L’idée d’une candidature unique des houphouétistes à la présidentielle de 2015 ne semble pas faire l’unanimité au sein de cette coalition où les hésitations le disputent aux calculs électoralistes.
Trois partis sur quatre ont tenu leur congrès. Il reste que le Rassemblement des républicains (Rdr) organise le sien pour boucler la boucle. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) a donné le ton, les 3, 4, 5 et 6 octobre, au Palais des sports de Treichville, dans le district d’Abidjan. L’Union pour la démocratie et pour la paix (Udpci) lui a emboîté le pas, les 18, 19 et 20 décembre, à la Fondation Félix Houphouet-Boigny de Yamoussoukro. Et le Mouvement des forces d’avenir (Mfa) a suivi les 22 et 23 février, à l’hôtel Ivoire, dans la commune de Cocody, toujours à Abidjan. Ces assises, faut-il le mentionner, sont des instances de décision qui donnent une nouvelle orientation a un parti politique. Elles procèdent aussi, à l’occasion, à sa réorganisation en vue d’une redynamisation. Le Pdci-Rda, l’Udpci et le Mfa n’ont pas dérogé à l’usage. Dans la perspective de l’élection présidentielle prochaine, ils remobilisent les troupes pour la (re)conquête du pouvoir d’Etat. Point de devinette à faire en ce qui concerne le Rdr qui ne cache pas sa volonté de rempiler pour un second mandat présidentiel. En entendant la bataille des urnes, que retenir des réflexions du Pdci, de l’Udpci et du Mfa réalisées en l’espace de cinq mois? Ces formations ne semblent pas s’accorder sur le soutien à apporter à la candidature unique du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et pour la paix (Rhdp). Une candidature promue par le Rdr au profit de son leader, le chef d’Etat, Alassane Ouattara. En un mot comme en mille, le cri de guerre «un pour tous, tous pour un» ne semble pas encore emballer le quatuor au pouvoir.
CES HESITATIONS ...
Des preuves de l’insuffisance de complicité au sein de la plate-forme, créée le 18 mai, à Paris, par Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Innocent Anaky Kobenan et Albert Toikeusse Mabri sont légion. En premier, entre autres justifications, celles remises au goût du jour, le week-end passé, par la troisième personnalité ci-avant citée. «Au Rhdp, nous sommes ensemble, mais nous ne travaillons pas ensemble», a-t-il regretté. D’après l’observation qu’il a faite de la réalité qui prévaut au sein de la coalition des houphouétistes, elle ne fonctionne qu’avec deux têtes, Ouattara et Bédié. S’ils concentrent le gros du butin électoral entre leurs mains - Mabri profitant bien sûr du partage – les deux ‘’frères‘’ l’oublieraient, lui, Anaky. L’ancien ministre des Transports a dit que le partage est inégal d’autant que lui, contrairement aux autres, ne travaille pas. D’où sa réserve, quant à l’appui à apporter à la candidature unique. En tout cas, tout le long du congrès du Mfa, son président n’a pas affirmé son soutien au projet. Il a seulement rappelé que le principe est acquis, d’autant que lui-même a été le premier à promouvoir l’idée à l’époque. Mais de l’avènement du Rhdp aux années où il appelait les houphouétistes à faire front contre Laurent Gbagbo à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. C’est pourquoi il aurait fallu qu’il déclare : « Oui, le Mfa soutiendra la candidature ». Mais au lieu de cela, il a quasiment posé une condition on ne peut plus claire: «Concernant la candidature unique à la présidentielle de 2015 au sein du Rhdp, est-il écrit dans son communiqué final, le Congrès recommande que les quatre leaders se retrouvent et délibèrent de ce sujet d’importance nationale en ayant pour souci que le Rhdp doit d’abord revenir à l’esprit et aux principes de travail qui ont prévalu de 2005 à 2010 ». Toutefois, « il importe surtout, lit-on aussi, que le Mfa soit, de manière concrète et évidente, associé à la gestion du pouvoir d’Etat afin d’être ainsi légitimé comme membre à part entière de l’alliance Rhdp ». A la différence d’Anaky, Mabri est sans réserve. Son « oui » sonore à la candidature unique avait arraché un tonnerre d’applaudissements à l’auditorium de la Fondation, dans la capitale politique. En plus, il a aussi et surtout décidé d’ « aller à la rencontre » des alliés, en commençant par Bédié. L’audience qu’il a espérée de l’ex-chef d’Etat (1993-1999) n’est certes pas encore effective. Mais a rencontré l’assentiment de Gnamien Konan, président de l’Union pour la Côte d’Ivoire (Upci), un parti allié au Rhdp. Soulignons au passage que l’ancien directeur général des Douanes ivoiriennes a demandé et obtenu un temps de réflexion afin d’apporter la réponse appropriée à la candidature unique. Si une opinion voit en cette esquive du ministre de la Fonction publique un « refus poli », force est réaliser que celui-ci fait preuve de prudence.
