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Politique Publié le vendredi 14 février 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Joseph Martial Ahipeaud (Président de l’Udl) : ‘’La plus grande qualité que le meilleur homme politique ivoirien devrait avoir, c’est la crainte de Dieu’’

Joseph Martial Ahipeaud, qui fut le tout premier secrétaire général de la Fesci a déclaré sa candidature à la présidentielle de 2015. Dans cette interview, il parle de son projet et jette surtout un regard critique sur la vie politique nationale.

Avec l’Udl vous envisagez de vous présenter à la présidentielle de 2015. Pensez-vous avoir choisi le bon moment pour vous lancer dans la course ?

Dr MJ Ahipeaud : Depuis le 11 avril 2011, la Côte d’Ivoire est rentrée dans un contexte particulier fait de confrontations ponctuelles, de violences accrues dans les villes et villages, résultats de la crise politico-militaire et de la crise postélectorale. Depuis lors, nous avons fait le constat que la stratégie de la belligérance permanente s’est imposée. Alors que nous croyions à une décrispation avec le retour des exilés et la libération de nombre de frères emprisonnés, les discours nous font craindre que nous risquions une nouvelle confrontation. Notre candidature entend principalement mettre un terme à la bipolarisation sur l’échiquier nationale et surtout faire engager les débats de fond. Elle est donc salutaire puisqu’elle impose une nouvelle lecture de la dynamique politique. Nous pensons qu’il ne faut pas attendre une exacerbation des tensions entre les fratries des héritiers guerriers pour déplorer un nouveau pogrom (faire d’une race une cible a détruire) avec un coefficient plus fort, avant d’agir. Nous souhaitons mettre un terme à cela.

Aujourd’hui la Côte d’Ivoire est partagée entre deux tendances : pro-Gbagbo et pro-Ouattara. Pensez-vous pouvoir échapper à ce clivage pour vous frayer un chemin à vous ?

Notre position historique depuis 1990 parle pour nous. Mieux, je voudrais rappeler qu’en ma qualité de secrétaire général de la Fesci, j’ai su faire la différence entre le politique et le syndical en gardant ma liberté d’action vis-à-vis des politiques. C’est ce qui a fait la force du temps de notre leadership. Je pense honnêtement être parmi les cadres politiques ivoiriens à ne pas être épinglés comme pro de qui que ce soit.
De plus il faut arrêter de voir la vie d’une nation comme un tournoi de football où deux équipes s’affrontent à la finale. Non ! Nous ne voulons plus une Côte d’Ivoire partagée ou bipolaire. Nous rêvons d’une Côte d’ivoire rassemblée autour de ses idéaux et de la ligne dont elle s’est dotée, une Côte d’Ivoire unie.

Ces arguments suffisent-ils pour convaincre ?

Je reste convaincu, comme une frange importante d’ivoiriens, que la nation s’est éloignée de son passé, que son présent est hideux et que son avenir problématique. Et pourtant, cette population observe les gérants d’un système corrompu dans lequel ils ne se reconnaissent pas sans mot dire. Et Dieu seul sait leur douleur. Ils cherchent et espèrent en une meilleure voie et cherchent leur porte-voix. Eh bien c’est avec ces ivoiriens que nous entendons frayer ensemble un chemin. Il s’agit donc de ligne politique, d’une vision, d’une espérance.

Qu’y a-t-il à changer selon vous dans la gestion actuelle de la Côte d’Ivoire pour parler de votre projet de société ?

Nous avons fait le rêve d’une société de démocratie intégrale en prenant la rue le 19 février 1990. Mais un quart de siècle plus tard, nous faisons l’amer constat que les héritiers du parti unique ont instrumentalisé le système pluraliste pour le discréditer totalement à telle enseigne que pour nombre de nos compatriotes, les problèmes de la nation vienne du multipartisme. Dans cette perspective, les forces conservatrices que Memel Foté qualifiaient ainsi parce qu’elles voyaient en la démocratie une catastrophe sociale, ont réussi leur pari : faire dégoûter la politique aux masses pour en être les seuls qui s’en servent. C’est là un combat titanesque d’autant plus que les masses, fragilisées par la pauvreté et manipulées par le tribalisme, ne peuvent que se tourner vers ceux qui pillent le surplus de la nation pour leurs propres intérêts. Alors le seul schéma qui reste valable est celui de la pérestroïka soviétique de Gorbatchev, c’est-à-dire, prendre le pouvoir politique pour engager les réformes et ainsi mettre un terme à la 2ème république, celle de la guerre, des peurs, de la pauvreté, de l’instrumentalisation des religions, de rattrapage ethnique et donc, de la désespérance. On ne peut plus faire une lutte par procuration en pensant que les aînés feront ce que nous pensons être juste.

Le pouvoir actuel brandit des chiffres et des réalisations pour montrer que la Côte d’Ivoire est dans la bonne gouvernance et sur la voie de l’émergence. Certains prédisent même un 2e miracle économique ivoirien. Comment le candidat Ahipeaud compte-t-il contrecarrer cet argument qui préfigure déjà la campagne d’Alassane Ouattara ?

La croissance économique ne se mesure pas à la grosseur des avions qui atterrissent mais par l’amélioration des conditions de vie des populations. Les jeunes sans emplois depuis des années apprécieront ce discours de la croissance sans eux ou alors derrière leurs cabines téléphoniques, des maîtrises ou BTS en poche ! Les tares du système du parti unique s’amplifient avec l’Etat devenu une vache à traire et un bradeur du sous-sol que le Président Félix Houphouët-Boigny a préféré garder pour les générations futures. A-t-on fini l’exploitation du sol pour faire du sous-sol le moteur de la croissance et penser que nous faisons du développement ? D’ailleurs, l’exploitation minière n’a pas d’effet d’entraînement, encore moins de la valeur ajoutée sur la main-d’œuvre par exemple comme on l’aurait espéré avec l’industrie. Les grands travaux que nous avons en ce moment sont une continuité des 12 éléphants d’Afrique de Bédié. Alors la question reste de savoir qu’est-ce qu’il y a de nouveau au bord de la Lagune Ebrié ? Le miracle en question ne concerne pas les opérateurs ivoiriens, encore moins les classes laborieuses ou les classes moyennes. L’argent de la croissance, financée par un nouvel endettement et non une impulsion des investissements directs des fonds privés dans l’économie, est loin de profiter au capital national, donc à la capacité locale.

Vous remettez donc en cause l’émergence pour 2020 ?

Non ! Nous récusons même ce concept puisqu’à la veille de la crise économique et sociale de 1978, la Côte d’Ivoire avait largement émergé et s’apprêtait en fait à décoller comme l’économiste américain Rostow le conceptualisa dans sa théorie économique du développement. C’est l’incurie du système du parti unique qui a contribué à la destruction totale de l’épargne nationale qui devrait financer le décollage. Depuis, la corruption s’est amplifiée et étouffe entièrement le système lui-même. L’ultranationalisme et le tribalisme obtus ne sont que les conséquences politiques des contradictions internes au système. Il ne peut pas y avoir ni décollage, encore moins émergence dans un tel contexte systémique.

La réconciliation nationale, la détention de Laurent Gbagbo à La Haye, la question des exilés et déplacés de guerre, la politique économique actuelle de la Côte d’Ivoire. Sur ces différents sujets de la vie nationale le candidat déclaré a-t-il une opinion claire ?

Sur la crise, nous avons clairement dit que c’est un système de gestion anti-démocratique et néo-patrimonial qui explique la dérive. Dans le même contexte, trois pouvoirs successifs en deux républiques, ont eu le même comportement. Alors il ne faut pas privilégier la lecture personnelle des causes de la crise mais en faire une analyse extensive. C’est de cette manière que nous pouvons comprendre, en reconnaissant ses propres limites et dérives, qu’il ne faut ni rejeter la faute sur des individus, mais remettre en cause le système, ni penser y mettre un terme par une approche purement judiciaire. La crise est avant tout celle du système hybride qui intègre les caractéristiques externes du pluralisme mais est régi principalement par le mode de fonctionnement et la psychologie primitive propre au parti unique. Il importe donc d’en tirer les conséquences politiques et de faire en sorte que les composantes de la nation se retrouvent pour jeter les bases durables de la 3ème république.

Donc la libération des prisonniers, y compris de Laurent Gbagbo ?

Dans un contexte de débat de fond sur ce qui s’est passé effectivement pour que la vérité soit sue et une admission par chacun de sa part de responsabilité dans la crise, il n’y aura plus de raison de garder le Président Gbagbo en prison. Bien au contraire, il serait souhaitable qu’il soit associé à ce processus de guérison collective. Sinon comment comprendre que les prisonniers soient libérés et que leur leader, le Président Gbagbo, soit dans les liens de la détention et croire qu’il n’a aucun impact sur l’évolution interne de la vie politique ? Le RDR ou le PDCI pourrait-il faire fi de Ouattara ou de Bédié si ceux-ci étaient en prison pour dire qu’ils feraient comme si leurs mentors n’existaient pas ? Voilà les questions que nous nous posons et qui nous conduisent à encourager le gouvernement à aller plus loin dans la recherche du dialogue pour jeter les bases d’une vraie réconciliation en abordant les vraies causes et effets de la crise ivoirienne pour en sortir des solutions idoines et durables. On mettrait ainsi un terme à la stratégie de la belligérance permanente qui a pris ses quartiers dans le cœur de la république.

Vous semblez vous aligner sur la position du FPI qui demande des Etats Généraux de la République ?

L’Alliance pour le Changement Démocratique, ACD, que nous avons créée avec huit autres partis veut, dans le Cadre Permanent de Dialogue, le CPD, que cinq principaux points trouvent une réponse : le recensement de la population, les listes électorales, la sécurisation des élections, le statut des partis politiques et enfin la question des média d’Etat embrigadés comme sous un régime soviétique. Si le gouvernement accepte d’y ajouter les causes de la crise et la responsabilité de chaque acteur, nous aurons ici un espace de débat de fond pour le futur. C’est vous dire que ce n’est pas le vocable qui compte mais l’ordre du jour du cadre dans lequel se passe la discussion.

Que pensez-vous du destin (ou du sort) qui est celui de la Fesci aujourd’hui, un mouvement pratiquement en déclin après l’apogée des années 90 / 2000 ?

Dr MJA : A chaque génération d’identifier sa lutte pour la mener ou la trahir, voilà ce que Frantz Fanon nous a laissé comme testament. Houphouët-Boigny a conduit la génération de William Ponty dans le combat de la libération nationale et s’est appuyé sur celles de l’aventure 46, de la Feanf et accessoirement de l’Uneci et du Meeci pour bâtir une nation. De 1946 à 1993, son règne a bloqué la succession des générations au pouvoir et conduit à la défaillance du système et des hommes. Ma génération de la Fesci a permis la libération de la parole. Celle qui a suivi a été instrumentalisée dans le contexte d’une lutte à mort entre les diadoques héritiers. Les dérives sont à mettre sur le contexte tout en ne réduisant pas la responsabilité individuelle. Nous avons aidé par le passé à régler la guerre sanglante des machettes. Il est possible de continuer notre combat de la liberté, de la dignité, de l’intégrité et de la compétence. A nous de le savoir et de vouloir le poursuivre, en toute indépendance de pensée et d’être. Que Mian Augustin organise le congrès avec le soutient des aînés pour que la Fesci fasse son autocritique, sa repentance et sa relance structurelle. Et nous sommes prêts, les anciens, à l’y aider. Si après cela on nous parle de déclin, alors j’aviserai. Mais un esprit ne meurt jamais, avait-on coutume de dire !

Que direz-vous à ceux qui vous reprocheront d’avoir pris fait et cause pour le régime militaire donc pour la voie des armes avec le soutien au général Guéi ?

Dieu ait pitié de nous ! Je veux voir en face de moi ceux qui me feront ce reproche pour leur donner ma réponse en deux points. D’abord, il est faux de dire que j’ai pris fait et cause pour le régime militaire puisque je n’ai jamais servi comme membre de quelques instances du CNSP. J’ai été appelé à la rescousse pour gérer la guerre sanglante des machettes. Et j’ai réussi à apaiser le campus et la guerre a cessé depuis lors. C’est ça qui est la vérité. Ensuite, j’ai soutenu le candidat Guéi qui savait, de sa position, qu’on était dans la tourmente avec la guerre totale entre les factions du CNSP. Pour ma part, j’avais aussi tenté une conciliation, longtemps avant Accra, Marcoussis et autres, entre Ouattara et Gbagbo. J’ai échoué. J’ai sincèrement pensé que la candidature de Guéi donnerait du temps aux deux leaders pour discuter et trouver une solution. J’ai là encore eu tort. La crise postélectorale est là pour nous convaincre tous que nous autres avions eu tort d’avoir eu raison plus tôt. Malheureusement, les milliers de morts et les victimes des atrocités apprécieront, de là où ils sont, les reproches que me font ceux qui ont survécu. La bible déclare que ce n’est pas dans la tombe qu’on loue son Seigneur. Ces morts auraient voulu vivre comme ceux qui font des reproches à ceux qui ont voulu éviter la guerre. Sachons apprécier le mal que nous avons fait à cette nation pour nous repentir en lieu et place de s’ériger en moralisateur !

Le dimanche 9 février 2014 le peuple de Côte d'Ivoire apprenait que le Président de la République a subi avec succès une opération de la sciatique à Paris. Comment avez-vous apprécié cette information ? Est-ce un acte de transparence ou une obligation morale de lever le voile sur l'état de santé du chef de l'Etat ?

Avant toute chose, je tiens à saluer les chirurgiens qui ont fait un travail remarquable. Je souhaite aussi un prompt rétablissement au Président de la république. Je souhaite que les Ivoiriens le garde dans leur prière. Cela dit, nous avons tous suivi les événements se dérouler en temps réel. Une fuite organisée sur les réseaux sociaux a forcé la main aux autorités ivoiriennes. En réalité, le gouvernement a réagi promptement pour éviter trop de spéculations tendancieuses. Je ne crois pas du tout à un changement de culture politique de la part de nos dirigeants cela est une alerte qui devrait leur faire comprendre que le monde actuel est complètement différent de celui du Président Houphouët-Boigny. Il importe d'en tirer les conclusions pour gouverner autrement le pays.


