Le visage grave avec un discours corsé contre ses détracteurs au sein du Front populaire ivoirien (FPI) qui l’accusent de trahison depuis la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo. C’est un Gervais Coulibaly tout-feu-tout flamme qui a répondu, samedi dernier, à l’appel des jeunes patriotes au Baron Bar de Yopougon. Colères, menaces et révélations, l’ex-porte-parole de l’ancien homme fort d’Abidjan est monté sur ses grands chevaux pour apporter la réplique à ses adversaires. Nous vous proposons un large extrait de son intervention.
« (…) Je voudrais saluer mes fils, Zady Djédjé et Joël Potey. Parce qu’ils ont entendu le message que j’ai lancé, on dit qu’ils sont vendus. Mes fils, soyez des vendus. On dit que nous sommes des vendus. Qui est le vendeur et qui est l’acheteur ? Un jour, Zady Djédjé, Joel Potey et Blé Sépé sont venus me voir dans mon bureau pour comprendre le sens de mon combat. J’ai parlé pendant une heure. Quand j’ai fini, ils ont compris. Ils ont compris la vérité. Cette vérité, je vais vous la dire un peu aujourd’hui (samedi). Parce que ceux qui ne savent pas, c’est eux qui parlent. Et ceux qui savent ne parlent pas. Mais, il y a des moments où il faut qu’on vous dise un peu pour que chacun comprenne. L’affaire est tellement sérieuse que si on continue comme ça, on finira par ne pas bouger de là où nous sommes. Nous avons tous d’une manière et d’une autre fait l’exil. Mais quand tu as décidé de revenir au pays pour travailler pour le pays, on te traite de vendu ou de traite. Imaginez que tout le monde soit en exil, qui va faire ce que vous voulez qu’on fasse? Qui va le faire ? Faut-il rester dehors et claquer les doigts pour que les choses se règlent en Côte d’Ivoire ? Nous avons convaincu des hommes et des femmes pour suivre Laurent Gbagbo, ils l’ont fait. Aujourd’hui, ils souffrent, vous êtes assis dehors et vous dites aux les gens de ne pas rentrer au pays. Qui va s’occuper d’eux ? Qui va régler leurs problèmes ? Ce sont des gens qui doivent le faire. Et il y a plusieurs solutions. On peut prendre des fusils pour se battre. Est-ce que c’est ce que vous voulez ? (la foule répond par la négative). Moi, je pense que ce temps est passé. C’est-à-dire qu’on a fait la guerre et nous avons perdu. Voilà ce que je dis. Quand tu dis ça, des personnes trouvent à redire. Oui je dis qu’on a perdu la guerre. Est-ce dire ça c’est trahir quelqu’un ? C’est trop clair. On a perdu la guerre et il faut le reconnaitre. (…) Mon patron, Laurent Gbagbo lui-même a dit qu’on a perdu la guerre. Vous avez vu Gbagbo Laurent à la télévision après son arrestation. Qu’est-ce qu’il a dit ? Il a dit : « Le temps de la belligérance est terminé. Le temps est venu maintenant de passer au règlement civil et politique de la crise ». Cela veut dire qu’on a perdu la guerre. Quand le général est dans les mains de ses adversaires et qu’il dit que la belligérance est terminée, ça veut dire clairement qu’on a perdu la guerre. Quand on a pris le chef, son épouse, ses collaborateurs et que vous estimez qu’on doit continuer la guerre, c’est que c’est vous qui n’aimez pas le chef et que vous voulez sacrifier sa vie. Je vais vous dire que Laurent Gbagbo m’a appelé à ses cotés pour porter sa parole. J’étais préfet. Il ne m’a pas dit d’être le ministre de l’Intérieur ni de la Défense mais le ministre de la parole. Il m’a donné l’arme de la parole. Quand je le vois en danger, c’est l’arme qu’il m’a donnée que j’utilise pour le sauver. Donc j’utilise la parole pour libérer mon patron et mes camarades. Dans le fond, je réalise qu’en me confiant la parole, il m’a confié la vie et l’action. Parce qu’au commencement était le verbe. Le verbe était avec Dieu et le verbe était Dieu. Rien ne peut se faire sans le verbe. Je dis qu’avec la parole, j’ai des résultats. Je voudrais que ceux qui sont assis devant leurs ordinateurs et écrivent dans les journaux fassent le bilan de leurs écrits. Qu’est-ce qu’ils ont obtenu ? Moi avec la parole j’ai des résultats. Il y a des familles entières qui se sont reconstituées, il y a des gens qui sont sortis de prison pour reprendre leur vie parce que Gervais Coulibaly est allé parler. Pourtant, des gens disaient que je suis en train de légitimer le pouvoir d’Alassane Ouattara en parlant avec lui. Mais aujourd’hui, c’est ce que nous faisons. Ce n’est pas avec le même pouvoir que tout le monde parle ? Quand ils applaudissent Affi N’guessan, il est en train de faire quoi ? Il parle. Ce n’est pas la même chose qu’on faisait et on nous traitait de vendus ? N’est-ce pas parce que Gervais a parlé que Aké