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Région Publié le jeudi 20 février 2014 | Le Patriote

Festival Ahoko Kouah’in N’Gwa Gwa à Bouaflé : Kringambo célèbre le conte et son illustre fils disparu

Kringambo, petit village perdu au milieu de la savane arborée, dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire, a renoué durant deux jours avec sa tradition culturelle. Ce, à travers la première édition du festival dénommé «Ahoko Kouah’in N’Gwa Gwa » organisé par un fils du village, Koffi Koffi, en la mémoire de l’illustre conteur, Ahoko Kouah’in, Ahoko Kouamé à l’état-civil, arraché à l’affection des siens le 12 février 2012.
Ce festival de contes, lancé le 14 décembre 2013, est entré, le week-end dernier, dans sa première phase effective à Kringambo, bourgade située à 18km de Bouaflé sur l’axe qui mène à Zuénoula. Avec de célèbres conteurs venus des villages voisins, Bouaflé, Okabo, Aka N’guessankro, Tibéita et bien sûr de Kringambo. Il s’agissait de célébrer Ahoko Kouamé Gilbert dit Ahoko Kouah’in, qui, par ces contes, chansons et pas majestueux de danse, égaillait Kringambo, voire le département de Bouaflé. La cérémonie d’ouverture a été marquée, samedi, par la prestation des masques dont « Kouassigbè », annonciateur de bonnes ou mauvaises nouvelles ; « Kringambo goli », qui fait l’admiration des femmes ou «Kpankpélé» qui enthousiasme les foules. Sans oublier, une prestation de joueurs de Djomolo, l’équivalent du balafon chez les Baoulé, qui ont, à leur manière, mis en évidence le meilleur de la culture Ayahou. Concrètement, le festival s’articule autour de trois axes principaux. D’abord, une « veillée de contes traditionnels », dits par les villageois, chacun dans sa langue maternelle. C’est en fait, un concours, où chaque conteur et son équipe viennent exprimer leur talent et leur savoir-faire en matière de contes et à l’issue duquel un classement est fait. Ensuite, il y a « une école de langues maternelles », animée par l’ONG Sapromivie spécialisée dans l’alphabétisation et la promotion des langues maternelles. Et enfin, on note « une exposition d’anciens objets d’art des groupes ethniques participants ». Pour cette première édition, cinq groupes composés de deux villages Gouro et trois villages Baoulé de Bouaflé ont pris part aux festivités. Pour les organisateurs, il s’agissait susciter un regain d’intérêt pour le conte traditionnel africain, de créer une plate-forme de promotion et d’expression libre du conte traditionnel africain, encourager une plus grande pratique des langues maternelles ivoiriennes, via le recueil, la transcription, la tradition et la publication des contes africains. L’un des temps forts de la manifestation, a été la dédicace du recueil de contes écrit par l’initiateur de ce festival, Koffi Koffi Didier, et intitulé « les contes d’Ahoko Kouah’in : La jeune fille, le génie et le cheval».

Jacquelin Mintoh (Envoyé spécial )
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