« Si on reste dans la logique de vouloir juger les gens, on n’ira nulle part. La justice des vainqueurs ne peut pas promouvoir la réconciliation nationale. Elle ne fait qu’attiser les rancœurs, les ressentiments, elle ne peut que produire de la frustration. Comment réconcilier en produisant la frustration ? C’est pourquoi nous disons qu’il faut sortir de cette logique de justice pénale pour la justice transitionnelle». Pascal Affi N’guessan, président du Front populaire ivoirien, confortablement installé hier dans le ‘’fauteuil blanc’’ du quotidien ‘’le Nouveau Réveil’’, a ainsi livré sa potion magique pour permettre à la Côte d’Ivoire de parvenir à la réconciliation entre ses filles et fils, après la crise postélectorale.
En effet, au cours des échanges de plus d’une heure d’horloge, le chef de la maison bleue a décortiqué l’actualité de son parti et du pays. Le processus de réconciliation nationale, la place des procès dans le processus de paix, le retour des exilés, les élections de 2015, la libération des prisonniers pro-Gbagbo et de Gbagbo lui-même, l’avenir du FPI… l’ex-Premier ministre a été très prolixe sur toutes ces questions. Selon lui, en optant pour la justice transitionnelle, le pays fera des prouesses dans le sens de la cohésion sociale, du rassemblement de ses citoyens et de la stabilité. «Il y a des criminels dans notre camp comme dans l’autre camp. Mais c’est un seul camp qui est poursuivi quand l’autre jouit de l’impunité. C’est une erreur de s’engager dans la voie de la justice pénale et de la justice internationale avec ces histoires de CPI. Nous proposons la justice transitionnelle, non pas pour ne pas qu’on sache la vérité. La vérité sera dite. Elle s’appuiera sur la repentance, la réparation des préjudices et le pardon. Il faut écouter tous le monde et amener les coupables à reconnaitre leur tort.
Les Etats généraux de la République
Et puis, au nom de la réconciliation, on accorde l’amnistie. Mais au moins l’opinion sait la réalité. Les victimes seront apaisées parce qu’on les aura attendu et que leurs bourreaux d’hier auront reconnu les faits et auront demandé pardon. Après, on peut maintenant ériger des règles pour ne pas que la crise se répète », a-t-il estimé concernant le processus de réconciliation nationale
Pour lui, cette proposition est un pan des états généraux de la République, qu’il réclame à cor et à cri depuis sa sortie de prison. En effet, le président du FPI a une fois de plus défendu ardemment son idée pour dit-il permettre à la Côte de fermer définitivement la parenthèse de crise pour s’orienter vers le développement et la paix. «Depuis la mort de Félix Houphouët-Boigny, on n’a plus travaillé dans ce pays. On a passé notre temps à nous battre. Je crois qu’il faut mettre fin aux coups d’Etat et aux rébellions. Le FPI n’est pas dans la logique de déstabilisation ni de guerre. Nous disons qu’il y a un temps pour tout. Soyons responsables car, il s’agit de l’avenir de notre pays. Aujourd’hui, nous sommes en discussions avec le gouvernement. Pour discuter, on n’a pas besoin de poser des préalables. S’il faut poser un préalable sur l’objet de la discussion, cela n’a pas de sens. Celui qui pose de préalables ne veut pas discuter (…) En Côte d’Ivoire, il faut faire preuve de responsabilité et de maturité. Parce que souvent, on veut se voiler la face parce qu’on a peur de la vérité. Il faut arrêter de nous fermer les yeux. En Côte d’Ivoire, on aime vivre dans le rêve. Moi, je dis qu’il faut affronter la vérité et l’histoire. Ne soyons pas lâches. C’est pourquoi nous proposons les états généraux de la République. Ce n’est pas pour embêter le gouvernement, ce n’est pas pour enflammer la situation, ce n’est pas pour faire la guerre. Au contraire, nous pensons que c’est un passage obligé pour que la Côte d’Ivoire s’en sorte. Si on les adopte, ce sera le premier signe de la réconciliation nationale. Il faut faire en sorte de décrisper la situation afin de travailler main dans la main pour faire avancer le pays. Notre génération a la lourde responsabilité de mettre fin aux violences », a-t-il longuement expliqué. Avant de plancher sur les relations entre Laurent Gbagbo et le FPI.