N’go et même Affi N’guessan sont dehors ? Au lieu de reconnaître cela, on dit : ‘’c’est la communauté internationale’’. La même communauté internationale vous a reçus pour dire que ce n’est pas elle. Nous allons tous aux réunions. On dit encore que Coulibaly Gervais roule carrosse. Mais, je dis à tout le monde que quand Laurent Gbagbo m’appelait, il ne m’a pas pris dans la rue. Il en a qui était dans la rue qu’il a pris pour aller au Palais. Moi, Gervais, j’étais préfet et donc pas un pauvre type. C’est quoi ces histoires ? Ceux que Gbagbo Laurent a pris parce qu’ils étaient dynamiques, savaient travailler et étaient compétents on les connaît et j’en fais partie. Ceux qu’il a pris et qui n’étaient rien, on les connait aussi. On va commencer à citer les noms si les gens continuent. On dit qu’on ne comprend pas Gervais Coulibaly. Vous voulez comprendre quoi ? Laissez-moi tranquille parce que tout simplement ce que je fais a des résultats (…) Je dis aux uns et aux autres que dans la démocratie moderne, on n’insulte pas ses adversaires. Ce n’est pas ça le courage. Alassane Ouattara est vilain, il est comme-ça ou comme-ci. Ce n’est pas mon problème. Mon problème c’est de lui dire de faire en sorte que les Ivoiriens se sentent bien après l’amélioration des conditions de vie. C’est cela la démocratie. (…) Il faut faire en sorte en sorte qu’il libère nos camarades tels que Simone Gbagbo et Blé Goudé. Cela n’arrange pas aussi tout le monde. Si on doit libérer quelqu’un et que cela n’arrange pas une personne, on dit : ‘’Toi, Gervais ton problème est où ?’’ Il faut que les gens sortent et si tu veux, tu luttes en garçon avec lui pour garder ta position. C’est pour ça que je me bats (…) Pour les élections prochaines je voudrais inviter les uns et les autres aux préparatifs pour qu’on aille à des élections justes, transparentes et équitables et surtout apaisées. Nous ne voulons plus d’élections où à la fin, on compte des morts par milliers. C’est quel pays où le président sortant n’a jamais passé la main à un président entrant. Jamais, cela ne s’est passé en Côte d’Ivoire. Houphouët-Boigny n’a pas passé le témoin à Bédié. C’est par un coup d’Etat que le Général Guéï a chassé Bédié. Après les élections de 2000,il a quitté le pouvoir à bord d’un hélicoptère. Laurent Gbagbo a, lui, été arrêté. Pourquoi à chaque fois qu’un président doit arriver, on a des problèmes. On ne veut plus de ça. Je veux que cela cesse (…) Je prends l’engagement devant vous de mener les actions pour que Blé Goudé soit libéré. »
Propos recueillis par Lacina Ouattara
« (…) Je voudrais saluer mes fils, Zady Djédjé et Joël Potey. Parce qu’ils ont entendu le message que j’ai lancé, on dit qu’ils sont vendus. Mes fils, soyez des vendus. On dit que nous sommes des vendus. Qui est le vendeur et qui est l’acheteur ? Un jour, Zady Djédjé, Joel Potey et Blé Sépé sont venus me voir dans mon bureau pour comprendre le sens de mon combat. J’ai parlé pendant une heure. Quand j’ai fini, ils ont compris. Ils ont compris la vérité. Cette vérité, je vais vous la dire un peu aujourd’hui (samedi). Parce que ceux qui ne savent pas, c’est eux qui parlent. Et ceux qui savent ne parlent pas. Mais, il y a des moments où il faut qu’on vous dise un peu pour que chacun comprenne. L’affaire est tellement sérieuse que si on continue comme ça, on finira par ne pas bouger de là où nous sommes. Nous avons tous d’une manière et d’une autre fait l’exil. Mais quand tu as décidé de revenir au pays pour travailler pour le pays, on te traite de vendu ou de traite. Imaginez que tout le monde soit en exil, qui va faire ce que vous voulez qu’on fasse? Qui va le faire ? Faut-il rester dehors et claquer les doigts pour que les choses se règlent en Côte d’Ivoire ? Nous avons convaincu des hommes et des femmes pour suivre Laurent Gbagbo, ils l’ont fait. Aujourd’hui, ils souffrent, vous êtes assis dehors et vous dites aux les gens de ne pas rentrer au pays. Qui va s’occuper d’eux ? Qui va régler leurs problèmes ? Ce sont des gens qui doivent le faire. Et il y a plusieurs solutions. On peut prendre des fusils pour se battre. Est-ce que c’est ce que vous voulez ? (la foule répond par la négative). Moi, je pense que ce temps est passé. C’est-à-dire qu’on a fait la guerre et nous avons perdu. Voilà ce que je dis. Quand tu dis ça, des personnes trouvent à redire. Oui je dis qu’on a perdu la guerre. Est-ce dire ça c’est trahir quelqu’un ? C’est trop clair. On a perdu la guerre et il faut le reconnaitre. (…) Mon patron, Laurent Gbagbo lui-même a dit qu’on a perdu la guerre. Vous avez vu Gbagbo Laurent