Dans le cadre de ces conférences-débats, le Programme d’appui stratégique à la recherche scientifique en Côte d’Ivoire (PASRES) a permis le jeudi 6 février 2014 au Pr. Ignace Biaka Zasséli de plancher sur le thème « Cybercriminalité : La crise de l’éducation ». L’évènement s’est déroulé à l’amphithéâtre de l’Ecole normale Supérieure.
C’est le Dr. Sangaré Yaya, Secrétaire exécutif du PASRES qui a donné l’objectif de la cérémonie. Selon lui, son institut initie ces conférences périodiques dans la perspective de promouvoir et vulgariser la recherche scientifique autour de thématiques qui intéressent le pays. Il s’agit donc, autour de ce thème, d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’intégrer la lutte contre la cybercriminalité dans les objectifs prioritaires de la politique de l’éducation dans le pays. Pour en revenir à la conférence, le professeur Biaka Zasséli dans une démarche stratifiée à tout d’abord défini les thèmes abordés. Il a indiqué le terme « cyber » vient de la racine grecque qui signifie tenir le gouvernail. Il est ici question d’un espace virtuel dont la maitrise permet de dominer le monde réel. D’où le fait que les grandes puissances se préparent à travers de grands programmes de cyber- attaque ou cyber-défense à faire face aux éventualités à venir. Définissant la crise, le conférencier a parlé « d’un état hippocratique et clinique qui dépeint un malaise à plus ou moins long terme ». Ainsi pour lui, parce que l’école ne fixe plus les adolescents (12-18 ans), âge concernant la majorité des ‘’brouteurs’’, ceux-ci trouvent dans la cybercriminalité, un modèle capable de leur apporter ce que ne peut plus leur apporter le système éducatif classique : une assurance sur l’avenir. Le professeur Biaka Zasseli a indiqué l’origine de ce phénomène en Côte d’Ivoire. Ce sont deux situations presque parallèles qui sont à la base du broutage en Côte d’Ivoire. On a eu d’abord l’apparition des cybercriminels venus du Nigeria d’où les lois répressifs les avaient chassés. Ces Nigérians, parce que ne parlant pas le français, ont eu besoin des Ivoiriens et les ont initiés par là même, aux différentes arnaques sur Internet. Autre phénomène arrivé juste un peu plus tard du coupé-décalé. Ces artistes distillant une philosophie où il est question d’arnaque (sur les cartes de crédits en Europe) et de fuite sur la Côte d’Ivoire pour faire « le boucan ». Selon le conférencier, tout ce bazar a suscité chez ces jeunes, des pratiques déviantes. Et de citer des exemples. « Novembre 2012 à Bonoua un adolescent de 17 ans tue un enfant de 5 ans pour lui boire son sang et lui manger le foie. Son ‘’Zamou (féticheur)’’ le lui avait exigé s’il voulait que son ‘’mougou (l’arnaqué) s’exécute dans de brefs délais. Deux semaines plus tard, un autre adolescent dans la même ville tue un enfant qui revenait de l’école pour les mêmes raisons », souligne le conférencier. Il a aussi parlé des légendes nées de ce phénomène. Et de citer pêle-mêle des jeunes comme ‘’sans monnaie’’ qui fut un brouteur reconnu comme ne réclamant jamais sa monnaie quelque soit le gros billet donné e quelque soit le prix de la marchandise. Le conférencier a aussi cité ‘’coco le riche’’, un autre brouteur de moins de 20 ans qui avait commis des arnaques sur le net à hauteur de plusieurs dizaines de millions de FCFA. « Malheureusement, ces deux modèles sont morts de façon tragique dans la fleur de l’âge, renforçant même leur légende » a indiqué Pr. Biaka Zasséli. Pour lui, il serait illusoire de penser qu’on pourra annihiler cette pratique. A son avis, on peut la freiner en investissant dans l’école afin de la rendre à nouveau attractive. « L’éducation est un puissant vecteur de valeurs. Il serait dans l’avantage des autorités d’en faire leur point d’encrage pour lutter contre la cybercriminalité et réduire ses effets négatifs », pense Biaka Zasséli.
