On est pris par moment de saisissement devant les propos du patron du parti de Laurent Gbagbo. Tellement ils paraissent parfois difformes et aux antipodes de la réalité quotidienne. Invité du quotidien Le Nouveau Réveil, le mercredi dernier, Pascal Affi N’guessan a encore donné dans la surenchère et même dans l’inconséquence. Malgré les gros efforts du gouvernement pour conforter l’élan de décrispation et de cohésion sociale, en prenant des mesures et en posant des actes dans le sens de l’apaisement, Affi et les siens disent ne pas voir ni croire à cette réalité pourtant tangible. « Pour le retour des exilés, le gouvernement est incohérent, tout comme pour le dégel des avoirs, il n’inspire pas confiance » a laissé entendre le président du Front Populaire Ivoirien. Or à la vérité les exilés rentrent au quotidien au bercail par flux intempestif, la dernière en date est le retour de Marcel Gossio, le « sponsor à titrer » des jeunes patriotes qui ont semé la désolation dans les familles. Les avoirs des pro-Gbagbo camouflés dans les banques suisses, tout comme en Côte d’Ivoire et dans la sous région, sont progressivement en train d’être dégelés. Toutes les préoccupations sur plate revendicative du FPI connaissent pour certain un début de traitement et d’autres le gouvernement a donné des gages formels pour leur résolution. Entre autres, la libération des détenus de la crise postélectorale, la recomposition de la CEI, la révision de la liste électorale, le découpage électorale, le foncier rural, le statut de l’opposition. Malgré toutes les efforts du gouvernement le natif de Bongouanou qui a toute ses sorties n’a qu’injure à proférer continue de multiplier et formuler ses exigences. A la tribune du Nouveau Réveil, Affi a encore agité son chiffon rouge des états généraux. Il a rabâché les oreilles avec son concept qu’il veut tant novateur que porteur d’une solution, définitive à tous les problèmes de la Côte d’Ivoire. « Les états généraux de la République : le seul et unique moyen par lequel les Ivoiriens cesseront de désespérer de la dégradation continue de leurs conditions de vie ; de l’accroissement du chômage, celui des jeunes en particulier ; de la généralisation de la pauvreté ; des licenciements massifs, de l’épuration de l’administration publique au nom de la politique de rattrapage ; de l’érosion du pouvoir d’achat des ménages dont la grande majorité aujourd’hui à un repas par jour». Affi présente son sésame comme une véritable panacée qui d’un trait résoudra tous les problèmes des Ivoiriens. Or tout le monde l’aura compris sa trouvaille n’est rien d’autre qu’une foire d’empoignes qui ne peut rien apporter à la marche actuelle de la Côte d’Ivoire.
Moussa Keita
Moussa Keita