rencontres ont eu lieu, des engagements ont été pris, des promesses fermes ont été faites. Après plus d’une vingtaine d’années d’attente, le processus qui a atteint sa vitesse de croisière, sous le passage de l’actuel président de la Haute autorité de la Communication audiovisuelle (Haca), Ibrahim Sy Savané, au ministère de la Communication, est entré dans sa phase décisive. L’an 2013 avait été fixé comme date butoir. Mais, pour des raisons pratiques, elle sera effective, selon les techniciens du secteur, en 2015. Cela, pour permettre au basculement à la Télévision numérique terrestre (TNT) de se réaliser avant, c’est-à-dire cette année. Afin que la RTI et toutes les télévisions à venir gratifient les téléspectateurs d’images de qualité supérieure.
On le voit, beaucoup de chantiers ont été déblayés durant les années antérieures. La plupart d’entre eux, qui étaient pourtant à deux doigts de prendre effet l’an dernier, ne l’ont pas encore été. Et cette année reste celle de toutes les espérances. Vivement que la lumière soit ! Pour le bonheur de ces femmes et ces hommes qui exercent dans le secteur.
Jean-Antoine Doudou