On peut l’affirmer. Le processus de normalisation de la situation socio-politique en Côte d’Ivoire a opéré, ces dernières semaines, un virage à 180 degrés. Pouvoir et opposition ont enfin décidé de surmonter leurs incompréhensions en abordant courageusement sans calcul ( ?) les questions qui fâchent et qui, pendant longtemps, ont handicapé et paralysé le processus de réconciliation nationale. Fin du dialogue de sourds ? Entre pouvoir et opposition radicale, on parle enfin le même langage, celui de la paix. Avec un ton qui sied, l’apaisement. Les ultras des deux camps ont-ils été mis en congé politique ? Le Fpi de Pascal Affi N’guessan a-t-il changé ? Alors qu’il était reproché à l’ex-parti au pouvoir de toujours formuler des exigences et de faire de la surenchère politique là où l’on attendait de lui des gestes d’apaisement et conciliants en échos aux actes de décrispation que le président de la République Alassane Ouattara ne cessait de multiplier pour relancer le dialogue politique, le Fpi de Affi N’guessan vient d’envoyer un signal (fort ou timide, c’est selon) aux Ivoiriens.
Officiellement, une délégation de ce parti vient d’être envoyée au Ghana et au Togo pour convaincre les exilés pro-Gbagbo de rentrer au pays. Cette délégation n’est pas conduite par n’importe qui mais par deux personnalités de premier plan du Fpi : Les ministres Michel Amani N’guessan et Dano Djédjé, tous deux vice-présidents du Fpi. Ils ont été mandatés par Pascal Affi N’guessan lui-même : "Amani N’guessan et sa délégation vont rencontrer les refugiés du Ghana et du Togo pour parler essentiellement de leur retour".
Par le passé, c’est le régime Ouattara qui mandatait certains de ses ministres, Paul Koffi Koffi ou Hamed Bakayoko, pour aller convaincre les pro-Gbagbo en exil de rentrer. Aujourd’hui c’est le Fpi en tant que parti qui prend l’initiative. Or il est certain que si la situation politique ne s’est pas améliorée, si le Fpi n’avait pas reçu de gages suffisants et sérieux, il n’aurait jamais entrepris une telle démarche propio mutu. Il ne faut pas attendre du Fpi qu’il jette des fleurs à Ouattara. Nous sommes dans le champ politique et il faut avoir une lucidité qualifiée pour lire avec intelligence le sens des actes qui sont posés. Pour rappel, Marcel Gossio, ex-Dg du Port d’Abidjan, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires ivoiriennes. Il est rentré et il n’a pas été arrêté. De même que Dogou Alain, l’ex-ministre de la Défense de Gbagbo, qui a annoncé son retour pour ce mardi 21 janvier. Le Fpi en avait fait une exigence, il ne fallait pas que ses cadres, une fois rentrés d’exil, soient choppés à l’aéroport et conduits en prison.
Affi N’guessan souhaitait également le dégel des avoirs des cadres pro-Gbagbo et la libération de ceux qui sont encore détenus.
Au nom de la paix et de l’exigence de plus en plus pressante de la réconciliation, le pouvoir a fait des concessions de taille. Alassane Ouattara a mis de l’eau dans son vin, ses partisans ont remanié leur discours. Un nouveau vent d’apaisement souffle sur la Côte d’Ivoire. Pas de victoire d’un camp sur l’autre, personne ne s’est vu obliger de se coucher pour que l’autre lui marche dessus. Pas eu besoin d‘un médiateur extérieur pour que les Ivoiriens se parlent et avancent dans le règlement de leurs divergences. D’ailleurs, le Fpi ne fait plus de la présence d’un médiateur une exigence ou un préalable. Il parle de moins en moins également de ses fameux états généraux de la République.
AKWABA SAINT-CLAIR
Officiellement, une délégation de ce parti vient d’être envoyée au Ghana et au Togo pour convaincre les exilés pro-Gbagbo de rentrer au pays. Cette délégation n’est pas conduite par n’importe qui mais par deux personnalités de premier plan du Fpi : Les ministres Michel Amani N’guessan et Dano Djédjé, tous deux vice-présidents du Fpi. Ils ont été mandatés par Pascal Affi N’guessan lui-même : "Amani N’guessan et sa délégation vont rencontrer les refugiés du Ghana et du Togo pour parler essentiellement de leur retour".
Par le passé, c’est le régime Ouattara qui mandatait certains de ses ministres, Paul Koffi Koffi ou Hamed Bakayoko, pour aller convaincre les pro-Gbagbo en exil de rentrer. Aujourd’hui c’est le Fpi en tant que parti qui prend l’initiative. Or il est certain que si la situation politique ne s’est pas améliorée, si le Fpi n’avait pas reçu de gages suffisants et sérieux, il n’aurait jamais entrepris une telle démarche propio mutu. Il ne faut pas attendre du Fpi qu’il jette des fleurs à Ouattara. Nous sommes dans le champ politique et il faut avoir une lucidité qualifiée pour lire avec intelligence le sens des actes qui sont posés. Pour rappel, Marcel Gossio, ex-Dg du Port d’Abidjan, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires ivoiriennes. Il est rentré et il n’a pas été arrêté. De même que Dogou Alain, l’ex-ministre de la Défense de Gbagbo, qui a annoncé son retour pour ce mardi 21 janvier. Le Fpi en avait fait une exigence, il ne fallait pas que ses cadres, une fois rentrés d’exil, soient choppés à l’aéroport et conduits en prison.
Affi N’guessan souhaitait également le dégel des avoirs des cadres pro-Gbagbo et la libération de ceux qui sont encore détenus.
Au nom de la paix et de l’exigence de plus en plus pressante de la réconciliation, le pouvoir a fait des concessions de taille. Alassane Ouattara a mis de l’eau dans son vin, ses partisans ont remanié leur discours. Un nouveau vent d’apaisement souffle sur la Côte d’Ivoire. Pas de victoire d’un camp sur l’autre, personne ne s’est vu obliger de se coucher pour que l’autre lui marche dessus. Pas eu besoin d‘un médiateur extérieur pour que les Ivoiriens se parlent et avancent dans le règlement de leurs divergences. D’ailleurs, le Fpi ne fait plus de la présence d’un médiateur une exigence ou un préalable. Il parle de moins en moins également de ses fameux états généraux de la République.
AKWABA SAINT-CLAIR