Olivier Guédé
C’est le Dr. Sangaré Yaya, Secrétaire exécutif du PASRES qui a donné l’objectif de la cérémonie. Selon lui, son institut initie ces conférences périodiques dans la perspective de promouvoir et vulgariser la recherche scientifique autour de thématiques qui intéressent le pays. Il s’agit donc, autour de ce thème, d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’intégrer la lutte contre la cybercriminalité dans les objectifs prioritaires de la politique de l’éducation dans le pays. Pour en revenir à la conférence, le professeur Biaka Zasséli dans une démarche stratifiée à tout d’abord défini les thèmes abordés. Il a indiqué le terme « cyber » vient de la racine grecque qui signifie tenir le gouvernail. Il est ici question d’un espace virtuel dont la maitrise permet de dominer le monde réel. D’où le fait que les grandes puissances se préparent à travers de grands programmes de cyber- attaque ou cyber-défense à faire face aux éventualités à venir. Définissant la crise, le conférencier a parlé « d’un état hippocratique et clinique qui dépeint un malaise à plus ou moins long terme ». Ainsi pour lui, parce que l’école ne fixe plus les adolescents (12-18 ans), âge concernant la majorité des ‘’brouteurs’’, ceux-ci trouvent dans la cybercriminalité, un modèle capable de leur apporter ce que ne peut plus leur apporter le système éducatif classique : une assurance sur l’avenir. Le professeur Biaka Zasseli a indiqué l’origine de ce phénomène en Côte d’Ivoire. Ce sont deux situations presque parallèles qui sont à la base du broutage en Côte d’Ivoire. On a eu d’abord l’apparition des cybercriminels venus du Nigeria d’où les lois répressifs les avaient chassés. Ces Nigérians, parce que ne parlant pas le français, ont eu besoin des Ivoiriens et les ont initiés par là même, aux différentes arnaques sur Internet. Autre phénomène arrivé juste un peu plus tard du coupé-décalé. Ces artistes distillant une philosophie où il est question d’arnaque (sur les cartes de crédits en Europe) et de fuite sur la Côte d’Ivoire pour faire « le boucan ». Selon le conférencier, tout ce bazar a suscité chez ces jeunes, des pratiques déviantes. Et de citer des exemples. « Novembre 2012 à Bonoua un adolescent de 17 ans tue un enfant de 5 ans pour lui boire son sang et lui manger le foie. Son ‘’Zamou (féticheur)’’ le lui avait exigé s’il voulait que son ‘’mougou (l’arnaqué) s’exécute dans de brefs délais. Deux semaines plus tard, un autre adolescent dans la même ville tue un enfant qui revenait de l’école pour les mêmes raisons », souligne le conférencier. Il a aussi parlé des légendes nées de ce phénomène. Et de citer pêle-mêle des jeunes comme ‘’sans monnaie’’ qui fut un brouteur reconnu comme ne réclamant jamais sa monnaie quelque soit le gros billet donné e quelque soit le prix de la marchandise. Le conférencier a aussi cité ‘’coco le riche’’, un autre brouteur de moins de 20 ans qui avait commis des arnaques sur le net à hauteur de plusieurs dizaines de millions de FCFA. « Malheureusement, ces deux modèles sont morts de façon tragique dans la fleur de l’âge, renforçant même leur légende » a indiqué Pr. Biaka Zasséli. Pour lui, il serait illusoire de penser qu’on pourra annihiler cette pratique. A son avis, on peut la freiner en investissant dans l’école afin de la rendre à nouveau attractive. « L’éducation est un puissant vecteur de valeurs. Il serait dans l’avantage des autorités d’en faire leur point d’encrage pour lutter contre la cybercriminalité et réduire ses effets négatifs », pense Biaka Zasséli.
Olivier Guédé