Pour vous est-ce une porte ouverte à toutes les supputations y compris la question de l'éligibilité au regard de l'article 35 qui traite aussi de l'état de santé du candidat à l'élection présidentielle ?

Pour ce qui est de la question de l'éligibilité, le volet médical est de la compétence des médecins commis en la matière. Ce qui a cependant attiré l'attention de notre parti, c'est la vacance du pouvoir. En effet, l'article 40 dispose qu'en cas d’empêchement absolu, l'intérimaire, c'est-à-dire, le Président de l'Assemblée Nationale, organise les élections dans les 45 ou 90 jours. Or, nous savons que cela est impossible. Alors, si une telle situation se reproduisait, nous ferions face à une situation conflictuelle grave dans la mesure où le maintien du président de l'Assemblée nationale serait purement arbitraire. Or cette option est grave et il faut en tenir compte pour accélérer les négociations au sein du CPD pour vite mettre en place les conditions d'organisation d'une élection transparente.

Questions côté jardin

Quels sont les amis que vous ne fréquentez plus

Nous ne sommes plus des jeunes même si certains nous voient toujours avec les mégaphones ! Non ! Je chahutais un peu. Je pense que les occupations diverses nous empêchent de voir les uns et les autres, même souvent, lorsque nous sommes dans la même ville.

Quel est le dernier livre lu par M. Ahipeaud

Je trimballe sur moi le texte « Tikoune Haklali ou les dix mélodies », ce recueil des 10 psaumes du Rabbi Na’hman. « Le rire de Dieu » de Ami Bouganim. Ce dernier me permet de garder le sourire en ces temps de déprime !


Quel est l’acte que vous regrettez aujourd’hui d’avoir posé dans votre vie antérieure
De ne pas avoir pu convaincre que la guerre était à nos portes. J’ose croire que le peuple entendra le message de la repentance et de la 3ème République comme solutions ultimes pour panser les blessures profondes de notre nation.

A quel homme politique voudriez-vous ressembler et pourquoi ?

J’ai lu Martin Luther King et le Nouveau Testament de Jésus-Christ en prison à Dimbokro. J’ai alors compris ce qui a fait la force de King : adapter le message social des évangiles à la réalité de son temps et réconcilier ainsi la religion et le marxisme. Marx permet de décrypter la réalité sociale quand le Christ questionne la nature de l’homme. Les deux mis ensemble construisent un homme engagé dans la lutte contre les inégalités sociales tout en lui donnant une dimension humaniste, progressiste.

Quel est le pays que vous aimeriez visiter maintenant et pourquoi

La Côte d’Ivoire dans ses plus petits coins, les plus reculés, pour mieux apprécier sa splendeur et la beauté de l’âme de ses peuples !

Entre le panafricanisme, le nationalisme et l’Houphouëtisme, lequel de ces systèmes politiques exécrez-vous. Lequel convient à votre idéal ?

L’Houphouëtisme, c’est le nationalisme panafricaniste réaliste et pragmatique. Alors je ne saurais disqualifier ces trois idéologies. Bien au contraire, les chercheurs que nous sommes, devons les étudier en profondeur pour les amplifier et en tirer une synergie de vainqueurs. En revanche, je ne supporte pas du tout l’ultranationalisme chauvin ou les idéologies extrémistes.

Quel est le cours qui vous est le plus cher dans vos enseignements ?

Le cours le plus beau reste celui de l’histoire comme mère des sciences ! En ma qualité d’enseignant, je reste à la disposition du département et je dispense les cours qui me sont attribués.

Quel est pour vous le meilleur homme politique qu’il faut à la Côte d’Ivoire ?

Il faut un homme intègre qui allierait ses compétences à son haut sens des valeurs morales. Mais la plus grande qualité que le meilleur homme politique ivoirien devrait avoir, c’est la crainte de Dieu, car c’est là le commencement de la sagesse!

Quel pourcentage de voix vous vous attribuez pour 2015 ?

Ce sera le pourcentage de voix de ceux qui ne se reconnaissent pas en la république des héritiers guerriers, de la corruption, de la mauvaise gouvernance et du tribalisme. Notre pourcentage sera celui des jeunes sans emploi, des travailleurs désabusés et des paysans qui posent leurs problèmes existentiels et n’y trouvent aucune solution en vue. Ensemble, nous jetterons la 2ème République dans les placards de l’histoire pour construire la 3ème, celle de la renaissance de la nation, sur des bases démocratiques et citoyennes.
S. Debailly
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