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Société Publié le samedi 29 mars 2014 | Le Patriote

Prévention contre l’épidémie d’Ebola : Sensibilisation d’accord mais répression aussi

La sensibilisation à outrance. C’est la stratégie arrêtée par le gouvernement ivoirien dès les premières heures de l’annonce de l’épidémie du virus d’Ebola en Guinée, à la frontière ivoirienne. Pour éviter d’être prise de cours par une propagation sur le sol ivoirien, le ministère de la Santé et de la lutte contre le Sida a mis rapidement en place un dispositif d’éveil sur tout le territoire national. Tant au niveau terrestre qu’aéroportuaire. A cela s’ajoutent le renforcement des districts sanitaires (notamment ceux de l’ouest) en personnel sanitaire, précisément en spécialistes. Lesquels ont pour mission de détecter rapidement les cas suspects, d’organiser rapidement la prise en charge lorsqu’il s’agit de cas avérés. Ainsi, les comités locaux installés sont présidés par les préfets de région. « Ce sont les préfets de régions qui vont être nos relais pour sensibiliser la population », indiquait la ministre de la Santé et de la lutte contre le SIDA, Dr Raymonde Goudou, au sortir de la réunion interministérielle sur la question. Allant plus loin dans la campagne de prévention, le gouvernement a même décidé de l’interdiction de la consommation de la viande de brousse, notamment l’agouti, le porc-épic, la chauve-souris, etc. « En Côte d’Ivoire, nous affectionnons particulièrement les porcs-épics et l’agouti. Donc il faut, jusqu’à ce que nous soyons sûrs, qu’il n’y ait plus de risque, d’éviter de consommer l’agouti. Mais surtout éviter la manipulation des agoutis et autres rongeurs parce que la transmission se passe à partir de fluide (le sang, la sueur) », a déclaré le ministre de la Santé. Toujours dans le cadre de la sensibilisation, des communiqués sont diffusés actuellement sur les antennes de la télévision et sur les radios, appelant les populations à éviter toute manipulation des animaux de brousse, encore moins leur consommation. Il est également demandé à la population de ne pas toucher aux animaux trouvés morts dans la brousse et si possible de les brûler. Il est aussi formellement interdit de manipuler les cadavres de personnes décédées ou de brûler tout leurs vêtement. On le voit, le gouvernement ivoirien a pris le taureau par les cornes en ce qui concerne cette épidémie, particulièrement mortelle. Cette réaction prompte a permis jusque là d’éviter la propagation du virus sur le territoire ivoirien. Cependant, après la sensibilisation, le gouvernement doit passer à la répression. En effet, il y a encore des maquis et restaurants qui prennent un malin plaisir à proposer toujours de la viande de brousse aux consommateurs. Si tant est qu’il est demandé de ne pas consommer les rongeurs susmentionnés, il n’en demeure pas moins vrai que le problème doit aussi se régler en amont. C’est-à-dire empêcher la vente de ces animaux. Car s’il y en n’a pas, les populations ne pourront pas en consommer. Des descentes doivent se faire dans les maquis et autres pour confisquer la carcasse de ces animaux. Il faut être très regardant sur cette maladie car elle pourrait faire des dégâts en Côte d’Ivoire. Surtout que les populations semblent ne pas s’inquiéter du mal qui frappe à nos frontières avec cette pandémie qui n’a pas encore de remède.

DM
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