... QUI GENENT LA COALITION
La démocratie ne commande-t-elle pas aux politiques de consulter d’abord leur parti avant de prendre toute décision ? Gnamien Konan appliquait donc la lettre et l’esprit de la gouvernance du peuple par le peuple et pour le peuple. Le Pdci pas plus que le Mfa et l’Upci n’est partant. Du moins, son 12ème congrès ordinaire dit « oui, mais… » des « réglages » d’abord, comme le recommande d’ailleurs le Mouvement des forces d’avenir. De nombreux cadres du ‘’vieux‘’ parti penchent pour Ouattara, « seul » cheval des houphouétistes. Mais leur mise n’est qu’une « opinion » individuelle et personnelle. Elle « n’engage pas le Pdci-Rda » ainsi a rejeté le secrétaire général de l’ancien parti unique (1946-1999). Maurice Kakou Guikahué, invité du ‘’Fauteuil blanc‘’ du quotidien Le Nouveau Réveil, le lundi 16 février, a tenu à le dire « une fois pour toutes ». Seules sa « parole », celle du porte-parole Adjoumani Kouassi ou du président Bédié ont valeur de « voix officielles » du Pdci-Rda, a-t-il prévenu. Selon l’ancien secrétaire général, une convention est prévue au mois d’octobre à laquelle on saura qui est le candidat du Pdci-Rda à la présidentielle. Si le Pdci est comme une panthère qui ne fait pas de bruit tant qu’elle n’a pas obtenu ce qu’elle veut, est-ce à dire qu’il réserve une surprise au Rdr ? En tout état de cause, Guikahué balayant du revers les supputations sur la position réelle de sa famille politique a clairement indiqué qu’elle aura un candidat à la présidentielle. De la réflexion qui précède, il convient de retenir que le compte n’y est pas encore. Un sur quatre (Pdci-Rda, Udpci, Mfa et Upci) fait campagne pour la candidature unique. Le Rhdp lui-même en tenant une réunion de seconds couteaux, le vendredi 21 février, à la Primature, sort d’une profonde léthargie. Enfin, au vu des balbutiements de ses partenaires, le Rdr juge sur pièce. « J’invite à la mobilisation pour ne pas être surpris à la présidentielle de 2015. Pour ces élections, nous devons d’abord compter sur nous-mêmes. Nous tenons le Rhdp. Tous les autres membres de la coalition ont la même position. C’est une alliance qui rassure l’ensemble des Ivoiriens et le monde entier. Malgré tout, nous devons d’abord compter sur nous-mêmes », a-t-il appelé au réalisme, mardi soir, face aux républicaines, au siège du Rdr, à la Rue Lepic, dans la commune de Cocody.
Bidi Ignace
Trois partis sur quatre ont tenu leur congrès. Il reste que le Rassemblement des républicains (Rdr) organise le sien pour boucler la boucle. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) a donné le ton, les 3, 4, 5 et 6 octobre, au Palais des sports de Treichville, dans le district d’Abidjan. L’Union pour la démocratie et pour la paix (Udpci) lui a emboîté le pas, les 18, 19 et 20 décembre, à la Fondation Félix Houphouet-Boigny de Yamoussoukro. Et le Mouvement des forces d’avenir (Mfa) a suivi les 22 et 23 février, à l’hôtel Ivoire, dans la commune de Cocody, toujours à Abidjan. Ces assises, faut-il le mentionner, sont des instances de décision qui donnent une nouvelle orientation a un parti politique. Elles procèdent aussi, à l’occasion, à sa réorganisation en vue d’une redynamisation. Le Pdci-Rda, l’Udpci et le Mfa n’ont pas dérogé à l’usage. Dans la perspective de l’élection présidentielle prochaine, ils remobilisent les troupes pour la (re)conquête du pouvoir d’Etat. Point de devinette à faire en ce qui concerne le Rdr qui ne cache pas sa volonté de rempiler pour un second mandat présidentiel. En entendant la bataille des urnes, que retenir des réflexions du Pdci, de l’Udpci et du Mfa réalisées en l’espace de cinq mois? Ces formations ne semblent pas s’accorder sur le soutien à apporter à la candidature unique du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et pour la paix (Rhdp). Une candidature promue par le Rdr au profit de son leader, le chef d’Etat, Alassane Ouattara. En un mot comme en mille, le cri de guerre «un pour tous, tous pour un» ne semble pas encore emballer le quatuor au pouvoir.
CES HESITATIONS ...
