Hier au siège du FPI à la Riviera Attoban, à l’occasion d’une cérémonie de présentation de v?ux des militants à leur président, Pascal Affi N’guessan a affirmé sans sourciller que le chef de l’Etat Alassane Ouattara n’est pas éligible à la présidence de la République de Côte d’Ivoire. Pour lui, les Etats généraux ne sont pas des bavardages. Le Président aurait, selon lui, oublié « tous les bavardages » qu’il a dû faire pour être candidat aux élections présidentielles de 2010. « Il faut que Alassane Ouattara se détermine parce qu’il ne peut pas faire ce qu’il veut. Il parle de bavardages mais il était chaud pour faire ces bavardages quand il voulait être candidat. Alassane Ouattara n’est pas éligible, il y a bavardages devant. Laurent Gbagbo n’est plus là et c’est la Constitution qui va s’appliquer. Comment il va faire pour être candidat ? Il peut le proclamer mais il n’est pas éligible », a crié le président du parti de l’ancien président Laurent Gbagbo. Le patron du FPI a surtout suggéré à l’actuel chef de l’Etat de s’accaparer les états généraux de la République, qu’il considère comme l’issue pour Alassane Ouattara. « Nous lui donnons une occasion pour qu’on se mette d’accord. Il ne faut pas qu’il ait peur de nous, nous ne sommes pas des tueurs. On n’a jamais pris les armes pour faire une rébellion. Qu’il soit serein et qu’il vienne pour qu’on discute. On va s’entendre », a lancé Affi N’guessan à l’endroit du numéro un ivoirien. Son parti, a-t-il insité, veut faire entendre raison à Alassane Ouattara par tous les moyens.il n’a pas hésité à mêler François Hollande, le président français dans sa stratégie. « Nous allons travailler à faire en sorte que les Etats généraux s’imposent. Ils disent qu’ils veulent que Hollande vienne en Côte d’Ivoire. Nous disons : Hollande, si tu veux venir en Côte d’Ivoire, il faut dire à Alassane Ouattara d’accepter les Etats généraux sinon, on va t’attendre à l’aéroport avec des pancartes », a prévenu le président du FPI. Il a fustigé la gestion du régime en place, avant de décortiquer le discours de fin d’année de M. Ouattara, le 31 décembre 2013. Pour lui, les promesses du président ivoirien n’ont pas connu un début d’exécution. En effet, à l’en croire, la situation politique, économique et sociale depuis la chute du président Laurent Gbagbo ne s’est pas « améliorée ». Il a surtout rappelé le règne des chasseurs traditionnels à l’ouest du pays et les exactions commises par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Affi N’guessan a déploré un taux de pauvreté alarmant et un niveau de sécurité inquiétant. «Le peuple ivoirien martyrisé appelle au secours. Notre rôle n’est pas de témoigner mais d’agir », a-t-il dit. «2014 sera une année d’actions concrètes», a annoncé l’ancien Premier ministre. L’une des premières actions est le dialogue politique. «Nous considérons le dialogue politique comme le premier pilier du processus de réconciliation. Il y a des problèmes que nous devons régler avec le gouvernement. Le dialogue doit préparer les Etats généraux de la République, après avoir soldé le contentieux politique, il faut adopter les textes des Etats généraux. Il est urgent que le dialogue progresse », a-t-il soutenu, avant de relever que le gouvernement a invité le FPI à discuter dans un « cadre que nous ne connaissons pas », mais « l’ordre du jour semble s’apparenter aux questions que nous discutons ». « Que le gouvernement fasse preuve de responsabilité et de rigueur. C’est l’avenir du peuple qui est en jeu. Le fait que nos comptes soient toujours gelés depuis trois ans est un scandale », a déclaré Affi N’guessan, appelant ses militants et tous les partisans de Laurent Gbagbo à « se préparer ». « S’ils ne veulent pas la bagarre, s’ils ne veulent pas que tout se mélange, [la foule qui l’écoutait devient hystérique, puis il se ressaisit], la direction du parti va prendre ses responsabilités. Nous ne ressemblons pas à un parti de suiveurs. Nous ne sommes pas là pour accompagner une équipe d’incompétents. Nous ne sommes pas des figurants pour réaliser leurs films de propagandes », a terminé le président du FPI.
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