Encore quelques jours pour voir l’exposition d’artistes congolais Kin-Babi, trait d’union entre Kinshasa et Abidjan à la Galerie Cécile Fakhoury, à Cocody.
Kura Shomali, Pierre Bodo, Amani Bodo, Steve Bandoma, Jean-Pierre Mika, Monsengo Shula et Pathy Tsindele exposent depuis le 29 novembre 2013 leurs œuvres qui seront décrochées après le 18 janvier 2014 – dernier jour de l’exposition. La Galerie Cécile Fakhoury qui présente à Abidjan leurs récents travaux a bénéficié de la collaboration de galerie Magnin-A, à Paris.
Regards sur des œuvres qui questionnent et décrivent l’ambiance de la scène artistique au Congo, précisément dans la capitale Kinshasa… Le ton [des couleurs] est donné par le jeune Kura Shomali qui était à Abidjan pour le vernissage [29 novembre]. Son œuvre ‘’Je tire le premier’’ qui accueille le visiteur est celle choisie par la galerie pour servir de visuel à l’exposition. Réalisé en 2011, ‘’Je tire le premier’’ peint un tableau optimiste de l’Afrique dans le concert des Nations. Tirer le premier, c’est aussi avoir son mot à dire. Cette Afrique d’espoir que Kura Shomali dessine dans un globe sous la forme d’une tête – coiffé d’un melon – sur un corps humain, semble être un personnage tiré d’un film western. Un gentleman flingueur, prêt à faire feu des deux pistolets que lui attribue le peintre. Ce «visage banal» mais traduisant un message est, de l’avis de Kura, une contemporanéité qu’il met en valeur dans son œuvre. «On a trop dessiné ce qui est réel», dit-il des codes classiques [occidentales] qui lui ont été enseignés aux Beaux arts dans son pays.
Son écriture, influencée de son quotidien kinois suit un travail de recherche, traduit-il, qui «se fait dans la dénonciation, sous forme humoristique, vulgaire, classique».
Entre autres, l’humour s’apprécie dans les traits stylisés au stylo roting de ‘’Capitaine crochet’’, un souvenir d’enfance – on en rit quand des crochets [croc en jambes] sont donnés à des amis d’enfance – mais ce crochet-obstacle est une réalité transposée dans la vie d’adulte, similaire aux coups bas et autres entraves dans la société, etc.
Ses œuvres, Kura Shomali les réalisent à l’aide de collage, gouache, poska, encre à dessin (sur papier canson, encre de chine, paillettes, aquarelle sur papier canson, stylo roting, etc.
Des thèmes qu’il aborde [amour, joie, espoir], la musique ou la mode n’échappe pas au regard du Congolais qu’il est. Pour lui, «la musique est une peinture au jour le jour». Aussi emprunte-t-il à l’argot ivoirien son terme Lolos [forte poitrine chez les femmes] pour nommer ‘’Lolos en Dollar’’, une de ses œuvres. Promouvoir la mode – style vestimentaire des Kinois, sinon la Sape [Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes], est chez son compatriote Pierre Bodo ce qu’il y a de plus expressive dans sa peinture (acrylique sur toile). Tel un hommage [non posthume] Jean-Pierre Mika, en trois portraits sur une même toile, présente les trois âges d’une vie : celle de Nelson Mandela. Tenue traditionnelle, costume veste et chemise pagne et pantalon, il retrace sur cette toile le style vestimentaire de Nelson Mandela – avec un brin d’humour.
Avec Bandoma, c’est un ordre nouveau tiré de la série New orders qu’il partage. Sur du papier, il colle des photos de mains, de pieds, des fleurs qui semblent s’agiter [dans les séries des tributs perdues – Lost tribe et Lucky dog] sur un corps dessiné dans l’encre de chine. Personnages anonymes, terrifiantes, Bandoma est dans l’irréel à faire perdre la tête [Losing mind – tirée de la série Lost tribe] où à infliger, au regard, une souffrance corporelle : sur un corps, il fixe des pointes dans une colonne vertébrale, dans les pieds, etc.
Bienvenue dans le monde technologique
Avec Pathy Tsindele et Monsengo Shula, le visiteur est plongé dans une autre sphère à donner le tournis ou à suivre son chemin à travers des câbles d’ordinateurs, de transformateurs et autres réseaux téléphoniques qui construisent une ville [ou un monde] où la technologique devient maître de soi. Un monde en plein essor technologique, comme l’indique Amani Bodo, dans ‘’Afrique en or’’.
Si ses personnages sont représentés comme des ‘’aliens’’ qui vivent une sorte de tourmente (les yeux sorties de l’orbite), Pathy Tsindele invite à voir le monde autrement. Ouverte au public depuis le 29 novembre 2013, l’exposition Kin-Badi fermera ses portes le 18 janvier 2014.
