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Art et Culture Publié le jeudi 27 février 2014 | Le Patriote

Musique : De passage à Abidjan la semaine dernière

Gentleman, pour un pont culturel entre l’Allemagne et la Côte d’Ivoire
Casquette noire vissée le crâne, maillot de corps noir, culotte beige assortie d’une paire de tennis…C’est un Gentleman, visiblement, décontracté qui s’est présenté face à la presse, vendredi dernier, dans un bar-restaurant de Marcory Zone 4. A ses côtés, Mme Henrike Grohs, Directrice générale du Goethe-Institut Côte d’Ivoire. C’est justement à l’initiative de cette structure que la vedette allemande du reggae a effectué le déplacement d’Abidjan. «On voulait travailler avec lui depuis longtemps. Ce qui nous intéresse avant, c’est de créer des échanges culturels entre les artistes d’Allemagne et ceux de la Côte d’Ivoire», confesse Mme Mme Henrike Grohs, histoire de justifier la présence de Gentleman en terre ivoirienne. L’artiste, lui, est manifestement heureux d’être à Abidjan, une ville réputée être la 3ème capitale du reggae, après Kingston et Londres. «Je suis impressionné par la vitalité du reggae en Côte d’Ivoire et la manière dont cette musique est écoutée en Côte d’Ivoire», confie Gentleman, vingt-quatre heures après avoir foulé le sol abidjanais (il a atteri la veille, jeudi). Lui qui se réjouit, dès son arrivée, d’avoir fait la connaissance de Kajeem et de Spyrow. Bien plus, Gentleman dit également connaître Tiken Jah Fakoly et Alpha Blondy, deux monstres du reggae en Côte d’Ivoire, avec qui il a participé à des festivals en Europe. Aussi le chanteur allemand n’écarte t-il pas l’éventualité d’une collaboration avec ses pairs ivoiriens. « J’envisage faire une chanson avec Tiken Jah Fakoly. Je voudrais volontiers travailler avec les artistes locaux, Spyrow notamment», insiste Gentleman. Dans ses chansons, le natif d’Osnabrück, une ville-arrondissement de Basse-Saxe, en Allemagne, mais qui a grandi à Cologne, évoque des sujets ayant trait à la vie sociale, et aussi à la politique. Mais, ce qui compte chez lui, c’est de toucher le maximum de gens, avec des textes clairs et sains. Gentleman l’avoue, il milite avec sa musique pour le rapprochement des peuples. Lui qui est tombé amoureux de la Jamaïque, mère-patrie du reggae, un pays qu’il découvre à l’âge de 18 ans, et où il préfère enregistrer les parties chantées de ses albums.
Quand on lui demande pourquoi, il ne porte pas de dreadlocks, Gentleman répond sans détours : «Ce sont des clichés. Pour moi, le rastafarisme est un concept qui se vit dans le c?ur. On n’a pas besoin d’avoir des dreadlocks pour être rasta». Ce vendredi-là, dans la soirée, Gentleman, de son vrai nom Tilman Otto, a donné un soundsystem show live, au Parker Place toujours à Marcory Zone 4C, avec en featuring les chanteuses Tamika, sa compagne, et Treesha. Le son étant assuré par Rodney (Kingstone Sound). Devant un public nombreux et conquis, dont deux personnalités, à savoir le ministre auprès du Premier ministre chargé du budget Abdourahmane Cissé et le DG de la RTI, Ahmadou Bakayoko, Gentleman a offert un spectacle époustouflant, passant en revue ses meilleures compositions. Pour l’artiste, c’était aussi l’occasion rêvée de donner à ses fans d’Abidjan, un aperçu de « New Day Dawn », son nouvel album sorti en 2013. Gentleman, il est dans la vie. Gentleman, il l’est aussi sur scène.

Y. Sangaré
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