Le cercle de(s) pouvoir(s) est coutumier de la rumeur. La rumeur distillée dans l’opinion, s’infuse et se diffuse avant de disparaitre. Ce phasage de la rumeur se présente comme suit : une période d’infection (la rumeur démarre), une période d’incubation (la rumeur trouve un terrain favorable), de manifestation aigue (l’inquiétude grandit et la confiance diminue), de disparition (la rumeur confrontée à la réalité des faits, disparait). Ainsi naissent, prospèrent et meurent les rumeurs. La rumeur peut être le fait d’amateurs (les plus dangereux) ou de professionnels. On pourrait s’interroger sur la chaine des professionnels de la rumeur ou faire connaissance avec elle. Un cheminement intellectuel permet de distinguer trois (3) catégories principales. Quelles sont-elles et en quoi consistent-elles ?
La première catégorie de professionnels correspond à ceux qui créent ou qui infusent la rumeur. Les hommes politiques, les opérateurs économiques ou les représentations diplomatiques trouvent parfois intérêt à créer ou à inventer la rumeur. Si tous ces spécialistes des rumeurs observent avec intérêt le bouillonnement de la rumeur, ils n’ont pas le même objectif. Certains sont spécialistes de "l’observation de la rumeur". Ils cherchent à capter le climat, à observer les comportements socio-politiques en vue de prendre une décision, d’orienter les choix politiques ou de renseigner un dossier. D’autres cherchent à provoquer une crise politique, à susciter l’inquiétude ou à aider à l’assassinat politique. Dans les deux cas, la rumeur est une manipulation de l’opinion. Peut-être même le poison de l’opinion ou l’opium de l’opinion.
Les promoteurs de la rumeur constituent la seconde catégorie de professionnels de la rumeur. Leur rôle consiste à diffuser la rumeur infusée ou créée, dans le subconscient populaire ou dans la conscience collective. Ils fertilisent et conditionnent la naïveté inconsciente de la population en l’alimentant de la rumeur diffuse. Les promoteurs de la rumeur l’enrichissent, l’enjolivent et l’amplifient. Ils diffusent la rumeur dans tous les circuits d’information (sites web, e-mails, réseaux sociaux, SMS, presse écrite, medias audiovisuels, etc.). La rumeur devient un produit publicitaire ou marketing qui s’achète et se consomme parce que le réceptacle a été fertilisé et conditionné par le "tapage médiatique". Elle est diffusée et amplifiée par ceux qui ont intérêt à la crise. La force de la rumeur est la crédulité de la population. Si « l’opinion ne pense pas » ou qu’ « elle pense mal », elle peut laisser s’infuser la rumeur et nourrir l’inquiétude.
Les profiteurs de la rumeur sont la troisième catégorie distinguable. Les profiteurs de la rumeur utilisent les rumeurs pour atteindre leur fin : sonder l’opinion, déstabiliser ou affaiblir pour se positionner, renforcer sa position, prendre une décision ou orienter les choix politiques. Ces profiteurs de la rumeur peuvent provenir de milieux religieux (parfois extrémistes), politiques (opposition ou pouvoir), économiques ou diplomatiques (soutien ou déstabilisation d’un régime, prospection politique, etc.).
Le cas de la récente folle rumeur qui a alimenté l’opinion nationale ivoirienne est symptomatique. Certains, galvanisés par la rumeur provenant d’élucubrations oniriques macabres sur la personne du Président de la République ont exigé, sans doute ignorant la procédure de transmission des projets de lois du Gouvernement au Parlement, qu’en plus de la lettre de transmission signée par le Président de la République, l’exposé des motifs le soit également comme s’il s’agissait d’une Ordonnance. D’autres ont demandé la mise en œuvre de l’article 40 de la Constitution relatif à la vacance de la Présidence de la République, alors que le fait générateur de la vacance était inexistant, de fait et de droit. C’est l’amalgame traditionnel : faire de la rumeur l’élément déclencheur d’une crise politique.
Dr. GUIBESSONGUI N’Datien Séverin
Docteur en Droit des Télécommunications
Consultant international
La première catégorie de professionnels correspond à ceux qui créent ou qui infusent la rumeur. Les hommes politiques, les opérateurs économiques ou les représentations diplomatiques trouvent parfois intérêt à créer ou à inventer la rumeur. Si tous ces spécialistes des rumeurs observent avec intérêt le bouillonnement de la rumeur, ils n’ont pas le même objectif. Certains sont spécialistes de "l’observation de la rumeur". Ils cherchent à capter le climat, à observer les comportements socio-politiques en vue de prendre une décision, d’orienter les choix politiques ou de renseigner un dossier. D’autres cherchent à provoquer une crise politique, à susciter l’inquiétude ou à aider à l’assassinat politique. Dans les deux cas, la rumeur est une manipulation de l’opinion. Peut-être même le poison de l’opinion ou l’opium de l’opinion.
Les promoteurs de la rumeur constituent la seconde catégorie de professionnels de la rumeur. Leur rôle consiste à diffuser la rumeur infusée ou créée, dans le subconscient populaire ou dans la conscience collective. Ils fertilisent et conditionnent la naïveté inconsciente de la population en l’alimentant de la rumeur diffuse. Les promoteurs de la rumeur l’enrichissent, l’enjolivent et l’amplifient. Ils diffusent la rumeur dans tous les circuits d’information (sites web, e-mails, réseaux sociaux, SMS, presse écrite, medias audiovisuels, etc.). La rumeur devient un produit publicitaire ou marketing qui s’achète et se consomme parce que le réceptacle a été fertilisé et conditionné par le "tapage médiatique". Elle est diffusée et amplifiée par ceux qui ont intérêt à la crise. La force de la rumeur est la crédulité de la population. Si « l’opinion ne pense pas » ou qu’ « elle pense mal », elle peut laisser s’infuser la rumeur et nourrir l’inquiétude.
Les profiteurs de la rumeur sont la troisième catégorie distinguable. Les profiteurs de la rumeur utilisent les rumeurs pour atteindre leur fin : sonder l’opinion, déstabiliser ou affaiblir pour se positionner, renforcer sa position, prendre une décision ou orienter les choix politiques. Ces profiteurs de la rumeur peuvent provenir de milieux religieux (parfois extrémistes), politiques (opposition ou pouvoir), économiques ou diplomatiques (soutien ou déstabilisation d’un régime, prospection politique, etc.).
Le cas de la récente folle rumeur qui a alimenté l’opinion nationale ivoirienne est symptomatique. Certains, galvanisés par la rumeur provenant d’élucubrations oniriques macabres sur la personne du Président de la République ont exigé, sans doute ignorant la procédure de transmission des projets de lois du Gouvernement au Parlement, qu’en plus de la lettre de transmission signée par le Président de la République, l’exposé des motifs le soit également comme s’il s’agissait d’une Ordonnance. D’autres ont demandé la mise en œuvre de l’article 40 de la Constitution relatif à la vacance de la Présidence de la République, alors que le fait générateur de la vacance était inexistant, de fait et de droit. C’est l’amalgame traditionnel : faire de la rumeur l’élément déclencheur d’une crise politique.
Dr. GUIBESSONGUI N’Datien Séverin
Docteur en Droit des Télécommunications
Consultant international