Passation de charges entre les délégués communaux et départementaux du Pdci / Aké M’bo, délégué communal d’Agboville : ‘‘Mon plus grand malheur, c’est d’avoir la confiance du président Bédié’’

«…Au-delà de l’aspect familial et usuel de cette passation, c’est une tribune qui nous permettra de nous arrêter un instant et de regarder dans le rétroviseur pour voir la situation de l’évolution de notre délégation départementale pour que le superviseur s’imprègne des réalités et des difficultés propres à toutes les délégations mais, en particulier, à la nôtre qui vient de connaître une mutation », a tranché Aké M’bo, délégué communal du parti dans la cité de l’Agnéby, ce dimanche 29 décembre, à la salle des fêtes de la mairie d’Agboville. La salle a enregistré la supervision de Georges Aimé Akué, inspecteur du Pdci et superviseur de la passation de charges, conformément aux nouvelles dispositions prises par le 12ième congrès ordinaire du Pdci qui s’est tenu, en octobre dernier, à Yamoussoukro. De cette tribune, l’ex-maire d’Agboville a répondu à tous ses détracteurs. Voulant se succéder aux élections municipales de 2001, l’ex-maire dit avoir été l’objet de dénigrements, de fumisteries de la part de certains cadres Pdci de sa délégation. « En 2001, lorsqu’on m’a appelé au siège du parti pour aller retirer ma lettre de parrainage pour aller à nouveau aux élections municipales, contre toute attente et à ma grande surprise, cette lettre a miraculeusement disparu au siège. Mais l’on m’a dit que trois de mes frères et une sœur sont à la base de cela... Je n’aurai pas dû dire ça mais je ne peux pas ne pas exprimer des ressentiments » puisque « pour se mettre ensemble, il faut qu’on se découvre, c’est important ». Le doyen sexagénaire Aké M’bo qui dit avoir énormément souffert, s’est vidé comme on nettoie une marmite. Relatant toutes les méchancetés à lui faites par les siens. Le nouveau délégué communal a dit ne pas encore comprendre les raisons de cette mutation du 29 novembre, dernier. « Les décisions du 29 novembre ont été qualifiées de justes et faites avec justesse, selon la direction du parti. Je me pose donc la question de savoir, en ce qui me concerne, si la décision du 18 octobre dernier qui a été prise n’est pas juste et n’a pas été prise avec justesse. Alors que personne ne s’en était plaint. », a déploré l’ex-délégué départemental du Pdci qui se voit ainsi succédé par un octogénaire. Ironisant que « je suis heureux que la politique de relève se fasse à contre sens à Agboville ». D’où le sentiment de frustré et de méprisé qu’il n’a pas caché en criant haut et fort : « Je me suis senti frustré et méprisé ». Toutefois, reconnaissant au Président Henri Konan Bédié, président du parti cinquantenaire, Aké Mbo s’est dit prêt et déterminé à continuer le combat aux côtés de son président. Avant de s’écrier que « mon plus grand malheur, c’est d’avoir la confiance du Président Henri Konan Bédié ». Nonobstant ces récriminations, le disciple d’Houphouët Boigny, père fondateur du Pdci, a exhorté ses pairs à abandonner « la haine, la jalousie, la méchanceté et l’animosité », sources d’inefficacité et d’inaction dans le parti. Aussi, s’est-il demandé pourquoi depuis 1969, date de l’érection d’Agboville en département à la même année qu’Adzopé, sa ville natale n’a plus jamais bénéficié d’autres découpages administratifs devant créer encore trois autres départements. « Agboville mérite trois autres départements à l’instar d’Adzopé et Tiassalé qui ont bénéficié d’autres départements pour tenir compte de la réalité du moment ». Et de grogner contre le fait que « Depuis le décès de Nicolas Kouandi Angba, aucun cadre Pdci n’a connu de promotion depuis 12 ans ». Poursuivant, Aké M’bo dit ne pas comprendre pourquoi les cadres du département ne connaissent pas de promotion au sein de l’appareil étatique surtout que son parti est l’allié principal du Rdr, parti au pouvoir, a fulminé l’ex-cadre de la Caisse de péréquation. Et de supplier son parti à changer de fusil d’épaule : « le Pdci doit changer de regard sur Agboville car ce ne sont pas les cadres et les compétences qui manquent en notre sein ». « M. Aké M’bo s’est vidé et a été votre porte-parole. Ces genres d’interventions, le Pdci en a besoin. Si on continue de toujours dire « Pdci, toujours 1er, Pdci, toujours débout » sans ces genres de contributions, le parti régressera », a indiqué l’envoyé du parti, M. Akué Georges Aimé, l’inspecteur et le superviseur de la passation. Qui a, en outre, dit avoir entendu les pleurs des cadres Pdci d’Agboville non sans leur demander de s’unir pour les futures batailles présidentielles qui représentent un gage de rebondissement du Pdci-Rda.

Ahou Moayé