« Je voudrais préciser que depuis 2004, Laurent Gbagbo n’est plus à la tête du FPI. Ce que je peux dire, c’est que les hommes passent et les institutions restent et le pays reste. (…) C’est pourquoi, il ne faut pas réfléchir par rapport au peu de temps qu’on a à passer à la tête d’une institution. Il faut vous projeter dans la durée et dans l’avenir et agir dans ce sens. Quand on dit ça, ce n’est pas pour insulter quelqu’un. Car, c’est une réalité. Je crois qu’il faut avoir une approche naturelle des choses. Il ne faut pas compliquer ce qui est simple », a-t-il indiqué. Tout en décelant une sorte d’incohérence dans la démarche du gouvernement en ce qui concerne l’appel au retour des exilés.
Laurent Gbagbo et le FPI
Selon lui, au lieu de laisser planer l’épée de Damoclès sur la tête des uns et des autres, il faut créer un cadre formel pour favoriser le retour au bercail des tous les exilés. «La démarche du gouvernement n’inspire pas confiance. Et tant qu’il y aura la confusion, on dira qu’il n’y pas de volonté. Si on doit abandonner les poursuites, on les abandonne pour tous, y compris pour ceux qui sont en prisons depuis trois ans et on libère tout le monde et tout le monde rentre au pays», a-t-il indiqué.
Répondant la question de savoir si son parti est prêt pour les élections de 2015, le président du FPI a estimé qu’au delà du FPI, c’est la Côte d’Ivoire qui doit être prête à organiser des élections transparentes et crédibles. Or, à ses yeux, le pays a pris un grand retard relatif à cette question. «Nous devons d’abord nous assurer que la Côte d’Ivoire est prête à aller à des élections. Or, ce stade nous disons que la Côte d’Ivoire a accusé un grand retard par rapport à l’échéance de 2015. Parce que le travail à faire pour garantir des élections apaisées et crédibles en 2015 est immense. Aujourd’hui, les esprits sont encore dans les blocages.
Les élections de 2015
On n’a pas encore réglé ce problème qui est mental. Or, tant que cela n’est pas fait, on ne peut pas s’assoir pour construire les conditions objectives d’élections apaisées. Et c’est le gouvernement qui doit donner des signaux. Les dirigeants ont une grande responsabilité qu’ils sous-estiment en réalité. Et cela comporte de grands risques, s’il faut nous conduire à des élections bâclées avec tout ce que cela comporte. C’est inquiétant pour nous tous. Il faut qu’on se mobilise tous pour que les autorités étatiques comprennent que nous avons accusé un grand retard, qu’il faut mettre les bouchées doubles pour régler tous les problèmes. Donc nous serons prêts, mais il faut que la Côte d’Ivoire soit d’abord prête. Il faut faire le débat sur la recomposition de la CEI pour des élections justes et transparentes. C’est pourquoi nous demandons sincèrement que le dialogue avance », a-t-il souligné.
Lacina Ouattara
En effet, au cours des échanges de plus d’une heure d’horloge, le chef de la maison bleue a décortiqué l’actualité de son parti et du pays. Le processus de réconciliation nationale, la place des procès dans le processus de paix, le retour des exilés, les élections de 2015, la libération des prisonniers pro-Gbagbo et de Gbagbo lui-même, l’avenir du FPI… l’ex-Premier ministre a été très prolixe sur toutes ces questions. Selon lui, en optant pour la justice transitionnelle, le pays fera des prouesses dans le sens de la cohésion sociale, du rassemblement de ses citoyens et de la stabilité. «Il y a des criminels dans notre camp comme dans l’autre camp. Mais c’est un seul camp qui est poursuivi quand l’autre jouit de l’impunité. C’est une erreur de s’engager dans la voie de la justice pénale et de la justice internationale avec ces histoires de CPI. Nous proposons la justice transitionnelle, non pas pour ne pas qu’on sache la vérité. La vérité sera dite. Elle s’appuiera sur la repentance, la réparation des préjudices et le pardon. Il faut écouter tous le monde et amener les coupables à reconnaitre leur tort.
