1er Festival international des balafons : Le combat de Ba Banga pour un instrument peu ordinaire

C’est un événement qui va assurément faire tâche d’huile. Abidjan accueillera du 22 au 28 février prochain, la toute première édition du festival international des balafons, dénommé « FestiBalafons ». L’idée est née de l’imagination de Ba Banga Nyeck, créateur du balafon chromatique, qui poursuit un objectif précis : créer une industrie culturelle autour du balafon en Côte d’Ivoire, en renforçant les compétences professionnelles liées à cet instrument musical populaire. « En proposant des programmes de formation sur la conception, la fabrication, le jeu et la commercialisation des xylophones ‘’traditionnels’’ et des balafons diatoniques et chromatiques ‘’modernes’’, le projet maximise le riche potentiel de cette industrie culturelle et stimule partage des connaissances et la communication » explique Ba Banga Nyeck, responsable du Groupe Ba Banga Nyeck, une ONG ivoirienne qui pilote ce festival. Selon lui, cette initiative contribue à la mise en œuvre de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles 2005 de l’Unesco. Elle s’inscrit surtout dans le cadre de la restitution des travaux et du suivi viable du projet « Amorce de création d’une industrie culturelle autour des balafons en Côte d’Ivoire », financé en grande partie par le Fond international de la Diversité culturelle (BIDC), de l’Unesco. « Le festival vient contribuer à la promotion d’une part de la Côte d’ivoire culturelle, et d’autre part à l’émergence d’un secteur d’activité sur le plan musical et culturel, la professionnalisation des métiers autour des balafons en Côte d’Ivoire », insiste Ba Banga Nyeck. A terme, il veut publier un livre et créer un site internet qui présenteront les balafons et les méthodes de formation propres à cet instrument. En attendant, Ba Banga prépare activement ce 1er FestiBalafons, qui représente, pour lui et sa structure, un défi majeur. Et la manifestation s’articulera autour d’une série d’activités. Ainsi, du 22 au 23 février, il y aura un atelier de balafon pour les enfants de la ville historique de Grand-Bassam. Il s’agira donc de les familiariser avec les différentes facettes du xylophone africain. Ensuite, du 24 au 28 février, cette fois, à l’Hôtel de la Culture, précisément au Musée de Cocody, le public découvrira une exposition de photographies et instruments, notamment les différents types de balafons fabriqués. Entre-temps, le 26 février, toujours à l’hôtel de la Culture de Cocody, le Pr Lou Bamba, secrétaire général de la Commission Nationale de l’Unesco, assisté de Mme Valérie Oka du ministère de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, animera une conférence sur la convention 2005 de l’Unesco. La dernière articulation de ce festival sera les prestations des groupes de balafons retenus, et le spectacle de restitution des travaux en présence d’un jury scientifique, toujours à l’hôtel de la Culture de Cocody. Et le casting ne manque de gueule, puisqu’il réunit les meilleures formations qui manient le balafon, entre autres : Djarabikan, Yakomin, Keibafone, Kankele, KBL (qui viendra de Bouaké), Bologon (Boundiali), et naturellement Ba Banga Nyeck, sans oublier les participants à la session de formation des formateurs…

Pour rappel, ce 1er FestiBalafons, qui bénéficie de l’appui du Goethe-Institut Côte d’Ivoire et du bureau Unesco d’Abidjan, est placé sous le parrainage de M. Maurice Bandaman, ministre de la Culture et de la Francophonie.

Y. Sangaré