à la télévision après son arrestation. Qu’est-ce qu’il a dit ? Il a dit : « Le temps de la belligérance est terminé. Le temps est venu maintenant de passer au règlement civil et politique de la crise ». Cela veut dire qu’on a perdu la guerre. Quand le général est dans les mains de ses adversaires et qu’il dit que la belligérance est terminée, ça veut dire clairement qu’on a perdu la guerre. Quand on a pris le chef, son épouse, ses collaborateurs et que vous estimez qu’on doit continuer la guerre, c’est que c’est vous qui n’aimez pas le chef et que vous voulez sacrifier sa vie. Je vais vous dire que Laurent Gbagbo m’a appelé à ses cotés pour porter sa parole. J’étais préfet. Il ne m’a pas dit d’être le ministre de l’Intérieur ni de la Défense mais le ministre de la parole. Il m’a donné l’arme de la parole. Quand je le vois en danger, c’est l’arme qu’il m’a donnée que j’utilise pour le sauver. Donc j’utilise la parole pour libérer mon patron et mes camarades. Dans le fond, je réalise qu’en me confiant la parole, il m’a confié la vie et l’action. Parce qu’au commencement était le verbe. Le verbe était avec Dieu et le verbe était Dieu. Rien ne peut se faire sans le verbe. Je dis qu’avec la parole, j’ai des résultats. Je voudrais que ceux qui sont assis devant leurs ordinateurs et écrivent dans les journaux fassent le bilan de leurs écrits. Qu’est-ce qu’ils ont obtenu ? Moi avec la parole j’ai des résultats. Il y a des familles entières qui se sont reconstituées, il y a des gens qui sont sortis de prison pour reprendre leur vie parce que Gervais Coulibaly est allé parler. Pourtant, des gens disaient que je suis en train de légitimer le pouvoir d’Alassane Ouattara en parlant avec lui. Mais aujourd’hui, c’est ce que nous faisons. Ce n’est pas avec le même pouvoir que tout le monde parle ? Quand ils applaudissent Affi N’guessan, il est en train de faire quoi ? Il parle. Ce n’est pas la même chose qu’on faisait et on nous traitait de vendus ? N’est-ce pas parce que Gervais a parlé que Aké N’go et même Affi N’guessan sont dehors ? Au lieu de reconnaître cela, on dit : ‘’c’est la communauté internationale’’. La même communauté internationale vous a reçus pour dire que ce n’est pas elle. Nous allons tous aux réunions. On dit encore que Coulibaly Gervais roule carrosse. Mais, je dis à tout le monde que quand Laurent Gbagbo m’appelait, il ne m’a pas pris dans la rue. Il en a qui était dans la rue qu’il a pris pour aller au Palais. Moi, Gervais, j’étais préfet et donc pas un pauvre type. C’est quoi ces histoires ? Ceux que Gbagbo Laurent a pris parce qu’ils étaient dynamiques, savaient travailler et étaient compétents on les connaît et j’en fais partie. Ceux qu’il a pris et qui n’étaient rien, on les connait aussi. On va commencer à citer les noms si les gens continuent. On dit qu’on ne comprend pas Gervais Coulibaly. Vous voulez comprendre quoi ? Laissez-moi tranquille parce que tout simplement ce que je fais a des résultats (…) Je dis aux uns et aux autres que dans la démocratie moderne, on n’insulte pas ses adversaires. Ce n’est pas ça le courage. Alassane Ouattara est vilain, il est comme-ça ou comme-ci. Ce n’est pas mon problème. Mon problème c’est de lui dire de faire en sorte que les Ivoiriens se sentent bien après l’amélioration des conditions de vie. C’est cela la démocratie. (…) Il faut faire en sorte en sorte qu’il libère nos camarades tels que Simone Gbagbo et Blé Goudé. Cela n’arrange pas aussi tout le monde. Si on doit libérer quelqu’un et que cela n’arrange pas une personne, on dit : ‘’Toi, Gervais ton problème est où ?’’ Il faut que les gens sortent et si tu veux, tu luttes en garçon avec lui pour garder ta position. C’est pour ça que je me bats (…) Pour les élections prochaines je voudrais inviter les uns et les autres aux préparatifs pour qu’on aille à des élections justes, transparentes et équitables et surtout apaisées. Nous ne voulons plus d’élections où à la fin, on compte des morts par milliers. C’est quel pays où le président sortant n’a jamais passé la main à un président entrant. Jamais, cela ne s’est passé en Côte d’Ivoire. Houphouët-Boigny n’a pas passé le témoin à Bédié. C’est par un coup d’Etat que le Général Guéï a chassé Bédié. Après les élections de 2000,il a quitté le pouvoir à bord d’un hélicoptère. Laurent Gbagbo a, lui, été arrêté. Pourquoi à chaque fois qu’un président doit arriver, on a des problèmes. On ne veut plus de ça. Je veux que cela cesse (…) Je prends l’engagement devant vous de mener les actions pour que Blé Goudé soit libéré. »
Propos recueillis par Lacina Ouattara