Des preuves de l’insuffisance de complicité au sein de la plate-forme, créée le 18 mai, à Paris, par Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Innocent Anaky Kobenan et Albert Toikeusse Mabri sont légion. En premier, entre autres justifications, celles remises au goût du jour, le week-end passé, par la troisième personnalité ci-avant citée. «Au Rhdp, nous sommes ensemble, mais nous ne travaillons pas ensemble», a-t-il regretté. D’après l’observation qu’il a faite de la réalité qui prévaut au sein de la coalition des houphouétistes, elle ne fonctionne qu’avec deux têtes, Ouattara et Bédié. S’ils concentrent le gros du butin électoral entre leurs mains - Mabri profitant bien sûr du partage – les deux ‘’frères‘’ l’oublieraient, lui, Anaky. L’ancien ministre des Transports a dit que le partage est inégal d’autant que lui, contrairement aux autres, ne travaille pas. D’où sa réserve, quant à l’appui à apporter à la candidature unique. En tout cas, tout le long du congrès du Mfa, son président n’a pas affirmé son soutien au projet. Il a seulement rappelé que le principe est acquis, d’autant que lui-même a été le premier à promouvoir l’idée à l’époque. Mais de l’avènement du Rhdp aux années où il appelait les houphouétistes à faire front contre Laurent Gbagbo à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. C’est pourquoi il aurait fallu qu’il déclare : « Oui, le Mfa soutiendra la candidature ». Mais au lieu de cela, il a quasiment posé une condition on ne peut plus claire: «Concernant la candidature unique à la présidentielle de 2015 au sein du Rhdp, est-il écrit dans son communiqué final, le Congrès recommande que les quatre leaders se retrouvent et délibèrent de ce sujet d’importance nationale en ayant pour souci que le Rhdp doit d’abord revenir à l’esprit et aux principes de travail qui ont prévalu de 2005 à 2010 ». Toutefois, « il importe surtout, lit-on aussi, que le Mfa soit, de manière concrète et évidente, associé à la gestion du pouvoir d’Etat afin d’être ainsi légitimé comme membre à part entière de l’alliance Rhdp ». A la différence d’Anaky, Mabri est sans réserve. Son « oui » sonore à la candidature unique avait arraché un tonnerre d’applaudissements à l’auditorium de la Fondation, dans la capitale politique. En plus, il a aussi et surtout décidé d’ « aller à la rencontre » des alliés, en commençant par Bédié. L’audience qu’il a espérée de l’ex-chef d’Etat (1993-1999) n’est certes pas encore effective. Mais a rencontré l’assentiment de Gnamien Konan, président de l’Union pour la Côte d’Ivoire (Upci), un parti allié au Rhdp. Soulignons au passage que l’ancien directeur général des Douanes ivoiriennes a demandé et obtenu un temps de réflexion afin d’apporter la réponse appropriée à la candidature unique. Si une opinion voit en cette esquive du ministre de la Fonction publique un « refus poli », force est réaliser que celui-ci fait preuve de prudence.
... QUI GENENT LA COALITION
La démocratie ne commande-t-elle pas aux politiques de consulter d’abord leur parti avant de prendre toute décision ? Gnamien Konan appliquait donc la lettre et l’esprit de la gouvernance du peuple par le peuple et pour le peuple. Le Pdci pas plus que le Mfa et l’Upci n’est partant. Du moins, son 12ème congrès ordinaire dit « oui, mais… » des « réglages » d’abord, comme le recommande d’ailleurs le Mouvement des forces d’avenir. De nombreux cadres du ‘’vieux‘’ parti penchent pour Ouattara, « seul » cheval des houphouétistes. Mais leur mise n’est qu’une « opinion » individuelle et personnelle. Elle « n’engage pas le Pdci-Rda » ainsi a rejeté le secrétaire général de l’ancien parti unique (1946-1999). Maurice Kakou Guikahué, invité du ‘’Fauteuil blanc‘’ du quotidien Le Nouveau Réveil, le lundi 16 février, a tenu à le dire « une fois pour toutes ». Seules sa « parole », celle du porte-parole Adjoumani Kouassi ou du président Bédié ont valeur de « voix officielles » du Pdci-Rda, a-t-il prévenu. Selon l’ancien secrétaire général, une convention est prévue au mois d’octobre à laquelle on saura qui est le candidat du Pdci-Rda à la présidentielle. Si le Pdci est comme une panthère qui ne fait pas de bruit tant qu’elle n’a pas obtenu ce qu’elle veut, est-ce à dire qu’il réserve une surprise au Rdr ? En tout état de cause, Guikahué balayant du revers les supputations sur la position réelle de sa famille politique a clairement indiqué qu’elle aura un candidat à la présidentielle. De la réflexion qui précède, il convient de retenir que le compte n’y est pas encore. Un sur quatre (Pdci-Rda, Udpci, Mfa et Upci) fait campagne pour la candidature unique. Le Rhdp lui-même en tenant une réunion de seconds couteaux, le vendredi 21 février, à la Primature, sort d’une profonde léthargie. Enfin, au vu des balbutiements de ses partenaires, le Rdr juge sur pièce. « J’invite à la mobilisation pour ne pas être surpris à la présidentielle de 2015. Pour ces élections, nous devons d’abord compter sur nous-mêmes. Nous tenons le Rhdp. Tous les autres membres de la coalition ont la même position. C’est une alliance qui rassure l’ensemble des Ivoiriens et le monde entier. Malgré tout, nous devons d’abord compter sur nous-mêmes », a-t-il appelé au réalisme, mardi soir, face aux républicaines, au siège du Rdr, à la Rue Lepic, dans la commune de Cocody.
Bidi Ignace