Koné Saydoo
Kura Shomali, Pierre Bodo, Amani Bodo, Steve Bandoma, Jean-Pierre Mika, Monsengo Shula et Pathy Tsindele exposent depuis le 29 novembre 2013 leurs œuvres qui seront décrochées après le 18 janvier 2014 – dernier jour de l’exposition. La Galerie Cécile Fakhoury qui présente à Abidjan leurs récents travaux a bénéficié de la collaboration de galerie Magnin-A, à Paris.
Regards sur des œuvres qui questionnent et décrivent l’ambiance de la scène artistique au Congo, précisément dans la capitale Kinshasa… Le ton [des couleurs] est donné par le jeune Kura Shomali qui était à Abidjan pour le vernissage [29 novembre]. Son œuvre ‘’Je tire le premier’’ qui accueille le visiteur est celle choisie par la galerie pour servir de visuel à l’exposition. Réalisé en 2011, ‘’Je tire le premier’’ peint un tableau optimiste de l’Afrique dans le concert des Nations. Tirer le premier, c’est aussi avoir son mot à dire. Cette Afrique d’espoir que Kura Shomali dessine dans un globe sous la forme d’une tête – coiffé d’un melon – sur un corps humain, semble être un personnage tiré d’un film western. Un gentleman flingueur, prêt à faire feu des deux pistolets que lui attribue le peintre. Ce «visage banal» mais traduisant un message est, de l’avis de Kura, une contemporanéité qu’il met en valeur dans son œuvre. «On a trop dessiné ce qui est réel», dit-il des codes classiques [occidentales] qui lui ont été enseignés aux Beaux arts dans son pays.
Son écriture, influencée de son quotidien kinois suit un travail de recherche, traduit-il, qui «se fait dans la dénonciation, sous forme humoristique, vulgaire, classique».
Entre autres, l’humour s’apprécie dans les traits stylisés au stylo roting de ‘’Capitaine crochet’’, un souvenir d’enfance – on en rit quand des crochets [croc en jambes] sont donnés à des amis d’enfance – mais ce crochet-obstacle est une réalité transposée dans la vie d’adulte, similaire aux coups bas et autres entraves dans la société, etc.
Ses œuvres, Kura Shomali les réalisent à l’aide de collage, gouache, poska, encre à dessin (sur papier canson, encre de chine, paillettes, aquarelle sur papier canson, stylo roting, etc.
Des thèmes qu’il aborde [amour, joie, espoir], la musique ou la mode n’échappe pas au regard du Congolais qu’il est. Pour lui, «la musique est une peinture au jour le jour». Aussi emprunte-t-il à l’argot ivoirien son terme Lolos [forte poitrine chez les femmes] pour nommer ‘’Lolos en Dollar’’, une de ses œuvres. Promouvoir la mode – style vestimentaire des Kinois, sinon la Sape [Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes], est chez son compatriote Pierre Bodo ce qu’il y a de plus expressive dans sa peinture (acrylique sur toile). Tel un hommage [non posthume] Jean-Pierre Mika, en trois portraits sur une même toile, présente les trois âges d’une vie : celle de Nelson Mandela. Tenue traditionnelle, costume veste et chemise pagne et pantalon, il retrace sur cette toile le style vestimentaire de Nelson Mandela – avec un brin d’humour.
Avec Bandoma, c’est un ordre nouveau tiré de la série New orders qu’il partage. Sur du papier, il colle des photos de mains, de pieds, des fleurs qui semblent s’agiter [dans les séries des tributs perdues – Lost tribe et Lucky dog] sur un corps dessiné dans l’encre de chine. Personnages anonymes, terrifiantes, Bandoma est dans l’irréel à faire perdre la tête [Losing mind – tirée de la série Lost tribe] où à infliger, au regard, une souffrance corporelle : sur un corps, il fixe des pointes dans une colonne vertébrale, dans les pieds, etc.
Bienvenue dans le monde technologique
Avec Pathy Tsindele et Monsengo Shula, le visiteur est plongé dans une autre sphère à donner le tournis ou à suivre son chemin à travers des câbles d’ordinateurs, de transformateurs et autres réseaux téléphoniques qui construisent une ville [ou un monde] où la technologique devient maître de soi. Un monde en plein essor technologique, comme l’indique Amani Bodo, dans ‘’Afrique en or’’.
Si ses personnages sont représentés comme des ‘’aliens’’ qui vivent une sorte de tourmente (les yeux sorties de l’orbite), Pathy Tsindele invite à voir le monde autrement. Ouverte au public depuis le 29 novembre 2013, l’exposition Kin-Badi fermera ses portes le 18 janvier 2014.
Koné Saydoo