Les Etats généraux de la République
Et puis, au nom de la réconciliation, on accorde l’amnistie. Mais au moins l’opinion sait la réalité. Les victimes seront apaisées parce qu’on les aura attendu et que leurs bourreaux d’hier auront reconnu les faits et auront demandé pardon. Après, on peut maintenant ériger des règles pour ne pas que la crise se répète », a-t-il estimé concernant le processus de réconciliation nationale
Pour lui, cette proposition est un pan des états généraux de la République, qu’il réclame à cor et à cri depuis sa sortie de prison. En effet, le président du FPI a une fois de plus défendu ardemment son idée pour dit-il permettre à la Côte de fermer définitivement la parenthèse de crise pour s’orienter vers le développement et la paix. «Depuis la mort de Félix Houphouët-Boigny, on n’a plus travaillé dans ce pays. On a passé notre temps à nous battre. Je crois qu’il faut mettre fin aux coups d’Etat et aux rébellions. Le FPI n’est pas dans la logique de déstabilisation ni de guerre. Nous disons qu’il y a un temps pour tout. Soyons responsables car, il s’agit de l’avenir de notre pays. Aujourd’hui, nous sommes en discussions avec le gouvernement. Pour discuter, on n’a pas besoin de poser des préalables. S’il faut poser un préalable sur l’objet de la discussion, cela n’a pas de sens. Celui qui pose de préalables ne veut pas discuter (…) En Côte d’Ivoire, il faut faire preuve de responsabilité et de maturité. Parce que souvent, on veut se voiler la face parce qu’on a peur de la vérité. Il faut arrêter de nous fermer les yeux. En Côte d’Ivoire, on aime vivre dans le rêve. Moi, je dis qu’il faut affronter la vérité et l’histoire. Ne soyons pas lâches. C’est pourquoi nous proposons les états généraux de la République. Ce n’est pas pour embêter le gouvernement, ce n’est pas pour enflammer la situation, ce n’est pas pour faire la guerre. Au contraire, nous pensons que c’est un passage obligé pour que la Côte d’Ivoire s’en sorte. Si on les adopte, ce sera le premier signe de la réconciliation nationale. Il faut faire en sorte de décrisper la situation afin de travailler main dans la main pour faire avancer le pays. Notre génération a la lourde responsabilité de mettre fin aux violences », a-t-il longuement expliqué. Avant de plancher sur les relations entre Laurent Gbagbo et le FPI.
« Je voudrais préciser que depuis 2004, Laurent Gbagbo n’est plus à la tête du FPI. Ce que je peux dire, c’est que les hommes passent et les institutions restent et le pays reste. (…) C’est pourquoi, il ne faut pas réfléchir par rapport au peu de temps qu’on a à passer à la tête d’une institution. Il faut vous projeter dans la durée et dans l’avenir et agir dans ce sens. Quand on dit ça, ce n’est pas pour insulter quelqu’un. Car, c’est une réalité. Je crois qu’il faut avoir une approche naturelle des choses. Il ne faut pas compliquer ce qui est simple », a-t-il indiqué. Tout en décelant une sorte d’incohérence dans la démarche du gouvernement en ce qui concerne l’appel au retour des exilés.
Laurent Gbagbo et le FPI
Selon lui, au lieu de laisser planer l’épée de Damoclès sur la tête des uns et des autres, il faut créer un cadre formel pour favoriser le retour au bercail des tous les exilés. «La démarche du gouvernement n’inspire pas confiance. Et tant qu’il y aura la confusion, on dira qu’il n’y pas de volonté. Si on doit abandonner les poursuites, on les abandonne pour tous, y compris pour ceux qui sont en prisons depuis trois ans et on libère tout le monde et tout le monde rentre au pays», a-t-il indiqué.
Répondant la question de savoir si son parti est prêt pour les élections de 2015, le président du FPI a estimé qu’au delà du FPI, c’est la Côte d’Ivoire qui doit être prête à organiser des élections transparentes et crédibles. Or, à ses yeux, le pays a pris un grand retard relatif à cette question. «Nous devons d’abord nous assurer que la Côte d’Ivoire est prête à aller à des élections. Or, ce stade nous disons que la Côte d’Ivoire a accusé un grand retard par rapport à l’échéance de 2015. Parce que le travail à faire pour garantir des élections apaisées et crédibles en 2015 est immense. Aujourd’hui, les esprits sont encore dans les blocages.
Les élections de 2015
On n’a pas encore réglé ce problème qui est mental. Or, tant que cela n’est pas fait, on ne peut pas s’assoir pour construire les conditions objectives d’élections apaisées. Et c’est le gouvernement qui doit donner des signaux. Les dirigeants ont une grande responsabilité qu’ils sous-estiment en réalité. Et cela comporte de grands risques, s’il faut nous conduire à des élections bâclées avec tout ce que cela comporte. C’est inquiétant pour nous tous. Il faut qu’on se mobilise tous pour que les autorités étatiques comprennent que nous avons accusé un grand retard, qu’il faut mettre les bouchées doubles pour régler tous les problèmes. Donc nous serons prêts, mais il faut que la Côte d’Ivoire soit d’abord prête. Il faut faire le débat sur la recomposition de la CEI pour des élections justes et transparentes. C’est pourquoi nous demandons sincèrement que le dialogue avance », a-t-il souligné.
Lacina Ouattara