La Revue du portefeuille des projets financés par la Banque mondiale a été l’occasion pour cette institution d’aider la Côte d’Ivoire à aller allègrement vers l’émergence. En effet hier, au Plateau, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de cette revue, Ousmane Diagana, Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, tout en saluant les performances de l’économie ivoirienne, a souhaité une accélération encore plus accentuée de la cadence des reformes structurelles et de la mise en œuvre des programmes. Diagana a donc évoqué des solutions idoines aux problèmes systémiques persistants. Ils s’articulent autour des délais parfois anormalement longs de passation des marchés, avec comme corollaires le renchérissement des coûts des activités. Auquel s’ajoute le retard dans la mise à disposition des bénéficiaires des biens et services attendus des projets. En effet pour Diagana, les retards de conclusion de marché constituent une perception forte de mauvaise gouvernance ou de corruption. Il a aussi dénoncé les délais de mobilisation des fonds de contrepartie qui compromettent les objectifs et les impacts des projets. Diagana à cet effet, a déploré ce qui se passe au niveau du Projet de renaissance des infrastructures et le projet de facilitation du transport Abidjan-Lagos. Il a aussi regretté l’implication parfois insuffisante de certaines structures censées être les dépositaires de projets posant un problème d’appropriation et de soutenabilité desdits projets. « Il est important que les procédures d’exécution des projets soient davantage axées sur la performance, au regard de ce que les projets ont une période d’exécution limitée. Et justement, c’est ce type de contraintes que la présente revue, la deuxième du genre depuis la reprise de nos opérations en 2008, devrait pouvoir s’atteler à résoudre », a insisté Diagana. Qui a précisé que les résultats issus de cette revue serviront à alimenter le contenu et l’approche de la prochaine stratégie de partenariat entre la Banque et la Côte d’Ivoire. Par ailleurs pour lui, l’exercice de cette revue offre l’occasion d’évaluer conjointement l’état, en termes de progrès et de défis des interventions et proposer, le cas échéant, des mesures correctives pour une mise en œuvre efficace et efficiente des projets au bénéfice des populations. Diagana a révélé que la Banque mondiale accompagne la Côte d’Ivoire avec un portefeuille actif de 15 projets, pour un engagement de près de 375 milliards FCFA essentiellement constitué de dons. Et aujourd’hui, la bonne utilisation de certaines règles par l’Etat et les unités de gestion de projet a permis à la Côte d’Ivoire d’atteindre un taux de décaissement de 40%, certainement un des plus élevés au niveau de la Banque. Peu avant, Nialé Kaba, ministre auprès du Premier ministre chargé de l’Economie et des Finances, a indiqué que la Côte d’Ivoire qui entend lever certains obstacles, projette d’atteindre un taux de décaissement de 80% à la fin de l’année 2014. Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, pour sa part, a donné l’assurance que les conseils de la Banque mondiale seront suivis. Ajoutant que le Gouvernement travaille sur des mécanismes pour corriger les impairs liés à la passation des marchés. Afin de booster la capacité d’absorption des budgets liés aux projets. Quant à Yao Madeleine, Coordonateur du Don de gouvernance et de développement institutionnel (DGDI), elle a rappelé que cette revue vise à l’amélioration de la coopération de la gestion du portefeuille des projets financés par la Banque mondiale. Et cela touche les domaines, de l’Energie, des Transports, des infrastructures, des emplois, de la bonne gouvernance, de l’agriculture, etc. Des communications et ateliers meubleront cette revue annuelle qui s’achève ce jour.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA