Dans le cadre de sa rubrique ‘’Causerie-débat du Patriote avec la base du RDR’’, sous la conduite du Secrétaire Départemental, l’Honorable Silué Zonlewa, les militants de la case verte de San-Pedro se sont ouverts à votre quotidien. C’était à l’occasion d’une réunion tenue récemment, à la permanence de leur parti, un bâtiment en bois. Ce fut une occasion pour les militants de la seconde ville portuaire de mettre le doigt sur les maux de leur parti au plan local, de dénoncer le désintéressement de la Direction du parti à leur endroit et de jeter un regard d’espoir sur la présidentielle de 2015. Malgré toutes leurs récriminations, ils sont d’accord sur l’essentiel : amener une seconde fois le Président Alassane Ouattara, au palais présidentiel en 2015.
Il est 16 heures ce samedi. Siège permanence du RDR local. Un local en bois au quartier Séwéké 1, comme on en trouve dans le grand Bardot, non loin de la gare routière, siège assez bien ‘’enclavé’’.
Déficit de communication et méthode de travail
Ce QG comporte une terrasse couverte, une salle de réunion d’une quarantaine de places et un bureau pour le ‘’Directeur du siège’’ et le Permanent. Voilà donc planté le décor. A cause de la chaleur suffocante qui sévit à San-Pedro, c’est à la terrasse que s’est tenue la réunion. D’entrée, le Départemental Silué Zonlewa donnera l’ordre du jour, dominé par le compte rendu des rencontres d’Abidjan, - la situation du parti au plan local, - la rentrée politique RDR San-Pedro. Durant 30 minutes, il échangera d’abord les informations avec les militants et fera un compte rendu des réunions qu’il a eues à Abidjan, à la Direction du parti. A travers son compte rendu, relatif aux récriminations des militants, il annoncera que la Direction du parti dit « avoir beaucoup fait pour les militants ». Phrase qui a eu pour effet de décupler le courroux des militants. Durant 3 heures et 15 minutes, un chapelet de griefs aussi bien à l’endroit du Secrétaire Départemental que de la Direction du parti, a été égrené.
« Il n’est pas normal qu’un parti politique qui a gagné les élections, ne puisse pas descendre à la base pour dire « merci ». Cela fait trois ans aujourd’hui ». C’était le premier d’une série de récriminations. M. Silué, de par sa position de député et de représentant de la Direction du parti, était, pourrait-on dire, seul contre tous. A chaque grief, il essayait d’apporter une réponse afin d’atténuer la colère des militants. Ainsi, concernant le « merci » du parti, il dira : « Pour le merci, le Président n’a pas oublié les militants. Il a envoyé ses collaborateurs dans toutes les régions pour le faire. C’est le Ministre Adama Bictogo qui a été désigné pour la mission de San-Pedro. Je l’ai relancé à plusieurs reprises et il n’est pas encore venu à San-Pedro pour accomplir sa mission ». Trois ans après, sont-ils convaincus de cette explication ? « Il ne faut pas qu’on nous dise que « le RDR a beaucoup fait ». En ce qui concerne San-Pedro, qu’a fait le RDR ? Aucun jeune n’a bénéficié du RDR. Quelle femme à San-Pedro a eu un projet ? Quel jeune en a eu ? Zéro ! Même nos enfants qui ont des diplômes et qui passent des concours, on leur demande de l’argent. Qu’on ne nous dise pas « beaucoup a été fait ». Les Conseils d’Administration du Port Autonome et du Conseil Café Cacao ont été mis en place. combien de cadres du RDR y trouve-t-on ? Rien n’a été fait à San-Pedro ». La température montait, montait avec la chaleur ambiante.
Le Secrétaire Départemental lui non plus, n’a pas été épargné. Ses collaborateurs lui reprochent son manque de communication et sa méthode de travail. « Il n’est pas normal que le Départemental ait des informations qu’il ne partage pas avec ses proches collaborateurs. Au cours des réunions, comme le militant de base, nous posons la question pour en savoir d’avantage. Ce n’est pas normal », clament-ils.
