Du 01 au 08 mars 2014 se tiendra la 8eme édition du Marché des arts et du spectacle africain (Masa).A deux mois de cet événement, le comédien Gbi de Fer donne ici son impression et parle de ses attentes pour 2014 de façon générale.
Le Masa 2014, c’est du 01 au 08 mars prochain avec une innovation importante: la prise en compte d’une discipline telle que l’humour. En tant que grand humoriste de la place, Gbi de Fer, quelles sont vos impressions ?
J’aimerais avant tout, faire une précision. En effet je suis d’abord comédien avant de faire de l’humour or il y a des humoristes qui ne sont pas comédiens. Pour dire que l’humour est un élément de l’ensemble comédie. La prise en compte de l’humour par les nouveaux promoteurs du Masa, est pour moi un acte salutaire. Très salutaire parce que profiter d’un marché de dimension internationale pour se faire connaître ,n’est pas permis à tout le monde. Avec l’évolution de la société et la cherté de la vie au plan économique, il faut une création des arts et de la scène plus légère. Un personnel léger. Cela facilite l’exportation des créations et ça marche bien avec l’humour où un seul artiste peut remplir une salle. C’est moins coûteux et plus rentable d’inviter un humoriste. C’est donc une aubaine pour les humoristes ivoiriens.
Il faut donc s’attendre à une forte participation des humoristes ivoiriens au prochain Masa ?
Justement c’est là mon seul souci, c’est-à-dire au niveau de la disponibilité de ces derniers. Ont-ils eu le temps nécessaire pour se rendre compétitifs ? Etant donné que la guerre nous a complètement affaiblis. Alors combien seront-ils à cette 8eme édition ? Je ne saurais vous répondre. Le Masa peut certes susciter un engouement mais n’oubliez pas que depuis la crise, les artistes ivoiriens ne se retrouvent pas du tout. Tous les citoyens ont perdu au moins quelque chose et les fonctionnaires et agents de l’Etat ont bénéficié de primes d’installation, ils ont perçu des rappels de salaires mais et les artistes ? Aucune indemnité ni de soutien pour une guerre créée par les politiciens qui, apparemment, en tirent bon profit. Dans cette misère, il est difficile pour nous de faire de bonnes productions d’où je doute d’une forte participation de nos humoristes. Au-delà, l’apparition de l’humour au sein du Masa est une grande première depuis que ce marché existe et c’est de l’avantage des artistes ivoiriens.
Vous avez été récemment directeur artistique de " Bonjour 2014 " Que retient-on de cet événement qui connaît désormais un véritable succès auprès du public ivoirien ?
Il faut dire que j’ai été sollicité pour y apporter mon expertise dans l’encadrement des jeunes. Ma touche a consisté à apporter un sang nouveau à cette production de la Rti en exigeant aux acteurs uniquement de nouveaux sketchs et cela a donné un éclat particulier à ce rendez-vous humoristique qui, je l’espère, a fait du bien à tous ceux qui ont effectué le déplacement au Palais des sports de Treichville. Pour moi, c’est une mission accomplie et c’est tout. Il faut saluer, par la même occasion, l’esprit créatif de Yaya Sanogo qui l’a proposé il y a peu de temps.
Gbi de Fer, que retenez-vous de 2013 et quelles sont vos attentes en 2014 pour la Côte d’Ivoire ?
Artistiquement, 2013 a été un échec total. Les artistes sont morts par manque de moyens, fort heureusement que le Burida travaille efficacement pour des solutions. Aucun prix remporté de l’extérieur parce qu’ il n’y a pas eu de nouvelles créations. La piraterie continue sa destruction sans crainte puisque l’Etat de Côte d’Ivoire dit qu’il n’a pas encore créé de loi contre la piraterie mais l’a fait pour la contrefaçon qui, pourtant, n’est pas différente de la piraterie. Quant à nos attentes pour 2014, il s’agit entre autres de l’application effective de la copie privée. Depuis le temps du président Félix Houphouët Boigny, cette loi a été créée mais jamais appliquée. Ni par Bedié ni par Guéi, ni par Gbagbo. Seul le président Ouattara vient de faire la promesse d’en faire une réalité en Côte d’Ivoire. Avec un revenu de 5 milliards par an au profit des artistes, il y a de bonnes raisons d’encourager Alassane Ouattara à aller jusqu’au bout. Par ailleurs j’invite le chef de l’Etat à confier la conduite de la couverture maladie universelle promise en 2014 à son propre cabinet pour plus d’efficacité. Car j’ai l’impression que beaucoup autour de lui ne sont pas de bons managers et si cette opération échoue, les Ivoiriens risquent de regretter d’avoir voté Alassane parce qu’il s’agit-là d’une question de santé. Qu’il veille, lui-même, là-dessus avec la rigueur qu’on lui connaît.
