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Politique Publié le jeudi 20 mars 2014 | AFP

Côte d’Ivoire: le chef de l’opposition appelle au boycott massif du recensement

© AFP Par Atapointe
Conférence de presse du président du FPI
Jeudi 20 mars 2014. Abidjan. Riviera Attoban. Le président du FPI, Pascal Affi N`Guessan anime une conference de presse
Le chef de l’opposition a appelé jeudi à
Abidjan au boycott massif du recensement de la population en Côte d’Ivoire, le
premier depuis 16 ans, arguant que des obstacles politiques devaient être
surmontés avant que cette enquête puisse se tenir.
"Nous appelons la Côte d’Ivoire, dans sa diversité ethnique, politique et
même religieuse à s’abstenir massivement", a lancé le président du Front
populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan, lors d’une conférence de
presse.
"Ce mot d’ordre de boycott sera relayé sur toute l’étendue du territoire",
a assuré le chef du parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui a souhaité
un report de l’opération au mois de novembre.
"D’ici-là nous aurons l’occasion de boucler le dialogue politique et
engager la réconciliation nationale pour que nous soutenions tous le
recensement", a-t-il estimé.
Le recensement national de la population en Côte d’Ivoire a débuté lundi
avec l’enregistrement du président Alassane Ouattara, sa femme et plusieurs
cadres du régime mais n’a pas commencé sur le terrain, faute d’enquêteurs
formés.
Cette opération se déroule dans un contexte post-crise où la question de la
nationalité avait déclenché une décennie de contestations politico-militaires.
Pour le chef du FPI, la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus
de 3.000 morts, a aussi "profondément divisé" les Ivoiriens, et a créé des
"obstacles politiques à surmonter avant le démarrage de l’opération".
"La fracture sociale est une réalité, nous la vivons chaque jour entre le
camp des vainqueurs pro-Ouattara et celui des vaincus pro-Gbagbo", a déploré
M. Affi, plaidant pour un report.
Dans un entretien la semaine dernière avec l’AFP, Alphonse Douati, le
vice-président du FPI, avait accusé le recensement, "inopportun", de "préparer
une fraude électorale".
Grâce aux résultats récoltés, le pouvoir naturalisera un grand nombre
d’étrangers vivant sur le territoire ivoirien en vue d’en faire du "bétail
électoral" pour Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession, avait-il
argumenté.
Le recensement, organisé tous les dix ans, n’avait pu se tenir en 2008 en
raison de la crise secouant la Côte d’Ivoire, alors coupée en deux.
La dernière enquête nationale date de 1998. Le pays comptait alors 16,3
millions d’habitants. Soit 6 ou 7 millions de moins que la population estimée
aujourd’hui.
D’un coût global de 12 milliards de francs CFA (environ 18 millions
d’euros), l’opération mobilisera 30.000 agents qui sillonneront plus de 10.000
villages, munis de smartphones et non plus de formulaires en papier.

ck/jf/de
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