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Politique Publié le vendredi 7 mars 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Frédéric Sotchy Aké M’Bo, ex-maire d’Agboville : ‘‘Aucun cadre PDCI d’Agboville n’est nommé dans l’appareil étatique…’’

Frédéric Sotchy Aké M’Bo, ex-maire et délégué départemental d’Agboville 1, livre ses ambitions pour un PDCI plus fort et dynamique pour les futures batailles électorales. Il demande aux militants de garder leur foi dans le parti même s’il y a beaucoup à faire concernant la formation et la dotation en moyens financiers des délégués.

M. le maire, au terme du 12ème congrès du PDCI, Agboville vient de bénéficier d’une quatrième délégation départementale. Quel est votre commentaire ?
Je voudrais tout d’abord remercier le Président Henri Konan Bédié, Président du Pdci-Rda pour toute l’attention qu’il a eue à notre égard. Aussi, voudrais-je remercier le Secrétaire exécutif, le Pr Kakou Guikahué et tout le Secrétariat exécutif qui nous ont permis d’obtenir ce que nous souhaitions depuis longtemps. Il faut aussi dire merci à Mme Léopoldine CoffieTiézan pour toutes ses actions. Ceci dit, je voudrais dire que le 12ème congrès a été qualifié, pas à tort, de congrès de la maturité. Et ce congrès avait été précédé de plusieurs étapes avant d’aboutir au congrès lui-même. Et les résolutions de ce congrès ont été celles de la base où il y a eu les pré-congrès au cours desquels les militants se sont prononcés sur les propositions faite par la Grande direction. Et c’est une logique qu’Agboville ait quatre délégations (…) Il y a eu des décisions où dans chaque département, il doit y avoir une délégation qui puisse réunir tout le monde pour que la cohésion revienne au PDCI. C’est une décision globale mais c’est l’exception qui la confirme. Quand vous prenez Adzopé, Tiassalé qui sont des départements proches et qui ont quasiment la même population qu’Agboville qui a été d’ailleurs érigé en département en 1969 avant eux, et que Agboville n’a qu’un seul département alors que Tiassalé qui a été érigé en 1984 en département a été éclaté en trois départements. Il en va de même pour Adzopé qui a été aussi érigé en 1969 peu après Agboville qui a été aussi éclaté en trois. Alors nous avons fait savoir qu’il va y avoir un problème.

Alors les quatre délégations qu’on vient de créer signifient elles qu’Agboville va être éclatée en quatre départements ?
Pourquoi pas ? 10 ans sont passés. Nous avions dans un livre blanc constitué sous le Président Laurent Gbagbo, demandé quatre départements avec un département au Nord avec Rubino comme chef-lieu de département, au Sud avec Azaguié comme chef-lieu de département. Et puis, il y a la spécificité des Krobou parce que à Agboville il y a deux peuples : les Abbey et les Krobou. Là aussi, nous avions souhaité que l’Etat créé un département pour ce peuple. (…) Malheureusement les dirigeants d’alors du FPI n’ont pas voulu entendre la chose de cette oreille-là. Disant que créer des départements, c’est émietter le département alors qu’autour de nous se créent de nouveaux départements (…) Et nous l’avons demandé parce que nous savons que le Président Alassane Ouattara viendra ici et ce sera un problème de fond que nous allons lui présenter. Pour nous, le Président Bédié a vu juste en revenant sur sa décision.

Certains de vos militants disent que le PDCI a été ingrat vis-à-vis de vous parce que vous vous battez pour lui en utilisant vos propres moyens pour son rayonnement. Alors ils demandent que le PDCI obtienne pour vous un haut poste dans l’Administration pour rehausser davantage l’étendard du parti. Quelle est votre avis sur l’opinion de vos militants ?
Je ne pense pas que c’est lorsqu’on fait de la politique qu’on a des ambitions. Et tout le monde a des ambitions et ce n’est pas une affaire de PDCI. Et même si je n’étais pas au PDCI j’allais avoir des ambitions. Cependant, il faut dire qu’on ne vient pas au PDCI par condition mais plutôt par conviction. Mais ceux qui le disent ont raison parce qu’on ne fait pas la politique les mains vides car elle coûte chère. Vous savez, nos militants ont du mal à comprendre que nous, délégués, n’avons pas de salaires alors qu’il faut faire face à toutes les contingences en sortant toujours de l’argent pour maintenir leur ardeur pour le parti. Naturellement, ça épuise financièrement le délégué. Donc s’il y a possibilité pour que le délégué puisse avoir un poste qui lui donne des prébendes ou du carburant pour la coordination des activités des secrétaires généraux, cela est souhaitable. Et si les militants le souhaitent, ce n’est pas à moi de dire le contraire. Je pense qu’ils ont raison de dire qu’il faut que le PDCI regarde ces genres de choses (…) Aucun parti politique ne peut dire qu’il fait la politique sans argent. Ce qui est frappant, c’est qu’aucun cadre d’Agboville n’est nommé dans l’appareil étatique alors que nous sommes dans un ensemble qu’on appelle Rhdp[ndlr : Rassemblement des Houphouëtistes pour la paix] et nous (PDCI) avons des Ministères dans lesquels on peut confier des poste de responsabilités à des cadres d’Agboville. Je crois que le PDCI n’est pas aveugle à ce niveau-là et peut-être que c’est un problème de temps.

On parle de candidature unique au sein du Rhdp. Est-ce que votre parti est prêt pour aller seul aux élections?
Sous d’autres cieux, je dirais que c’est un non-sens de croire que le PDCI n’irait pas aux élections. Je voudrais rappeler qu’un parti politique est une association qui s’organise pour aller aux élections et les gagner. Nous sortons du 12ème congrès qui a mis en place les structures qui fonctionnent bien. A mon sens, les travaux les plus urgents concernent la formation des militants pour éviter l’achat des consciences, les déperditions que nous avons connues lors des dernières consultations générales. A ce niveau, je pense que nous avons beaucoup de retard et de lacunes. Et pour vous répondre, le PDCI est prêt à aller aux élections.

Quel appel voulez-vous lancer aux militants d’ici, et à l’ensemble des Ivoiriens?
Mon souhait le plus profond, c’est que les militants du PDCI se reprennent et se ressaisissent. Qu’ils sachent qu’être militants, c’est comme être un adepte d’une religion. Parce que, ce que nous avons vu dernièrement ne ressemble pas aux militants du PDCI. Mêmes nos militants de racine (c’est un néologisme que je créée) ont tangué à ces dernières élections. Je n’arrive pas à comprendre l’attitude de certains militants sur lesquels le parti s’appuie et sur lesquels il s’enracine. A ces militants sur lesquels le parti a une foi profonde en tant que militants de conviction, de naissance et qui disent que le PDCI est leur fétiche, je leur demande de continuer pour que le PDCI n’ait pas de crainte. Sinon ça va être très compliqué et j’en ai souffert au cours de ces dernières élections. Je voudrais dire aux militants que le PDCI et la Côte d’Ivoire, ‘’c’est l’arbre et l’écorce’’. Et il y a des gens qui, ces derniers temps, ont subi des lavements de cerveau, je leur demande aussi de se ressaisir, de réfléchir car chaque chose a son temps. Quand on a fait quelque chose qui est passée, on laisse les autres aussi faire leur temps pourvu que nous nous retrouvions en frères et restions des Ivoiriens. L’erreur est humaine, mais en persistant ça devient diabolique.

Entretien réalisé par Ahou Moayé
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