Le travail de terrain des Commissaires politiques ignoré
Pour se faire entendre, les Commissaires politiques soutiennent : « Les Commissaires politiques ne sont jamais appelés à la Direction du parti pour échanges. Les Secrétaires départementaux sont des superviseurs. Ce sont les Commissaires politiques, avec les secrétaires de section qui sont sur le terrain. Ce sont eux qui doivent souvent, dans des échanges avec la Direction, donner le pouls de certaines localités, vécu qui n’est pas toujours dans les rapports officiels. Ils ne sont jamais appelés à la Direction pour un merci pour le travail abattu. Les commissaires politiques sont totalement ignorés ». Pour espérer être entendus, ils disent qu’au cours des cérémonies officielles, toutes les vérités ne sont pas dites. Ce qui n’est pas normal car il faut que tout soit su pour trouver solutions. Un Commissaire politique donne un exemple de réponse d’un Secrétaire de section : « Nous sommes au pouvoir. Je vais encore prendre mon argent pour établir des convocations afin de tenir des réunions et pour dire quoi ? ». « Il n’est pas normal que le Départemental soit à huis-clos à Abidjan pour dire après les élections, « on travaille ». Ce sont les Commissaires Politiques qui vivent au quotidien la souffrance des Secrétaires de section », concluront-ils sur cet aspect.
Les dangers d’une abstention massive
Pour demeurer dans la logique du « tout doit être dit et su », les militants ont évoqué leur crainte relative à l’abstention de militants et sympathisants. « L’abstention risque de nous coûter très cher si rien n’est fait. Exemple : au quartier Soleil où il y a 5000 votants, en majorité de notre bord, il y a eu 800 personnes qui ont voté. 4 200 sont restés à la maison. Pourquoi ? ». « Ne faut-il pas chercher à savoir les raisons de la situation avant qu’elle ne constitue un réel danger ? », s’interrogeront-ils.
Tous pour un sursaut collectif en prévision de la victoire d’Alassane en 2015
Malgré toutes les récriminations, les militants de San-Pedro sont à l’unanimité, d’accord sur l’essentiel : la réélection du Président Alassane Ouattara en 2015. Pour cela, ils se disent confiants. Cependant, ils souhaitent que la Direction de leur parti vienne à San-Pedro pour rattraper ce qui peut l’être dans l’immédiat afin de relancer la machine de la remobilisation car « 2014, c’est déjà l’année de la précampagne », soutiennent-ils.
SORY BLINTIAKA
Il est 16 heures ce samedi. Siège permanence du RDR local. Un local en bois au quartier Séwéké 1, comme on en trouve dans le grand Bardot, non loin de la gare routière, siège assez bien ‘’enclavé’’.
Déficit de communication et méthode de travail
Ce QG comporte une terrasse couverte, une salle de réunion d’une quarantaine de places et un bureau pour le ‘’Directeur du siège’’ et le Permanent. Voilà donc planté le décor. A cause de la chaleur suffocante qui sévit à San-Pedro, c’est à la terrasse que s’est tenue la réunion. D’entrée, le Départemental Silué Zonlewa donnera l’ordre du jour, dominé par le compte rendu des rencontres d’Abidjan, - la situation du parti au plan local, - la rentrée politique RDR San-Pedro. Durant 30 minutes, il échangera d’abord les informations avec les militants et fera un compte rendu des réunions qu’il a eues à Abidjan, à la Direction du parti. A travers son compte rendu, relatif aux récriminations des militants, il annoncera que la Direction du parti dit « avoir beaucoup fait pour les militants ». Phrase qui a eu pour effet de décupler le courroux des militants. Durant 3 heures et 15 minutes, un chapelet de griefs aussi bien à l’endroit du Secrétaire Départemental que de la Direction du parti, a été égrené.
« Il n’est pas normal qu’un parti politique qui a gagné les élections, ne puisse pas descendre à la base pour dire « merci ». Cela fait trois ans aujourd’hui ». C’était le premier d’une série de récriminations. M. Silué, de par sa position de député et de représentant de la Direction du parti, était, pourrait-on dire, seul contre tous. A chaque grief, il essayait d’apporter une réponse afin d’atténuer la colère des militants. Ainsi, concernant le « merci » du parti, il dira : « Pour le merci, le Président n’a pas oublié les militants. Il a envoyé ses collaborateurs dans toutes les régions pour le faire. C’est le Ministre Adama Bictogo qui a été désigné pour la mission de San-Pedro. Je l’ai relancé à plusieurs reprises et il n’est pas encore venu à San-Pedro pour accomplir sa mission ». Trois ans après, sont-ils convaincus de cette explication ? « Il ne faut pas qu’on nous dise que « le RDR a beaucoup fait ». En ce qui concerne San-Pedro, qu’a fait le RDR ? Aucun jeune n’a bénéficié du RDR. Quelle femme à San-Pedro a eu un projet ? Quel jeune en a eu ? Zéro ! Même nos enfants qui ont des diplômes et qui passent des concours, on leur demande de l’argent. Qu’on ne nous dise pas « beaucoup a été fait ». Les Conseils d’Administration du Port Autonome et du Conseil Café Cacao ont été mis en place. combien de cadres du RDR y trouve-t-on ? Rien n’a été fait à San-Pedro ». La température montait, montait avec la chaleur ambiante.
Le Secrétaire Départemental lui non plus, n’a pas été épargné. Ses collaborateurs lui reprochent son manque de communication et sa méthode de travail. « Il n’est pas normal que le Départemental ait des informations qu’il ne partage pas avec ses proches collaborateurs. Au cours des réunions, comme le militant de base, nous posons la question pour en savoir d’avantage. Ce n’est pas normal », clament-ils.
Le travail de terrain des Commissaires politiques ignoré
Pour se faire entendre, les Commissaires politiques soutiennent : « Les Commissaires politiques ne sont jamais appelés à la Direction du parti pour échanges. Les Secrétaires départementaux sont des superviseurs. Ce sont les Commissaires politiques, avec les secrétaires de section qui sont sur le terrain. Ce sont eux qui doivent souvent, dans des échanges avec la Direction, donner le pouls de certaines localités, vécu qui n’est pas toujours dans les rapports officiels. Ils ne sont jamais appelés à la Direction pour un merci pour le travail abattu. Les commissaires politiques sont totalement ignorés ». Pour espérer être entendus, ils disent qu’au cours des cérémonies officielles, toutes les vérités ne sont pas dites. Ce qui n’est pas normal car il faut que tout soit su pour trouver solutions. Un Commissaire politique donne un exemple de réponse d’un Secrétaire de section : « Nous sommes au pouvoir. Je vais encore prendre mon argent pour établir des convocations afin de tenir des réunions et pour dire quoi ? ». « Il n’est pas normal que le Départemental soit à huis-clos à Abidjan pour dire après les élections, « on travaille ». Ce sont les Commissaires Politiques qui vivent au quotidien la souffrance des Secrétaires de section », concluront-ils sur cet aspect.
Les dangers d’une abstention massive
Pour demeurer dans la logique du « tout doit être dit et su », les militants ont évoqué leur crainte relative à l’abstention de militants et sympathisants. « L’abstention risque de nous coûter très cher si rien n’est fait. Exemple : au quartier Soleil où il y a 5000 votants, en majorité de notre bord, il y a eu 800 personnes qui ont voté. 4 200 sont restés à la maison. Pourquoi ? ». « Ne faut-il pas chercher à savoir les raisons de la situation avant qu’elle ne constitue un réel danger ? », s’interrogeront-ils.
Tous pour un sursaut collectif en prévision de la victoire d’Alassane en 2015
Malgré toutes les récriminations, les militants de San-Pedro sont à l’unanimité, d’accord sur l’essentiel : la réélection du Président Alassane Ouattara en 2015. Pour cela, ils se disent confiants. Cependant, ils souhaitent que la Direction de leur parti vienne à San-Pedro pour rattraper ce qui peut l’être dans l’immédiat afin de relancer la machine de la remobilisation car « 2014, c’est déjà l’année de la précampagne », soutiennent-ils.
SORY BLINTIAKA