Depuis quelques semaines, plusieurs locataires se plaignent de la hausse des loyers à Abidjan. Enquête sur une tendance inquiétante.
« À la fin du mois de novembre, mon propriétaire nous a convoqués à une réunion pour nous annoncer l’augmentation du loyer de 5000 FCfa, au motif que les services des impôts sont à ses trousses pour n’avoir pas déclaré le domicile. Et c’est pour payer le reliquat qu’il a décidé d’augmenter le loyer ». Cette information est de Marie-Louise, une locataire de maison à Cocody les IIPlateaux, derrière Sococé. Même son de cloche pour Aimée K. Cette autre locataire d’appartement dans la commune de Vridi-cité à Port-Bouët soutient que son propriétaire est allé jusqu’à ajouter la somme de 20. 000 F au loyer, le faisant passer de 60.000 à 80.000 F, pour une « chambre salon ». Ce, sans aucune explication. Cette dernière envisage de changer de lieu de résidence. A Angré, où B.N. loue une maison de deux pièces à 100.000 F, le proprio a décidé de porter désormais le loyer à 110.000 F. Mécontent, le locataire indique qu’il prend des dispositions en ce moment pour déménager. Depuis l’annonce de la hausse des salaires, le coût des loyers ne cesse de s’élever à Abidjan pour une raison ou pour une autre. Sanogo Yaya, secrétaire général de l’Union nationale des locataires de Côte d’Ivoire (Unaloci), note qu’il recueille à longueur de journée des plaintes d’augmentation de loyer. «A Anyama, l’un de nos membres nous a appelés pour signifier que le loyer était passé carrément de 15.000 à 30.000 F», témoigne-t-il. Roger M., agent immobilier au quartier « Pailler » à Adjamé est au courant du phénomène. Il a déjà été informé par un des propriétaires de maisons pour qui il travaille, de son intention de relever le coût de ses loyers. Pourquoi cette vague d’augmentation? Selon Souleymane Kanté, président de l’Union nationale des propriétaires de maisons baillées (Unapromab), les augmentations de loyers constatées en ce moment ne sont pas dues au prochain déblocage des salaires, mais plutôt à la cherté des matériaux utilisés pour la construction des maisons. « Si le matériau coûte cher sur le marché, il va s’en dire qu’il y aura des répercussions sur le coût du loyer », explique-t-il. Par ailleurs, le président de l’Unapromab salue l’initiative du gouvernement dans sa politique de construction des logements sociaux qui, selon lui, pourra contribuer à la réduction du coût des loyers. Car, dit-il, plus il y aura des logements sociaux, moins il y aura des demandes de location. Cependant, les locataires de maisons restent convaincus que le coût élevé des loyers est lié à la hausse des salaires. L’Unaloci avait déjà prévenu les autorités sur la question au cours d’une conférence de presse. « Nous savions que cela allait arriver, fait savoir Sanogo Yaya, le secrétaire général de l’Unaloci. Le loyer n’est pas comme un article de boutique qu’on peut décider d’augmenter à tout moment. Nous avons demandé au ministre de la Construction de prendre des dispositions afin d’éviter que le phénomène prenne de l’ampleur. Parce que tout va augmenter avec la hausse des salaires », fait-il observer. Selon lui, des discussions sont en cours avec les autorités sur la question. Et de son avisi, elles iront jusqu’à la prise d’une loi qui empêche les propriétaires de maisons d’augmenter le loyer de façon abusive.
DM (stagiaire)
« À la fin du mois de novembre, mon propriétaire nous a convoqués à une réunion pour nous annoncer l’augmentation du loyer de 5000 FCfa, au motif que les services des impôts sont à ses trousses pour n’avoir pas déclaré le domicile. Et c’est pour payer le reliquat qu’il a décidé d’augmenter le loyer ». Cette information est de Marie-Louise, une locataire de maison à Cocody les IIPlateaux, derrière Sococé. Même son de cloche pour Aimée K. Cette autre locataire d’appartement dans la commune de Vridi-cité à Port-Bouët soutient que son propriétaire est allé jusqu’à ajouter la somme de 20. 000 F au loyer, le faisant passer de 60.000 à 80.000 F, pour une « chambre salon ». Ce, sans aucune explication. Cette dernière envisage de changer de lieu de résidence. A Angré, où B.N. loue une maison de deux pièces à 100.000 F, le proprio a décidé de porter désormais le loyer à 110.000 F. Mécontent, le locataire indique qu’il prend des dispositions en ce moment pour déménager. Depuis l’annonce de la hausse des salaires, le coût des loyers ne cesse de s’élever à Abidjan pour une raison ou pour une autre. Sanogo Yaya, secrétaire général de l’Union nationale des locataires de Côte d’Ivoire (Unaloci), note qu’il recueille à longueur de journée des plaintes d’augmentation de loyer. «A Anyama, l’un de nos membres nous a appelés pour signifier que le loyer était passé carrément de 15.000 à 30.000 F», témoigne-t-il. Roger M., agent immobilier au quartier « Pailler » à Adjamé est au courant du phénomène. Il a déjà été informé par un des propriétaires de maisons pour qui il travaille, de son intention de relever le coût de ses loyers. Pourquoi cette vague d’augmentation? Selon Souleymane Kanté, président de l’Union nationale des propriétaires de maisons baillées (Unapromab), les augmentations de loyers constatées en ce moment ne sont pas dues au prochain déblocage des salaires, mais plutôt à la cherté des matériaux utilisés pour la construction des maisons. « Si le matériau coûte cher sur le marché, il va s’en dire qu’il y aura des répercussions sur le coût du loyer », explique-t-il. Par ailleurs, le président de l’Unapromab salue l’initiative du gouvernement dans sa politique de construction des logements sociaux qui, selon lui, pourra contribuer à la réduction du coût des loyers. Car, dit-il, plus il y aura des logements sociaux, moins il y aura des demandes de location. Cependant, les locataires de maisons restent convaincus que le coût élevé des loyers est lié à la hausse des salaires. L’Unaloci avait déjà prévenu les autorités sur la question au cours d’une conférence de presse. « Nous savions que cela allait arriver, fait savoir Sanogo Yaya, le secrétaire général de l’Unaloci. Le loyer n’est pas comme un article de boutique qu’on peut décider d’augmenter à tout moment. Nous avons demandé au ministre de la Construction de prendre des dispositions afin d’éviter que le phénomène prenne de l’ampleur. Parce que tout va augmenter avec la hausse des salaires », fait-il observer. Selon lui, des discussions sont en cours avec les autorités sur la question. Et de son avisi, elles iront jusqu’à la prise d’une loi qui empêche les propriétaires de maisons d’augmenter le loyer de façon abusive.
DM (stagiaire)