Les jeunes patriotes à Affi N’guessan : “Personne ne sera notre candidat”

L’ambition du président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan de briguer la magistrature suprême du pays à la prochaine élection présidentielle en tant que porte-flambeau du parti à la rose n’est pas du goût de la coalition des jeunes patriotes pour la paix et la réconciliation (CJPPR) et du COJEP. En effet, samedi dernier, les leaders des deux organisations, notamment Zady Djédjé et Joël Potey, se sont opposés lors d’un meeting au Baron de Yopougon, à ce rêve caressé par le chef de file des frontistes. «Un leader doit savoir lire le temps. Sinon il se laisse surprendre par les intempéries. Les gens parlent et ne savent rien. Nous avons décidé de parler. On a aujourd’hui l’impression qu’il y a des gens qui ont un instrument pour mesurer qui a trahi et qui n’a pas trahi. Parler de paix, ce n’est pas trahir. Pourquoi s’enfermer dans les discours guerriers alors qu’on sait d’où on est sorti. Nous demandons un bilan pendant que les gens sont préoccupés par leur sort. C’est pourquoi, ils se battent pour empêcher la libération de Charles Blé Goudé. Mais nous allons nous battre pour faire libérer notre leader », a révélé Joël Potey. Avant d’assener ses 4 vérités. «Vous tournez pour préparer 2015. On va en 2015 avec qui pendant que Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo et Blé Goudé sont en prison ? Expliquez-nous ce que vous voulez au juste. Nous n’allons pas entrer dans ce jeu et personne ne sera notre candidat », a-t-il tranché sous les applaudissements nourris de ses camarades qui ont fait le plein de la salle. Selon lui, la bataille du moment est sans conteste celle de la libération des prisonniers. Le président de la CJPPR, Zady Djédjé a, embouché la même trompette pour décrier la méchanceté des cadres du FPI qui continuent de manipuler les jeunes à l’effet de les détourner de la voie de la paix. «Pendant plus de 10 ans, les jeunes ont tout donné au pouvoir de Laurent Gbagbo. Après la chute du président, on demande un bilan et on nous taxe de trahison. Pendant que nous nous battons pour la libération de Blé Goudé d’autres défendent leurs propres intérêts. On nous dit, apprêtez-vous pour recevoir des mots d’ordre. Je dis que nous sommes fatigués des mots d’ordre. C’est méchant d’empêcher les jeunes d’aller à la paix pour assurer leur avenir », a-t-il martelé. Tout en rappelant les uns et les autres à l’ordre. «Ne nous trompons pas de combat. Le combat ce n’est pas la défense de nos intérêts mais la libération des prisonniers. C’est pourquoi je demande au pouvoir de libérer Charles Blé Goudé afin qu’il vienne prendre sa part dans le processus de réconciliation et de paix », a plaidé Zady Djédjé.

Lacina Ouattara