Interview réalisé par Dieusmonde TADE
dieusmonde@yahoo.fr
Le Masa 2014, c’est du 01 au 08 mars prochain avec une innovation importante: la prise en compte d’une discipline telle que l’humour. En tant que grand humoriste de la place, Gbi de Fer, quelles sont vos impressions ?
J’aimerais avant tout, faire une précision. En effet je suis d’abord comédien avant de faire de l’humour or il y a des humoristes qui ne sont pas comédiens. Pour dire que l’humour est un élément de l’ensemble comédie. La prise en compte de l’humour par les nouveaux promoteurs du Masa, est pour moi un acte salutaire. Très salutaire parce que profiter d’un marché de dimension internationale pour se faire connaître ,n’est pas permis à tout le monde. Avec l’évolution de la société et la cherté de la vie au plan économique, il faut une création des arts et de la scène plus légère. Un personnel léger. Cela facilite l’exportation des créations et ça marche bien avec l’humour où un seul artiste peut remplir une salle. C’est moins coûteux et plus rentable d’inviter un humoriste. C’est donc une aubaine pour les humoristes ivoiriens.
Il faut donc s’attendre à une forte participation des humoristes ivoiriens au prochain Masa ?
Justement c’est là mon seul souci, c’est-à-dire au niveau de la disponibilité de ces derniers. Ont-ils eu le temps nécessaire pour se rendre compétitifs ? Etant donné que la guerre nous a complètement affaiblis. Alors combien seront-ils à cette 8eme édition ? Je ne saurais vous répondre. Le Masa peut certes susciter un engouement mais n’oubliez pas que depuis la crise, les artistes ivoiriens ne se retrouvent pas du tout. Tous les citoyens ont perdu au moins quelque chose et les fonctionnaires et agents de l’Etat ont bénéficié de primes d’installation, ils ont perçu des rappels de salaires mais et les artistes ? Aucune indemnité ni de soutien pour une guerre créée par les politiciens qui, apparemment, en tirent bon profit. Dans cette misère, il est difficile pour nous de faire de bonnes productions d’où je doute d’une forte participation de nos humoristes. Au-delà, l’apparition de l’humour au sein du Masa est une grande première depuis que ce marché existe et c’est de l’avantage des artistes ivoiriens.
Vous avez été récemment directeur artistique de " Bonjour 2014 " Que retient-on de cet événement qui connaît désormais un véritable succès auprès du public ivoirien ?
Il faut dire que j’ai été sollicité pour y apporter mon expertise dans l’encadrement des jeunes. Ma touche a consisté à apporter un sang nouveau à cette production de la Rti en exigeant aux acteurs uniquement de nouveaux sketchs et cela a donné un éclat particulier à ce rendez-vous humoristique qui, je l’espère, a fait du bien à tous ceux qui ont effectué le déplacement au Palais des sports de Treichville. Pour moi, c’est une mission accomplie et c’est tout. Il faut saluer, par la même occasion, l’esprit créatif de Yaya Sanogo qui l’a proposé il y a peu de temps.
Gbi de Fer, que retenez-vous de 2013 et quelles sont vos attentes en 2014 pour la Côte d’Ivoire ?
Artistiquement, 2013 a été un échec total. Les artistes sont morts par manque de moyens, fort heureusement que le Burida travaille efficacement pour des solutions. Aucun prix remporté de l’extérieur parce qu’ il n’y a pas eu de nouvelles créations. La piraterie continue sa destruction sans crainte puisque l’Etat de Côte d’Ivoire dit qu’il n’a pas encore créé de loi contre la piraterie mais l’a fait pour la contrefaçon qui, pourtant, n’est pas différente de la piraterie. Quant à nos attentes pour 2014, il s’agit entre autres de l’application effective de la copie privée. Depuis le temps du président Félix Houphouët Boigny, cette loi a été créée mais jamais appliquée. Ni par Bedié ni par Guéi, ni par Gbagbo. Seul le président Ouattara vient de faire la promesse d’en faire une réalité en Côte d’Ivoire. Avec un revenu de 5 milliards par an au profit des artistes, il y a de bonnes raisons d’encourager Alassane Ouattara à aller jusqu’au bout. Par ailleurs j’invite le chef de l’Etat à confier la conduite de la couverture maladie universelle promise en 2014 à son propre cabinet pour plus d’efficacité. Car j’ai l’impression que beaucoup autour de lui ne sont pas de bons managers et si cette opération échoue, les Ivoiriens risquent de regretter d’avoir voté Alassane parce qu’il s’agit-là d’une question de santé. Qu’il veille, lui-même, là-dessus avec la rigueur qu’on lui connaît.
Interview réalisé par Dieusmonde TADE
dieusmonde@yahoo.fr