Le monde de la presse ivoirienne vient une fois encore d’être secoué par un scandale. Cette fois, il s’agit d’une affaire de corruption entre journalistes au profit d’un ministre du gouvernement du rigoureux président Alassane Ouattara en la personne de Kaba Nialé, ministre déléguée auprès du premier minitre en charge de l’économie et des finances. Les faits, M. Assalé Tiémoko, gérant de l’entreprise de presse, Société nouvelle d’édition de presse de Côte d’voire (SNECI) éditrice du bihebdomadaire L’éléphant DéchaÎné a invité le Conseil National de la Presse (CNP) à prendre des sanctions à l’encontre de MM. Traoré Moussa et Alafé Wakili, respectivement Président de l’Union nationale des joumalistes de Côte d’voire (UNJCI) et Gérant de l’entreprise de presse Socef-Ntic, entreprise éditrice du quotidien l’Intelligent d’Abidjan. Il accuse ces deux journalistes professionnels d’avoir tenté de le corrompre en lui proposant de l’argent afin qu’il épargne dans ses écrits, la Ministre déléguée auprès du Premier Ministre chargée de l’Economie et des Finances et son Ministère, suite au réaménagement technique intervenu au sein de son Ministère du fait de ses précédents écrits. Après avoir écouté les différentes parties, le Conseil a conclu en l’existence d’une tentative de corruption de fait. Son président Raphël Lakpé et son équipe n’ont pas hésité à sanctionner dans le seul but d’assainir le milieu de la presse. Ainsi, M. Alafé Wakili, identifié comme le principal commanditaire de cette tentative de corruption et le président de l’Unjci M. Traoré Moussa ont été sactionnés. Le Conseil a infligé à ces deux journalistes professionnels bien connus dans le milieu de la presse ivoirienne, une suspension d’une durée de six (6) mois pour chacun suivi du retrait de leurs cartes d’identité de journaliste professionnel. Même si certaines langues jugent cette sanction pas assez lourde, il faut dire que le Cnp s’inscrit dans son combat de rendre la presse crédible en Côte d’Ivoire. Cependant, plusieurs intérrogations restent sans réponse. Un observateur bien averti a fait remarquer que pour qu'il ait corruption, c’est qu’il y a forcément un corrupteur et un commanditaire. « Les corrupteurs ont eu leur punition et le supposé commanditaire ? », s’est il interrogé avant de conclure que les regards sont tournés maintenant vers le gouvernement et ses premiers responsables à savoir le président de la république Alassane Ouattara et son premier ministre Daniel Kablan Duncan qui ont décidé de faire de la bonne gouvernance la seconde dévise de toutes les structures tant étatiques que privées du pays. Un autre observateur fait savoir que « si les deux journalistes décident de corrompre leurs compères pour ménager un ministre, c'est que cette personnalité y est pour quelque chose. Il faut qu'elle s'explique » a-t-il insisté avant de conclure qu’il faut éviter de faire deux poids deux mesures dans cette affaire. Pour qu’il y ait équité et transparence dans ce scandale qui n’honore pas l’Etat tout entier de la Côte d’Ivoire, des têtes doivent encore tomber. Ainsi, Après Alafé Wakili et Traoré Moussa, à qui le tour ?
Jésus Marie Gottah
Jésus Marie Gottah